15 oct. 2012

La Francophonie paradoxale? (Mwatha Ngalasso)


"Un auteur suisse romand écrit : « En réalité la France ne promeut pas le français, elle promeut l'idée de la France, idée plus politico-économique que culturelle. »

"Un champ de paradoxes
L’ambiguïté entretenue entre la francophonie des peuples, qui est une réalité objective, et la Francophonie des Etats, dont les contours sont malaisément définissables, crée un effet de brouillage amplifié par le fait que cette institution veut désormais jouer dans la cour des grands en se posant comme un acteur majeur en matière de gouvernance politique et économique.
La Francophonie est devenue un gros « machin » où il n’est plus question que de fric et de froc, de bric et de broc. On y parle de plus en plus de la France et de ses alliances, de moins en moins du français et des langues partenaires. Les peuples sont loin d’y trouver leur compte en termes de développement et de mieux-être, alors que les Etats francophones d’Afrique se placent toujours dans les derniers rangs sur l’échiquier mondial.
L’énorme machine francophone a du mal à fonctionner, en raison de l’extrême hétérogénéité de ses membres. Et apparemment il n’y a pas de limite au recrutement : bientôt le Roi du Swaziland, l’Empereur du Japon et la Reine d’Angleterre participeront aux Sommets francophones. Sur les 75 Etats et gouvernements qui y siègent déjà, en tant que membres permanents ou observateurs, seule la moitié a le français comme langue officielle." (Mwatha Ngalasso Musanji, 14.10.2012)
Le professeur-linguiste Mwatha Ngalasso Musanji n'y va pas par quatre chemins. Pour lui, la francophonie a déraillé; elle n'a plus de francophonie que le nom. "Un machin", c'est comme cela que De Gaulle a traité l'ONU. Ngalasso est plus précis: "un machin de fric et de frac, de bric et de brac". Plus rien de culturel. Bref, la France est plus préoccupée de son hégémonie sous "une forme déguisée de francophilie aliénante, impérialiste et néo-colonialiste."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire