11 février 2013. Il est 10 heures passées. Le matin, avant d'amener les enfants à leur école, je n'ai pas suivi les nouvelles; je n'ai pas ouvert la radio de la voiture. Sur mon chemin de retour à la maison, j'ouvre mon téléphone portable, je tombe sur un courriel de Mme Traudl Schmitt: "Neuste Nachricht aus Europa: Der Papst tritt zurück" (Dernière nouvelle d'Europe: Le Pape démissionne). Une blague, me dis-je. Mais comme mon amie allemande n'a pas l'habitude de parloter sur des sujets sérieux, je passe tout de suite sur www.yahoo.fr: "Le Pape annonce sa démission". J'ouvre ensuite: www.vatican.va.la nouvelle est à la une. Il est à peu près 10h40 lorsque je reviens à la maison. CNN montre des images du Palais pontifical. Me voilà depuis quelques minutes sur mon ordinateur.
Je suis très touché par cet événement car j'ai eu l'honneur et le bonheur de connaître le Cardinal Joseph Ratzinger d'abord comme Archevêque de Munich et Freising en 1980. J'ai connu sa sœur grâce à une amie commune, Mme Weingärtner. Je l'ai retrouvé à Rome fin 81 et en 82, cette fois dans ses fonctions de Préfet de la Congrégation de la Doctrine de la Foi. C'est de ce dicastère qu'il sera élevé à la dignité pontificale. Je retrace ces détails pour montrer combien je suis intéressé par la vie, l'action et le ministère du Pape Benoît XVI. En plus, un de mes anciens proches, élève et collègue, Mgr Jean-Pierre Kwambamba, fait partie de l'équipe de ses cérémoniaires.
Après le long pontificat de Jean-Paul II, beaucoup de gens étaient convaincus que celui-ci serait court. Mais de combien d'années? Telle était la question qu'on se posait. Personnellement, je lui accordais dix ans. Voilà qu'il part après près de 8 ans! Une démission papale, quelle surprise? Le monde entier est pris de court. Décision judicieuse, respectable et désintéressée car seuls comptent aux yeux de ce serviteur du Seigneur, la plus grande gloire de Dieu et le bien de l'église!
Théologien de la stricte ligne, l'ancien professeur d'université qui, après trois mois d'épiscopat, était élevé au cardinalat, avait à gérer la succession d'un Jean Paul II très charismatique, très médiatique et très aimé. Les esprits se sont préparés à voir un pontificat très conservateur et traditionnel. Cela n'a pas été le cas, malgré des vives contestations sur sa gestion de certains problèmes (euthanasie, avortement, homosexualité, sacerdoce des femmes, célibat) et certaines de ses déclarations jugées peu adéquates par d'autres confessions religieuses. L'église a été éclaboussée par les scandales des prêtres pédophiles et d'autres abus. Même son majordome l'a trahi. Mais Benoit XVI a tenu bon. Il a même proclamé une "année de la Foi" qui finira en novembre 2013. Le navire n'a pas chaviré. Félicitations au Saint Père et merci pour tant de dévouement pour le cause de l'église! Que le Seigneur lui accorde encore de longs jours sur cette terre.
S'il est une leçon à tirer, c'est bien celle de modestie et d'humilité. Il faut savoir reconnaître ses limites. L'église s'en sortira mieux avec un Pape bien portant qu'avec un Pape malade. Aucun doute à ce sujet!
Le prochain Pape sera italien. Je le pressens, je peux avoir tort. Attendons que souffle l'Esprit du Seigneur!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire