12 févr. 2013

Un relent anti occidental

"Claver,
Ton article contre les entraîneurs européens des coupes d'Afrique est anti-occidental, discriminatoire et incitateur à la haine. Sache que ces Européens sont engagés par vos autorités en fonction de leur compétence. Ton discours ne tient pas debout. La Suisse a eu Hogdson, Stielike, Hitzfeld: nul n'a mis en doute leur compétence!
Je reviendrai sur tes articles concernant l'abdication du Pape. Tu sais, moi, je ne suis pas très catho." (GF, email du 12.2.13)
 
Ma réponse est simple:
 
"Chère amie,
Tu as été sincère, je le suis aussi. Crois-tu au fond de toi-même que l'Afrique doit éternellement employer des Européens même là elle peut s'en tirer aisément? La présence d'un entraîneur national sur les bancs de l'équipe ne peut être que source de fierté nationale, tandis qu'un Européen nous rappelle notre incomplétude, notre inachèvement, notre inadéquation au monde.
Hogdson, Stielike, Hitzfeld sont des Européens, mais pas Africains. Je n'ai aucun problème que le Nigérian Stephen Keshi entraîne le Cameroun ou la RDC; mais j'ai un problème lorsqu'on doit importer d'Europe des mercenaires "condescendants" pour organiser nos équipes nationales.
Avoir un entraîneur national du pays, rien de plus souhaitable! La fierté nationale est un sentiment digne, correct aussi bien politiquement que sportivement. On n'a jamais critiqué les Italiens de n'avoir que des entraîneurs nationaux italiens!
Le vieux Nelson Mandela a écrit dans son autobiographie qu'il était superbement impressionné la première fois qu'il avait voyagé avec Ethiopian Airlines: tout le personnel, du pilote à l'hôtesse, était éthiopien, noir. Pour un homme sage qui vivait les horreurs de l'Apartheid, c'était impensable.
Que cela s'applique aussi à l'Afrique et aux Africains! Je ne demande pas mieux! Il n'y a aucune haine de l'Occident, ni de la discrimination ni encore de la xénophobie dans ce sursaut de nationalisme identitaire. Nous devons être fiers d'être africains, nous devons exploiter nos qualités, faire l'éloge de nos valeurs et de nos compatriotes. C'est pourquoi je dis: Il est temps que les choses changent, que nous prenions notre destin en mains dans tous les domaines.
Merci de m'avoir permis d'ajouter ces précisions qui, je pense, éclaireront mes pensées. Je lutte pour que l'Africain prenne conscience de sa force, de ses qualités et valeurs, de son identité et de ses capacités. Qu'il n'attende pas son salut ni sa libération de l'Occidental ni de l'Oriental qui, en réalité, ne poursuivent que leurs propres intérêts. Il n'y aucune honte à défendre son soi.
Porte-toi bien!"

C
  

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