December 30, 2020. J’ai failli rater mon vol de Kinshasa pour Londres via Addis Abeba à cause de cette pandémie et de la mauvaise gestion de ce phénomène à Ndjili. Arrivés de bonne heure à l’aérogare en compagnie de Rigo, Fédo, Hermann, j’avais pourtant rempli toutes les formalités pour Londres Heathrow. Il faut vraiment l’avouer, le coronavirus a dérangé le rythme du monde. Tenez ! J’ai dû partir presque en catastrophe de Kenge pour rejoindre Kinshasa afin de m’acquitter de ce test. A Kin il y a couvre-feu tous les jours à partir de 21 heures. Une jeune dame m’a raconté que malgré ce couvre-feu, elle sort et retourne chez elle sans être inquiétée. Ce que j’ai jugé irresponsable car des agents de police profite pour rançonner et compliquer la vie des gens. Un jeune homme s’est vu extorquer les quelques dollars gagnés dans la journée pour n’avoir pas respecté ces dispositions. Parti de Bibwa autour de 17 heures, à 21 heures, je n’avais pas encore atteint Debonhommes, une pluie torrentielle m’a obligé de passer la nuit à Limete dans un Flat Hotel de fortune. Impossible de continuer sur Binza Pigeon où je niche habituellement. Les sauts de mouton ne facilitent pas le trafic, augmentent les dangers d’accidents car ce sont des passages sans lois où s’entrecoupent motos, véhicules, piétons dans un embouteillage inimaginable. A chaque moment tout peut arriver. On vous coince, dépasse ou vous confine en sandwich. Un taxi peut vous dépasser par la droite et brusquement tourner à gauche pour traverser de l’autre côté de la chaussée. Vous ne rêvez pas. Du jamais vu. Dans ce beau pays de nos aïeux, n’osez jamais crier gare au chauffard qui vous insultera sans ménagement et vous remettra à votre place. Je dois toutefois reconnaître que j’ai eu beaucoup de chance.
Le matin du lundi, je me suis pointé à l’INRB pour le test du coronavirus en compagnie de Hermann qui m’a rendu un service énorme. Tout s’est vite déroulé à cause de nos amies Passy et Ida, toujours prêtes à faciliter les choses. Comme il fallait revenir pour les résultats le lendemain, on s’est convenu que Ida les retire pour moi. Ce qu’elle a fait relativement tôt. L’après midi nous a vus traverser les rues chaotiques de By Pass pour Mont Ngafula via Rond Point Ngaba. J’avais décidé de déposer les pondu, arachides, mais, et mbinzo chez Vicky Lubamba. Ce n’est qu’après le Rectangle que nous sommes sortis du bourbier de Ngaba. Arrivé à Masanga Mbila, nous avons trouvé Vicky en train de préparer un bon foufou, etc. Mes neveux Othniel, Eliezer et Nathan ont grandi. Ils aiment se présenter comme des gens de Kingungu. Un coup de fil à Me Munoko, nous voilà sommés d’aller à sa somptueuse résidence. Yaya, comme il se faisait appeler à Kalonda, est resté égal à lui-même. Une simplicité désarmante malgré ses hautes fonctions. Un accueil très fraternel et familial nous a remis à la vieille époque de Makiosi avec « Je vous ai vu néné » (entendez je vous ai vu naître). Nous avons traité de tous les sujets. Autour de 17 heures, nous avons pris le chemin de Pigeon. Hermann est retourné à Limété sans tarder. Le mardi se passera sans histoire. J’ai récupéré les résultats du test des mains de Ida, puis ai rencontré ma sœur Marie-Michelle Mbakata avec qui nous avons pris un pot.
Le mercredi à 5h30 j’ai pris Hermann à la 7e Rue pour
l’aéroport. Mais comme nous avons miraculeusement passé les trois sauts de
mouton sans difficultés malgré la tension de la circulation, j’ai décidé de
m’arrêter à la tombe de Maman à côté de l’aéroport. Rencontre très émotionnelle
avec Ngudi a Miledi mia Khatu qui m’a béni de sa tombe. Les soldats qui gardent
l’espace ont exigé 5 dollars, je leur ai donné 3000 Fc. Des rançonneurs comme tout
le monde dans ce pays. Un crochet à Bibwa chez Papa Bunda où nous rejoignent
Rigobert et Frédéric. Ce dernier récupérera la jeep pour la ramener à Limété.
Après un petit déjeuner copieux et très convivial, nous prenons le chemin de
l’aéroport.
Les tracasseries commencent dès l’entrée. Mes accompagnateurs ne sont pas
autorisés à passer. J’apprendrai que les agents exigeaient 20 dollars pour les
laisser passer. Achat du Go Pass. Formulaires à remplir et à photocopier. Des
queues interminables. Il me faut à tout prix imprimer un document covid pour
Londres bien qu’il le voit sur mon téléphone. Le système est en panne. Je dois
refaire manuellement le formulaire. Frédéric a eu l’idée d’appeler Simon Vudisa
pour qu’il vienne à notre rescousse. Le temps passe vite. On court à gauche et
à droite. On se précipite pour se faire dire qu’il y a encore un document à
télécharger et imprimer. Simon qui connaît tout le monde réussit à m’obtenir le
OK, mais le document doit quand même être imprimé. On en imprime un. Il est
faux. Il faut refaire l’opération. On ressort… Hermann s’y connait bien en
informatique. Son aide est capitale. Il parvient à télécharger le document chez
l’imprimeur. Je serai parmi les deniers à être embarqué après tant de
difficultés à vous couper le souffle. Un parcours de combattant. Jamais je n’ai
éprouvé autant d’amertume et de tension que pour ce voyage retour que je ne
pouvais en aucun cas rater. Merci à tous les miens qui m’ont accompagné. Chacun
a contribué à résoudre ce problème.
J’écris ces lignes dans l’avion Virgin Atlantic, à moins d’une heure de
l’atterrissage sur Barbados. A Londres, j’ai résolu quelques détails sans
grande importance, mais utiles. Merci à Dieu. Merci à ma mère Ngudia Kahiudi
qui repose dans les parages et sous le regard de laquelle j’ai pu me sortir de
cet infernal cycle du Covid-19.
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