20 févr. 2013

Laurent Gbagbo ou la galère d'un mal aimé

Le procès de Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d'Ivoire, m'amène à me poser des questions sur la justice des institutions internationales. Crime contre l'humanité, tel est le motif évoqué pour son accusation. Les élections gagnées par Alassane Ouattara, président actuel de la CI, ont vu s'ériger une guerre de pouvoir où des centaines de personnes sont décédées. L'homme des institutions économiques, défenseur des intérêts occidentaux, était appuyé par les Français et leurs alliés pour la conquête de la présidence. LG était mis en résidence surveillée ou emprisonné en CI avant d'être transféré à La Haye. Surprenante a été la rapidité avec laquelle cette opération a été effectuée. En réalité, le camp de l'Occident était clair dans cette lutte interne. Pourquoi LG se retrouve-t-il à la CPI? Crimes contre l'humanité! Peut-on prouver que tous les morts ont été tués par l'armée de LG et que les rebelles d'A. Ouattara n'ont commis aucun meurtre? Combien de criminels courent librement les sentiers tortueux de l'Afrique sans être inquiétés? Pourquoi un tel est aux arrêts, et pas tel autre? Charles Taylor, Jean-Pierre Bemba et les Milesovic (?), tous viennent du Tiers-Monde, comme si ces crimes n'existaient que dans ces pays.
"Mandat d'arrêt international", bien des gens s'en moquent, et disent que c'est un conseil pour permettre au criminel de "se sauver à l'anglaise", jamais à la française, ni à la russe, encore moins à la chinoise ou à la japonaise. C'est comme pour le dopage, tout le monde se dope, mais on n'arrête que celui qui a de la malchance. John Koni a encore de beaux jours devant lui. Tout le monde est effaré devant ses crimes, mais on ne parvient pas à l'arrêter. L'action ne suit pas l'ordre. J'ai appris à me méfier des "mandats d'arrêt internationaux" à cause de leur ambiguïté. Laurent Nkunda et Bosco Ntanganda courent encore, protégés par des alliés très puissants et intouchables. Seront-ils jamais arrêtés malgré l'existence de ces mandats? Ils ne sont pas Karadzic ni Mladic.
Pour en revenir à Laurent Gbagbo, disons qu'il a eu le malheur de s'opposer à une icone nationale: Houphouët-Boigny. Cela, personne ne le lui pardonne. En plus, il se montrait réticent aux ordres des "maîtres" du monde. Il a osé dire "non" aux intérêts capitalistes et impérialistes.  C'est ce qu'il paie, si cher, le mal aimé par l'Occident. Attendons le verdict du procès!
 
 
  

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