"C'est l'insecte qui est à l'intérieur du haricot qui le mange"
Tentons une libre interprétation de ce proverbe très instructif.
1. Rapport entre l'insecte et le haricot. Dans la nature, l'insecte se nourrit d'herbe, de grain et du végétal. Un véritable végétarien. Pour pouvoir entrer dans le haricot, l'insecte doit être plus petit que le grain de haricot. N'oubliez pas la fable de la "grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf" que nous avons apprise au secondaire. La taille est importante. Chaque chose à sa mesure. Un insecte plus grand fait éclater le haricot. Aussi simple que cela. L'énigme consiste justement en ce que des "grenouilles" arrivent à la grosseur "des bœufs". La coexistence est forcément conflictuelle, anti écologique, dévastatrice pour l'élément végétal dont la vie de l'insecte dépend entièrement pour vivre. Juste pour dire que ce n'est pas n'importe quel insecte qui apprivoise le haricot et s'en délecte. Homme et insecte se le disputent selon la loi de l'équilibre naturel.
2. La manducation. L'opération nécessaire pour la survie de l'insecte consiste en l'annihilation de l'élément végétal. C'est la loi du plus fort. Le fort engloutit le faible dans son immense gueule. Le petit ou le faible s'incruste dans le grand et prend statut de parasite ou de sangsue. Comble d'illusion: le petit parasite est plus nocif que tout feu dévastateur, car il apprivoise comme un rat laveur. Il ronge très discrètement jusqu'à l'érosion totale du végétal. Comme l'insecte est plus petit et ne peut ingurgiter le haricot, il se contente de créer son abri à l'intérieur de sa proie. Parasitisme ou profit. Alors que le boa qui n'a pas ce problème il avale tout, l'insecte corrode, ronge, érode, dissèque... en menus morceaux presqu'invisibles avant d'avaler. A la fin, le haricot s'avarie et devient difficilement comestible pour l'homme qui l'a planté ou acquis.
3. Extrapolation. Dans le contexte utilisé par l'abbé JP Mbelu, le haricot c'est la RDC, et l'insecte c'est tous ses enfants qui trahissent la patrie et les étrangers qui l'exploitent. A la différence que le haricot-RDC est spatialement plus grand que l'insecte exterminateur. Pour que le haricot soit mangé par l'insecte, il faut absolument que ce dernier y pénêtre. Telle est la trajectoire des traîtres et des exploitants. Relisez l'histoire de notre pays, pas en politique mais en littéraire, vous verrez combien l'abbé a raison d'évoquer ce proverbe. L'abbé a été plus souple que Mr Yerodia qui autrefois, au plus fort des tensions sociales, traita les Rwandais de "vermines". Un message autrefois jugé haineux et xénophobe par les chancelleries occidentales. Insectes et vers ont en commun la caractéristique de "parasites".
4. Le non dit du proverbe. Laissez aux Congolais le droit de régler leurs problèmes. Eux seuls sont attitrés à parler au nom de ce pays. Congolais, devenez les seuls insectes susceptibles de partager les ressources matérielles et spirituelles du grand Congo Démocratique. Luttez donc pour ce droit inaliénable quoique pensent les dirigeants du monde. Trahison, exploitation, gabegie, vol, prostitution, affairisme, guerre, rébellion, viol, détournement des ressources communes à son propre profit, clientélisme, népotisme, tribalisme, et tous les -ismes, bref autant des maux pour détruire le haricot-RDC.
5. Des gros mots. Non des mots scientifiques car on aime mieux ce qui sonne pédant, gonflé, difficile à comprendre. Le végétarien se sert à l'arbre et accuse les carnivores de détruire la faune et la flore. L'entomologiste prêche pour sa base électorale. Alors que biologistes et anthropologues parlent de sélection naturelle, d'évolutionnisme, en théologie et en philosophie pour évoquer mon arrière base, on parle volontiers à la prédestination, grâce, destinée, vie, survie, déterminisme. "Division du travail", entendez moyen de vivre. Le mythologue littéraire parle de cyclisme (pas a vélo bien entendu), retour cyclique, regressus ad uterum. Le chimiste de je ne sais quoi. Tout cette avalanche terminologique pour faire spécialiste et rapporter ce que le proverbe résume en une phrase: "Tshishi tshidiadia lukunde, ntshidi munda mua lukunde".
5. Des gros mots. Non des mots scientifiques car on aime mieux ce qui sonne pédant, gonflé, difficile à comprendre. Le végétarien se sert à l'arbre et accuse les carnivores de détruire la faune et la flore. L'entomologiste prêche pour sa base électorale. Alors que biologistes et anthropologues parlent de sélection naturelle, d'évolutionnisme, en théologie et en philosophie pour évoquer mon arrière base, on parle volontiers à la prédestination, grâce, destinée, vie, survie, déterminisme. "Division du travail", entendez moyen de vivre. Le mythologue littéraire parle de cyclisme (pas a vélo bien entendu), retour cyclique, regressus ad uterum. Le chimiste de je ne sais quoi. Tout cette avalanche terminologique pour faire spécialiste et rapporter ce que le proverbe résume en une phrase: "Tshishi tshidiadia lukunde, ntshidi munda mua lukunde".
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