J'ai suivi le débat présidentiel américain, avec quelques interruptions, mais je l'ai suivi jusqu'à la fin. Il y avait devant moi deux débateurs chevronnés, l'un sur l'offensive et l'autre sur la défensive. Normal, Obama avait une action à défendre. Dès la première question, j'ai trouvé Mitt Romney percutant, organisé et très à l'aise sur le fond comme sur la forme. J'ai eu l'impression que Barack Obama, dopé par les derniers sondages, est resté très collé à sa défense de la "Middle Class" dont il a fait la clé de son programme économique. Il a défendu bec et ongle son programme disputé de Healthcare. Il n'a pas réussi à faire passer le message selon lequel il a hérité d'une situation économique catastrophique. C'est sans conteste son tendon d'Achille. On ne défend pas une politique qui n'a pas encore fait ses preuves. Quant à Romney, il a été consistant, d'un bout à l'autre. Il jouait sa dernière carte, et y a réussi. En position d'attaque, il a mis tout le paquet, déboulonnant l'oeuvre des quatre années d'administration Obama. Est-ce assez pour convaincre l'électorat et se remettre de sa bourde sur les 47%? On le verra dans les prochains jours.
Dans un débat, comme dans les conférences en commun, l'homme qui intervient en dernier lieu a l'avantage. Et là, Romney a été bien servi: le dernier mot lui est revenu, c'est celui-là que les gens ont gardé. Dans les colloques, lorsqu'il y a trois ou quatre intervenants dans un pannel, c'est souvent le dernier qui monopolise la parole et les questions, l'audience ayant entre-temps oublié que les deux ou trois précédants ont dit. C'est pour cela, que quand il m'arrive de modérer un tel pannel, je propose que les questions soient directement posées après l'exposé de chaque intervenant. C'est plus juste.
Obama a donc perdu le débat d'hier, défavorisé par des mauvais concours de circonstances. Il a été surpris par la tenacité, la constance et la perspicacité de son adversaire. Il y a encore deux débats. Il n'a plus droit à l'erreur s'il veut rester dans la course à sa réélection. Ce sera dur, serré et peut-être cynique. Qu'il oublie les sondage, et se remette à la campagne.
La campagne est donc relancée. Romney va tirer profit de cette performance pour se replacer, refourbir ses atouts et peut-être gagner les élections pour lesquelles on le donnait déjà perdant il y a quelques jours. Il a réussi à se donner une stature de présidentiable. Sa pub en faveur des jobs est déjà sur les ondes. Quelle stratégie vont adopter Barack Obama et ses conseillers? A suivre donc.
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