31 oct. 2014

Compaoré a démissionné

Voilà ce qu'a écrit Gigie, une amie de Sankara: 

"Cher Claver,
Tu ne pourrais imaginer combien je suis heureuse. La nouvelle est finalement tombée. Compaoré a démissionné, il a été poussé à la démission, avait-il le choix? J'attendais ce jour depuis des années. A présent qu'il ne dispose plus de l'immunité présidentielle, il devra affronter la justice qu'il a muselée pendant vingt-sept ans. Il doit s'expliquer des morts de Thomas et Norbert Zongo. Il doit répondre à la CPI comme son ami Charles Taylor de son rôle dans les guerres civiles du Sierra Leone et du Liberia.
O Dictateur, où donc est ta victoire? Je rentrerai à Ouaga revoir le pays et tâter du doigt la libération du peuple burkinabé. Attendons voir les jours qui viennent. Etc. "
(G N, Email du 31 octobre 2014). 

"Coucou Gigie,
Merci de partager ta joie avec moi. Tu as vraiment raison de te réjouir toi qui as vécu la tragédie de Thomas Sankara d'assez près. C'est ton jour. Profites-en. Mais attention, un dictateur peut en cacher un autre. Attendons voir comme tu as écrit.
C"

29 oct. 2014

Les missionnaires SVD au service de l'église de Kenge (3)

J'ai vraiment apprécié le document. Il complète harmonieusement l'exemplaire d'Ensemble publié à l'occasion des 50 ans de la présence SVD au Congo (1952-2002). Je suis impressionné par ce rapport, simplement parce que je suis, comme tous mes congénères, le produit de cette évangélisation. J'ai entendu mes premiers mots d'allemand du père Hoff et du frère Eifler à Kimbau; j'ai suivi à Kalonda mon premier cours d'anglais du père Christian Nijnanten avant de le poursuivre avec le père Ben. C'est la connaissance de ces langues qui ont justifié mon engagement tour à tour à l'université Humboldt de Berlin, et à l'université des West Indies où je me trouve depuis treize ans. N'est-ce pas pour moi un motif de plus d'être redevable envers la SVD?
Dans les jours qui viennent, j'écrirai un article sur les Petits Chanteurs et Danseurs de Kenge sur la base d'un album-photos que m'a généreusement offert mon ami Marc Van Renterghem qui a vécu à Kenge I de 1960 à 1972, témoin privilégié de l'œuvre missionnaire SVD. Cofondateur des PCDK, il a énormément collaboré avec la SVD comme enseignant à l'école normale et animateur des jeunes.
Pour clore ce dossier SVD, je mentionnerais que j'ai remarqué dans le document quelques erreurs minimes concernant des dates et des noms, quelques informations parfois laissées ouvertes et imprécises. Les dates de Mgr M'Sanda y sont presque toutes fausses, y compris celle de sa mort. La fondation de la congrégation des Sœurs de Marie-Reine de la Paix aussi, à moins de préciser qu'il s'agit de l'érection canonique. Bref, une excellente source d'informations sur le travail missionnaire des SVD au diocèse de Kenge.

La fièvre des changements de constitutions

Un peu partout en Afrique on parle de changer la constitution régissant les institutions nationales et la vie de la république en vue de permettre aux présidents sortants de se représenter. On en a parlé par le passé, on en reparle aujourd'hui. Presque tous les pays affrontent cette réalité. Pourquoi cela? 
1. Immaturité politique. Les lèchès-bottes montent au créneau pour démolir la charte qui fait semblant d'assurer la cohésion nationale. "Aucune constitution au monde n'est inchangeable" crie-t-on à tue-tête. Leur majorité à l'Assemblée assurer l'assise "légale" pour revendiquer la modification de la constitution. Le simple fait d'évoquer ce changement relève de la faiblesse institutionnelle et de l'immaturité politique. La maturité est un état d'âme qui s'acquiert à force d'échanger des expériences avec d'autres vivants.
2. Survie biologique. Au Burkina Faso Blaise Compaoré par ses adeptes ou alliés suggère que soient modifiés quelques articles sur la limitation des mandats afin qu'il puisse se représenter. Il est monté au pouvoir de la manière connue de tous, en remplacement du charismatique Thomas Sankara. Il a été soupçonné d'avoir tué son ancien ami et colistier; mais du fait qu'il détient le pouvoir, il a réussi à influencer la justice pour qu'elle brouille toutes les pistes. Osez parler de justice "égale" pour tous. La mort de Sankara enterré dans une fosse commune est demeurée énigmatique, inexpliquée. Dès qu'il quittera le fauteuil présidentiel, cette question resurgira à la surface. L'assassinat de Norbert Zongo remontera à la mémoire. Quitter le pouvoir pour le président burkinabé qui a voulu "rectifier" la révolution de Sankara revient à un suicide auquel il ne saura résister. La meilleure solution pour lui, c'est de garder le pouvoir le plus longtemps possible, jusqu'à la mort s'il le faut. Ainsi en est-il de tous les autres autocrates africains tels les Kagame, Museveni, Mugabe, Sassou-Nguessou, etc. Ils disposent des puissants moyens financiers, médiatiques, militaires et terroristes pour asseoir leurs ambitions dictatoriales. Ainsi, on leur taille des "constitutions sur mesure" en dépit de l'existence d'une Opposition officielle. Si la pression populaire n'avait pas été forte, Chiluba aurait assurément obtenu un ou deux mandats supplémentaires.
3. Surestimation de l'individu-président. Ses partisans font de la surenchère en surestimant les capacités de l'intouchable président. De fait, ils en font un président à vie pris entre l'enclume et le marteau. Pour arriver à cette fin, on l'affuble de surcapacités, d'héroïsme et d'autres qualités humaines qui le mettent au-dessus des communs de mortel. On en fait le sage, le timonier, le leader charismatique contre espèces sonnantes et trébuchantes. Le président gouverne en corrompant sans honte à coups de millions ses sujets et ses collaborateurs immédiats cupides et avides d'enrichissement, dont la mission est d'assurer sa pérennité. Comme l'argent du pays constitue sa trousse financière personnelle, il va y recourir pour s'assurer la réélection avec le concours des médias, des forces de l'ordre et militaires. Ses adhérents lui trouvent des qualités extraordinaire et le propulsent sur le devant de la scène sans que ce dernier n'y acquiesce.

En RDC, en RC, au Cameroun, un peu partout on en parle. Quoique certains pays comme le Sénégal, le Ghana, le Nigeria, l'Afrique du Sud ou le Botswana soient en avance dans ce domaine, la plupart des pays africains démontrent, rien qu'en y pensant, la fragilité et l'instabilité de leurs institutions. Ne pensez-vous pas que j'ai raison lorsque je clame haut et fort que la démocratie n'est pas pour les Africains? On dirait que nous sommes viscéralement anti-démocratiques, corrompus par nature, incapables d'obéir au jeu politique de la majorité.

28 oct. 2014

Les missionnaires SVD au service de l'église de Kenge (2)

Du grand séminaire de Mayidi (75-78), j'effectuerai un ministère pascal en 77 à Fatundu avec les pères Kaut, Maurice et le frère Borgman. Là je connaîtrai les pères Meffert et Antoine Gessler. Lors d'un autre ministère pascal à Bandundu Saint-Paul (78), je serai logé à la maison St Paul, le fief SVD que les grands séminaristes appelaient "Afrique du Sud": le père Bernard Schweitzer qui construisait Malebo je crois, Gessler, Meffert, Schoffen, Hochegger et les frères d'Edimba. A Rome (79-82), j'ai plus d'une fois visité la maison générale des SVD, via dei Verbiti 1 près du Pyramide; et même rencontré le Père Général. C'est là que, le Collège Urbain étant fermé, nous (Benjamin Fala, Faustin Mampuya, Flavien Busina, Jean-Pierre Gavuka et moi) avons été accueillis peu avant de retourner au Zaire en août 82. A Rome, j'ai vu le père Eugen Nunnenmacher travailler à sa thèse de missiologie à l'Urbaniana. A Steyl, j'ai revu une dernière fois le frère Matseka et le père Gérard van der Hejt. En Belgique en 81 j'ai enfin rencontré l'homme qui m'avait baptisé, le père Kayefwa, en compagnie des pères Van den Broek et Mario Estepa; tout comme le père Van Schie. Combien de fois ai-je été reçu par le père Frank à Christ-Roi, en compagnie des pères Maurutto ou Giezman? Je repense aux jeunes SVD de mon époque avec lesquels j'ai suivi des sessions de formation à Ito en 1984 et 85. Autant de souvenirs, autant de visages à partir desquels je pourrais même écrire un livre, si j'en avais le temps et le loisir. 
De voir les photos des SVD missionnaires des années de ma jeunesse a suscité en moi une profonde émotion et a réveillé des souvenirs longtemps tapis dans le secret de ma mémoire. Ma vie, je l'ai vécue pour une bonne partie avec la SVD: je suis un fils de la SVD. J'y ai des attaches très personnelles. Je pense à Ben Van den Boom, l'homme qui a déclenché en moi l'envie de devenir prêtre en faisant de moi un servant de messe. Je pense au père Hoff, curé à Kimbau, qui a facilité mon entrée au petit séminaire. Je pense à mes enseignants SVD Christian Nijnanten, Willy Van Tichelen, Charles Swertz, Ben Overgoor. Je pense à un précieux cadeau, une machine à écrire, offerte par le père Frank Roelandt. Je pense à mes deux semaines de vacances dans la famille du père Ben à Stoutenbourg. Je pense à mon dernier passage à St Augustin où s'est constituée une petite communauté d'anciens de Kenge autour de moi: Joseph Wegener, Alphonse Müller, Gérard Lesch, Mgr Hoenen, etc. Ce jour-là, Mgr racontera l'histoire de "Beto bakento ya Musey" que je n'oublierai jamais. Je pense à Piotr Antkowiak avec qui j'ai mangé à la main le "luku" à Kipata lors de nos prémisses; je l'évoque parce que ce gars m'a remis à sa place par sa simplicité.  Je pourrais penser au Frère Simon van Steen avec qui nous avions failli être tués par des bandits armés le soir du 29 juin 1992 sur les collines surplombant le Pont-Kwango. Et la liste n'en finit pas.
Ma pensée va spécialement à tous les missionnaires SVD qui ont fondé le diocèse de Kenge, qui ont consacré leur vie à répandre l'évangile dans cette partie du monde. Qu'on me pardonne, ce texte est sorti spontanément de la vue des photos des personnages qui ont marqué mon enfance, ma formation et ma vie. Merci à la SVD pour tant de bienfaits. Que le Seigneur bénisse la SVD et le diocèse de Kenge, le fruit de leur travail missionnaire!

Les missionnaires SVD au service de l'église de Kenge (1)

C'est avec un plaisir immense que j'ai parcouru sur l'Internet la brochure Les missionnaires SVD au service de l'église de Kenge publiée à l'occasion du jubilé cinquantenaire du diocèse de Kenge (1963-2013). Coup de chapeau aux auteurs: PP. Hugo Tewes, Serge Tsunda, etc. Un travail de bénédictains, que dis-je, des verbites qui a le mérite d'avoir été exhaustif et complet. Il couvre les cinquante années de l'évangélisation du diocèse de Kenge depuis son érection jusqu'à ce jour. A voir les réalisations posées dans ce diocèse, les SVD ne peuvent que se réjouir et tirer fierté de leur engagement en accord avec le charisme de leur fondateur. Oeuvre missionnaire, oeuvre de Dieu au service de son peuple. C'est comme cela que pourrait se comprendre la mission SVD à Kenge et en RDC.
Né à l'époque de la préfecture à Kimbau, j'ai été baptisé par le Joseph Kayefwa Malfliet. A Kabwita, c'était le père aumônier Willy Otte le chargé de la brousse. J'ai commencé en 63-64 l'école primaire à Mutoni où le père Gérard van der Hejdt était broussard, peu avant d'être remplacé par le père Everard Leferink. Ce dernier se fera remarquer par sa consommation du "fufu", une première à l'époque. J'ai reçu en 65 ma première communion des mains du Père Albin Schmidt à Makiosi dans ma deuxième année primaire. A Kenge Saint-Esprit (65-67), j'ai grandi dans l'ombre de la SVD ayant connu les pères Frank Roelandt et Bernard Van den Boom. Servant de messe à St Esprit, chanteur dans la chorale de Ben, je faisais partie des enfants attachés à la paroisse. Et j'ai connu tous les pères et frères qui travaillaient à la procure à l'époque dont Antoine Ekkelboom, Pirmin Haag, Jean Eckers, Rudolph, Lambert, Félix Klaveren. Dans la foulée, j'ai connu le père Henri Kimbungu Giezeman et son frère Gérard. Mon premier voyage sur route asphaltée date du début 66 dans la jeep du père Henri; on est allés à Bukanga-Lonzo. A Kimbau (67-69), j'ai eu comme curés le Père Jan van der Hulst et Willy Hoff, Mfumu Nkulutu, le père Simon Joseph, le frère Matseka Gerebernus et Georges Eifler. Il y avait aussi le père Joseph Tim, le fondateur du CO de Kimbau, dont je garde un souvenir peu glorieux. Dans la foulée, les prêtres de Matari Joseph Wienke et Henri Swiss. J'ai reçu la confirmation des mains de l'évêque verbite Mgr Hoenen à Kimbau. Au petit séminaire (69-75), j'ai vécu avec les pères Bernard Overgoor, Christian Masisi Nijnanten, Hubert Finken et Jan Van Baal comme supérieurs, les frères Hermann Helm, Baptiste Van Rooijen, Cléophas Brockman. Dès mon arrivée j'ai vu le frère Mabulu faire sa profession temporaire (le 3 septembre 69) des mains du Père Bosold; un peu plus tard le père Gaspard Mudiso le jour de ses prémisses à Kalonda. J'ai vu le frère Hans Krogmann apprendre le kikongo, le père Charles Swertz remplacer Van Baal Edenda, le père Gino Selvaggi "Mono zaba nge?" enseigner le latin à la classe qui nous suivait. Je n'oublie pas les visites du Père Etienne Palinkas alias Kabondo, "kiese mingi na divumu". A Masamuna, les pères François Bader, le père Willy Van Tichelen notre prof de dessin et confesseur, le père "Nge kuzola inki" Ferdinand Walz. Le père Nicolas Berends qui venait à Kalonda à chaque 3 juin. Puis pendant mes vacances à Kimbau ou à Mutoni, le père Hugo Tewes. C'est vraiment à Kalonda (69-75) que j'ai vu la majorité des SVD à l'occasion des réunions: conseils presbytéraux, retraites ou autres réunions techniques, sessions, fêtes. Les pilotes Falcon, Kuhn, Mankau, Schoffen et Mgr Hoenen atterrissaient régulièrement à Kalonda. Ils y avaient même amené l'ambassadeur d'Allemagne de l'époque. J'y verrai les pères Stark, Kaut, Van Eygen, Selvaggi, Pohl, Edwin enterré à Kalonda. A l'occasion de l'ordination de l'abbé Mwela à Bandundu (74), je verrai les pères Van der Linden, Van Zeeland, Müller, Bach, Triebel, Hochegger, les frères Clément, Lothar, Adolphe, je crois pour la première fois. Noël 1974, janvier 1975, envoyé l'abbé directeur Luhangu pour accompagner le camion de Théo à Bandundu, je serai logé à St Hippolyte par les pères Avelino Rotchen et Silverio Maurutto. Etc.


27 oct. 2014

Abbé Côme Ngiengo en Belgique

Voici un extrait du message collectif de l'abbé Faustin Kwakwa:

"Chers Frères,
 Je viens vous annoncer l'arrivée de l'abbé Côme en Belgique depuis le 22 octobre à 7h. Il est arrivé très mal en point et a été vite acheminé à l'hôpital Ste Elisabeth à Namur où il a été interné jusque jeudi soir après avoir eu deux séances de dialyse. Depuis jeudi, il est chez moi. Hier, il a encore eu une autre séance de dialyse. Il le suivra au rythme de deux fois par semaine. Pour le moment, il semble bien portant. Il a commencé à manger et à se tenir debout ou s'asseoir. Ceux qui veulent le voir peuvent venir chez moi au numéro 14 rue de la Poste 1350 Jauche. Et voici son GSM 0032 465481327. Etc.
A. Faustin" (Email du 26 octobre 2014 22:51)

Ma réponse spontanée:

"Cher abbé Faustin,
C'est vraiment un plaisir d'apprendre l'arrivée de l'abbé Côme en Belgique en espérant qu'il recevra les soins appropriés. Félicitations et merci à toi spécialement pour l'effort et les moyens que tu as mis afin que ce voyage se réalise. Merci à celles et ceux qui ont contribué à soigner et assister Côme depuis le début de cette dure épreuve! Dieu soit loué! Je vais l'appeler d'ici là.
Union de prières!
C " (27 Octobre 2014 7:07)

26 oct. 2014

Ebola... parole de pasteur

L'autre jour, c'était jeudi, à ma sortie de la salle de gym, j'ai été interpelé par deux collègues ouvriers - un monsieur et une dame - qui voulaient connaître ma position sur Ebola. Je leur ai répondu que moi comme eux suivions les nouvelles à la télévision et dans les médias, qu'honnêtement je n'en savais pas plus qu'eux. Le monsieur m'a clairement dit le fond de sa pensée: 
"Ebola est une maladie fabriquée en laboratoire par les Américains afin de contrôler la démographie en Afrique, surtout la population noire. Il y a eu par le passé plusieurs tentatives de stériliser les populations africaines afin d'arrêter leur évolution démographique" (sic). J'ai répondu que je n'en savais rien du tout, et que de telles allégations mériteraient quelques investigations. Trouvant mon information lacunaire, il s'est étendu dans son latin: 
"Vous Africains devez ouvrir les yeux si non vous vous laisserez exterminer. Soyez vigilants, les Américains dans leur tentative de maîtriser le monde recherchent tous les moyens pour réguler les déplacements des personnes et des biens. C'ést un état de guerre chimique. Ils expérimentent leurs produits chimiques et pharmaceutiques sur des cibles africaines. Pourquoi selon vous le sida est-il parti d'Afrique plutôt que des Amériques où il a été fabriqué? Tout cela c'est de la propagande contre l'Afrique et une raison de discriminer les Africains. Comme Dieu ne saurait tolérer une telle injustice, leurs médecins et infirmiers qui se rendent dans les territoires infectés par Ebola seront châtiés et atteints."
Et la collègue dame admettait sans réserve les dires de son camarade de travail: "God is almighty" répétait-elle. Soupçonnant quelque dérive illuminatrice, pressé par le temps, je me suis contenté de leur poser une question: "Ce que vous affirmez est très grave, d'où tenez-vous cela?" La réponse est tombée, unanime et précise: "De notre pasteur". Je me suis excusé avant de continuer mon chemin, car j'évite de m'attarder sur ce genre de discussions sans issues.

25 oct. 2014

Ce blog n'engage que moi

Ce blog, ce que j'écris n'engage que moi. J'écris ma vérité. Je répète ce que j'ai toujours affirmé: je n'ai de compte à rendre à personne. Tout ce que j'écris est toujours par rapport à moi, même et surtout les éloges funèbres. Vous aurez remarqué dans ces éloges des phrases du genre: "j'ai connu untel en ... à ... dans telle ou telle circonstance" "j'ai vécu ceci ou cela avec... " "il aimait ceci... n'aimait pas cela...", "il m'a dit:...". Je me fie à ma mémoire et à mes émotions personnelles pour relater des faits vécus. A ceux ou celles qui ne le savent pas, c'est mon autobiographie que je réécris à travers les faits vécus, à travers les opinions et positions que je défends, à travers les personnes vivantes ou décédées que j'évoque. Parcourez les 800 articles qui composent ce blog à ce jour, vous verrez qu'il y a de la matière à constituer deux ou trois livres en librairie.
Il y a du vrai, c'est-à-dire de la vérité littéraire, ma vérité. Une vérité qui n'existe que dans l'espace de l'article ou du blog. Du vrai dans la relation des faits vécus historiquement. Et aussi une part de vérité "imaginaire" qui en fait une oeuvre de création littéraire. J'insiste sur le littéraire que je suis, car je n'ai pas d'autre prétention. Lorsqu'évoquant par exemple Antoine Faustin Mampuya d'heureuse mémoire, je révèle son surnom de "La Tortue", je parie que je suis seul à en garder souvenir; par contre, les amis se souviendront qu'on s'appelait mutuellement: "L'homme". La vérité subreptice de ces pseudonymes n'est connue que de moi. Elle m'appartient, et à ce titre je m'octroie le droit de l'écrire. J'ai vécu des événements uniques avec lui, que jamais personne n'otera de mon parcours.
Lorsque je présente ou défends mes idées, je le fais comme les circonstances du moment me le permettent. Ainsi, j'assume les contradictions, les bourdes, les illogismes et les dérapages que comporte mon blog. Au-delà de tout cela, j'ai des principes simples qui guident ma vie et auxquels je tiens mordicus. Je défends des valeurs à travers lesquelles je me situe par rapport à mon environnement. Je défends la vie, la liberté, le respect, la paix, la justice... dénonce le mal sous toutes ses formes: guerre, exploitation, racisme, injustice, oppression, viol, violence, meurtre, etc.
Je prends le soin de vérifier les sources de mes informations, de voiler parfois l'identité des informateurs par décence, en même temps que je reprends intégralement des emails que je reçois des lectrices et lecteurs de ce blog. Soyez sûrs d'une chose: je n'écris pas tout ce que je sais, nit tout ce que je vois, ni tout ce que je lis, ni tout ce que j'apprends. Je discerne attentivement mes sujets  et projette ce que pourrait être la réception avant de publier quoi que ce soit. Une chose est certaine en fin de compte: j'écris ce que je veux et cela n'engage que moi. Ceci me ramène au livre premier des Essais de Montaigne: "Je suis moi-même la matière de mon livre."

22 oct. 2014

Tu t'en attribues des choses, toi!

Je n'aurais pas dû publier l'email qui suit, mais je le fais par souci de conséquence.

"Cher Claver,
Ma réaction ne peut pas attendre car à propos de Mgr M'Sanda, tu t'attribues décidément des choses, réécris l'histoire à ta façon et à ton profit surtout. Combien de fois te dirai-je que tu n'étais plus dans le coeur du prélat? Tu te souviens des circonstances de ton départ: il a été déçu et n'a pas caché son indignation. Tu le sais mieux que quiconque les espoirs qu'il avait placés en toi et que tu as en quelque sorte dilapidés. C'est beau de te voir révéler aujourd'hui des choses peu connues d'autres, mais avoue que tu en fais un peu trop.
Oui, il t'a appris à travailler. Tu prétends même que tu continues de travailler sur le modèle de ton temps du secrétariat. Là alors, tu n'as pas évolué après trente ans. Tant pis pour toi! Je dois toutefois reconnaître que tu lui es resté fidèle euh... en paroles. Ton zèle à le porter aux nues a l'air de cacher quelques trahisons insoupçonnées que toi seul connais. Là, je peux dire que tu as été un secrétaire parfait, c'est-à-dire un collaborateur potentiellement dangereux qui sait tout du patron, qui peut le menacer et au besoin l'éliminer, et dont en revanche le patron ne sait rien ou peu. Lorsque tu affirmes que tu connaissais ses points forts et faibles, je ne peux que te croire. Cinq ans de collaboration, c'est pas peu. Tu sais imparablement distiller tes informations, pas de doute à ce sujet.
Claver, je te conseillerais toutefois d'éviter de prendre position dans ces choses car chaque fois que l'occasion se présente, tu ne manques de jeter des flèches à l'actuel leadership du diocèse. Tu utilises ton blog comme une véritable arme contre le silence de tes "personnages"
Qu'à cela ne tienne, j'admire ta constance dans ton attachement à "ton père-évêque" comme tu dis que beaucoup de tes congénères et amis ont, pour plus d'une raisons, vomi à la fin de ses jours. "Singa dia zeba", aimait-il répéter dans sa retraite de Limete." Respectons sa mémoire! Paix à son âme!'
(Email du 22 octobre 2014)

Ma réponse à chaud:

"Merci cher ami de me remettre à ma place! Je m'en contenterai plutôt que de me répandre en prétentions indécentes et ennuyeuses qui édulcoreraient ma fidélité envers le Prélat.
C."

21 oct. 2014

13 ans depuis que s'en est allé Mgr Dieudonné M'Sanda

24 octobre. Chaque année je pense à la disparition de mon père-évêque Dieudonné M'Sanda, un nom que j'évoque avec beaucoup de respect, d'affection et d'émotion. Respect et reconnaissance parce qu'il a été mon formateur pendant les cinq premières années du petit séminaire. Affection parce qu'il a manifesté beaucoup d'attention à mon développement spirituel et humain. Emotion parce que je l'ai toujours placé, malgré mon recul critique, au-dessus du commun des mortels. Je le trouvais intelligent, très consistant dans ses prises de position. Jusqu'à ce jour, l'évocation de son nom suscite en moi du respect et des souvenirs de toutes sortes. Je sais avec une certitude infaillible que mon ami Séraphin ne partage pas du tout mon sentiment. Je lui en reconnais le droit. Cela a fait des discussions dans tous les sens; dans la vie chacun fait l'expérience de ses relations à sa manière et selon ses propres dispositions.
S'il est parmi les collaborateurs qui ont côtoyé Mgr M'Sanda Tsinda-Hata des personnes qui l'ont "connu", je suis de celles-là. J'ai eu jeune l'immense privilège d'être de 82 à 87 son secrétaire, c'est-à-dire son plus proche collaborateur. Cinq années de travail dans des conditions parfois difficiles où j'étais sous ses ordres directs et où l'on collaborait tous les jours. Je n'étais pas chancelier quoique certaines personnes m'aient aussi attribué ce titre. Je n'étais membre d'aucune commission diocésaine quoique j'aie suppléé au titre de responsable diocésain de la Caritas. Je n'avais de responsabilité sur aucune entité diocésaine quoique j'aie exercé les fonctions de directeur du CERCA, un centre de recherche pour la construction adapée. Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, j'ai été pendant cinq ans le factotum de mon évêque sous le beau titre de secrétaire. Pendant ces années de secrétariat, j'ai été témoin ou collaborateur de quelques réalisations importantes de Mgr M'Sanda pour l'histoire du diocèse, de la CEPKIN ainsi qu'au niveau de la CEZ et des dicastères romains.
De Monseigneur, j'ai appris la rigueur, l'excellence et le sens du travail bien accompli. Des proches me reprochent d'afficher dans mon comportement ou mon argumentation des traits propres à cet homme. Je lui dois beaucoup au niveau professionnel, si pas tout. Mgr m'a appris à travailler, et je lui en suis reconnaissant. J'ai tout de suite pensé à lui le jour où ma promotion de professeur a été annoncée. Cependant comme dans toutes relations humaines, il y a aussi eu entre nous des incompréhensions et des tensions; mais nous avons réussi à les régler. Dans mon autobiographie à paraître, je souligne longuement ses qualités et ses défauts, ses points forts et ses faiblesses. S'il me faut résumer mes sentiments, je dirais que j'ai aimé l'affable et paternel directeur du petit séminaire, mais j'ai eu quelque problème avec l'évêque canoniste et intransigeant. En dépit de cela, mes sentiments filiaux lui sont demeurés indéfectibles. Cela, il l'a su et s'en est réjoui de son vivant à tel point qu'il avait prévu de me rendre visiter à Berlin l'année même de sa mort.
Il semble que le nom de ce pasteur qui a dirigé ce diocèse pendant 25 ans, c'est-à-dire la moitié de 50 ans, n'a même pas été évoqué lors des cérémonies du jubilé diocésain célébrées en juillet 2014. Je l'ai entendu des participants, je l'ai lu sur Facebook. Chacun règle ses comptes à sa façon. Qu'on se le dise, les actes parlent d'eux-mêmes.
"Ut diligatis invicem" était sa devise. Paix à ton âme, cher Monseigneur.

20 oct. 2014

Le virus va, revient sur le blog

Je viens de passer près de deux heures cette nuit à résoudre la fameux problo technique. Je ne sais pas si j'ai réussi. Mais cela semble marcher. Dieu seul sait pour combien de temps. C

L'ouverture de l'église catholique aux homosexuels

Un sujet très sensible qui divise l'église. Là le pape François a reçu quelques coups de poing à la tête. Vous avez beau mener la barque à bon port, vous ne saurez jamais embarquer la totalité de vos passagers. C'est peut-être la leçon qu'il faudrait tirer du synode sur la famille qui s'est clôturé ce 19 octobre 2014 à Rome.
Je ne maîtrise certes pas le dossier, mais je connais assez la doctrine de l'église pour évaluer ce qui s'est passé. La doctrine, j'entends celle traditionnelle d'avant François, dans laquelle je suis né, élevé et sous l'ordre de laquelle j'ai fonctionné comme pasteur. Celle-là, je la connais bien, sans prétention. L'homosexualité a toujours été jugée de façon cinglante comme contre-nature. Deux hommes, deux femmes ne peuvent par nature et par loi divine s'accoupler. Encore moins se marier. C'est un crime qui mérite châtiment, excommunication, ostracisme. Voilà qu'aujourd'hui, le discours change: les homosexuels peuvent apporter une contribution positive à l'église. Ce changement de ton soutenu par ce pape jugé réformiste et moderniste choque les conservateurs qui s'indignent et quitteront la barque si aucune précaution n'est prise. 
"Qui suis-je pour juger?". Oui, je comprends ce discours pontifical. Je suis sympathique vis-à-vis de ce qui était hier considéré comme une perversion avilissante. Je suis sympathique vis-à-vis de ces hommes et femmes qui se sentent autrement créés et manifestent des penchants différents. Je m'abstiendrais de les juger si l'église n'avait tenu un autre discours. Je les respecte de la façon dont je respecte toute personne humaine. Cependant, la communauté catholique, prise de court, n'est pas encore prête ni mure pour gérer cette réforme pourtant inévitable.
Le monde évolue tellement que l'église ne saurait se soustraire à son devoir d'évangélisation et de sanctification des hommes. Il y a eu des prêtres ouvriers, des prêtres dans la rue ou dans les quartiers mal famés des cités. Aujourd'hui l'heure est à la pastorale des homosexuels. Le pape n'a fait que donner le ton d'une réforme qui n'est pas encore gagnée. Son prédécesseur Paul VI qu'il vient de béatifier - j'avoue avoir été surpris par la rapidité du procès quoique j'en saisisse la portée symbolique - avait buté contre des résistances lorsqu'il avait publié Humanae Vitae. D'éminents théologiens avaient décrié et démoli cette belle charte de la vie qui interdisait entre autres l'usage des contraceptifs ou le recours aux méthodes modernes de contrôle de naissance. On en est à ce tournant décisif avec François dans sa deuxième année de papauté. Il devra faire face à l'aile dure des ultra-conservateurs.
Les homosexuels ont jusque là gagné tous leurs combats civils et juridiques. Rien ne leur resiste selon toute apparence. Des confessions  chrétiennes les soutiennent, allant jusqu'à nommer évêques des homosexuels. Dès son élevation au pontificat, le pape François était attendu sur ce point. Il a amorcé le cap de la réforme radicale, un cap difficile à gérer, mais qu'il finira bien par négocier. Les vieux caciques se rongeront les doigts, démissionneront ou crieront au scandale, mais la caravane de l'histoire passera sa route. Malgré quelques amendements et omissions de prudence, la feuille de route vient d'être posée par le synode. De la reconnaissance du fait à l'autorisation du mariage catholique, tel sera le trajet de la réforme. Une autre théologie de la famille commence, une pastorale personalisée des homosexuels voit le jour au sein de l'église catholique.

19 oct. 2014

Wenda mboti ya Vedruna

19.10.2014, lelu ngiuki tsangu zeni. Ya Vedruna wa fi. Kahwena mu ngemba. Ya Vedruna kena mpangia ya Adrien Mbengu, tat'andi l'abbé Ghislain Mukanu. Nzambi kamusambula, kamumonga ku hata diandi. Kiadi kingi betu bosu.
Yaya wenda mboti. Kuna wendi, tusambilaka betu tusadi!

Ebola, parlons-en enfin

Voilà une maladie dévastatrice qui inquiète le monde entier. Une maladie causée par un virus, c'est-à-dire qui peut éclater n'importe où et à n'importe quelle époque dès que les conditions de vitalité sont réunies pour le virus. Le malheur ou la coïncidence font que cette maladie ait eu sa source en Afrique. Ceux qui ont un certain âge se souviennent sans aucun doute de l'épidémie de Yambuku, au Zaïre, qui est passée dans l'histoire sous le sinistre nom de la rivière Ebola. Depuis quelques mois, cette épidémie meurtrière s'est de nouveau déclenchée en Afrique de l'Ouest, notamment en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.
1. L'Afrique terre de tragédies. On en est là. L'autre jour, je lisais que le sida a commencé en 1920 à Léopoldville. Mensonge! On cherche des boucs émissaires pour tout, des cibles à pointer du doigt. Léopoldville, devenue capitale en 1926, est désignée comme le centre de la prostitution et du dérèglement des mœurs qui aurait créé le sida. Aucune étude sérieuse, fut-elle menée par les plus éminents scientifiques, ne saurait soutenir cet argument insultant et politiquement incorrect. Ebola, incontestablement, a commencé au Zaïre. Est-ce si vrai? Des épidémies ont ravagé le monde dont on n'a jamais dit le nom ni identifié la provenance. Ce virus peut se déclencher n'importe où au monde. Le malheur a fait que la première version d'Ebola connue à ce jour ait pris racine en RDC.  Le sida, Ebola, tout cela a commencé en Afrique centrale. Quelle horreur! Les conditions de salubrité y seraient pour beaucoup.
2. Haine contre les Africains. Les Africains sont à abattre tous sans exceptions. Ils ont créé le sida, l'ont exporté vers le monde entier. Plus tard, ils ont créé le virus Ebola. Cette fois, on fait tout pour l'endiguer en Afrique. Les grandes compagnies aériennes annulent leurs vols vers et en provenance de l'Afrique. L'hystérie est à son comble. Passez par les aéroports, observez comment les Africains sont contrôlés. Je n'ai pas vu, mais j'imagine, et je ne crois pas avoir tort. Ayant mentionné que j'étais au Congo en août, mon interlocuteur s'est aussitôt écarté de moi. Des scènes pareilles, j'imagine, sont vécues au quotidien par mes compatriotes africains. J'habite la Barbade, je ne m'étonnerai pas de me voir refuser un visa simplement parce que je brandis fièrement un passeport congolais. C'est la réalité. La raison s'évade des esprits dès qu'il s'agit de nous, les damnés de la terre. De là à nous accuser d'homicide volontaire, le pas sera très vite franchi. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, un pays à majorité noir a récemment annulé le séjour d'études à quelques 80 étudiants nigérians pour cette raison. Allez-y comprendre. Arrêter la maladie en Afrique, tel est le défi à relever.
3. Mesures de prévention contre l'épidémie. La première mesure sensée, c'est de combattre la maladie là où elle sévit. Il faut s'occuper en premier lieu des personnes directement exposées à la contagion. Les images de la télévision révèlent des excentricités inouïes, voire un désordre indescriptible. L'ordre public est dérangé. Les autorités, elles-mêmes menacées au même titre que leurs protégés, semblent dépassées par l'ampleur du phénomène. Comment mettre en quarantaine une ville comme Freetown, Monrovia ou Conakry? Comment contrôler les vecteurs de maladie dans ces mégapoles dont la population n'est même pas recensée? Comment gérer des opérations de sauvetage dans un pays aux infrastructures insuffisantes? C'est là qu'intervient la responsabilité de la communauté internationale. On ne peut pas isoler un pays, un continent en annulant les vols aériens vers ces pays ou en provenance de ces pays. Des irréductibles échappent à cette loi et arriveront là où ils sont les moins attendus.
4. Le monde entier est interpelé à prendre ses responsabilités. Face à cette épidémie, plutôt que de discriminer les Africains avec un relent de racisme, il faut plutôt arrêter cette maladie incendiaire où qu'elle advienne! Que les chercheurs de tout bord se mettent à la recherche d'un vaccin ou de quelque cure appropriés, tel est mon vœu.
Ebola a été éradiqué de la région de Kikwit il y a quelques années. Les scientifiques congolais, n'en déplaise aux maîtres de l'Occident, possèdent donc une expertise valable dans ce domaine. C'est donc possible de le surmonter au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. On vous dira, c'est un autre type. C'est quand même Ebola. La recherche scientifique doit fonctionner au service de l'humanité, et non des pays riches seulement, car la vie de toute personne humaine est sacrée.

La série noire continue, décidément

Aujourd'hui encore, impossible d'accéder à mon blog. Donc impossible d'écrire un article de plus. Je vais faire appel à un service spécialisé pour libérer mon blog, votre blog, de ce spam ou virus indésirables. Veuillez m'excuser pour ces inconvénients indépendants de ma volonté, car nous sommes tous pénalisés. J'espère que ce sera vite résolu.
 

17 oct. 2014

Le blog est "hacked"

Plusieurs abonnés de ce blog - parmi lesquels Marc Van Renterghem en Belgique, GF en Suisse, Howard en Australie, Traudl Schmitt en Allemagne, et AM au Congo - m'ont gentillement alerté de l'impossibilité où ils se sont trouvés d'ouvrir le blog. Un programme "hackeur" se superposait sur le blog, rendant impossible son usage. Quelque chose comme "neoworx-blog-tools.net" ou voodoo.com" Il faut avouer que je ne m'en suis pas rendu compte, simplement parce que j'ai eu une corvée à endurer. Composer des examens genre d'état. On était à deux à le faire. On passait toute la journée à lire, relire, corriger, ajuster, adapter, contextualiser, etc. les questions pour permettre à ces anglophones de passer.
J'ai accepté cette corvée comme un service à la communauté caribéenne dans laquelle je vis depuis plus de treize années. Ce qui ne m'a pas laissé le temps d'ajouter un article mon blog et de satisfaire les attentes de celles et ceux qui me lisent régulièrement. Oui, c'est la vie.
Soit. Ce matin, avant d'aller à ce service, je voulais écrire des pensées sur Ebola, je n'ai pas pu. A la fin du travail, j'ai tenté de nouveau. Sans succès. La deuxième fois a été la bonne. Je peux de nouveau écrire sur le blog. Mais cela m'inquiète car ce n'est que partie remise. Du jour au lendemain, ce blog pourra disparaître sans que je récupère quoi que ce soit. Je dois prendre des conseils pour la sauvegarde des données et la protection du blog. Nous sommes donc reconnectés. Mais pour combien de temps?

10 oct. 2014

Les félicitations du pourfendeur.


"Claver, 
J'avais compris dès la relation de tes rêves que tu étais promu professeur. Je me suis retenu de te féliciter. Maintenant, je te prends au sérieux. Ta littérature-là, je la prenais pour des divagations sans enjeux. Voilà que tu es au sommet de ta carrière! Félicitations, Man. Toutefois, j'ai une remarque à te faire. Je ne te savais pas si superstitieux. Alors là, je ne te suis plus, toi le rationnel profites des coïncidences inouïes pour donner corps à tes propres élucubrations mentales. Ta providence n'est pas éloignée de la fortune païenne. Mais lorsque je lis ton blog, je me rends compte d'un certain degré critique qui me pousse à te congratuler. Sincèrement, tu le mérites, mais halte à l'auto-célébration! Béni soit l'Eternel!" 
(Le pourfendeur, Email du 10.10.2014.)

7 oct. 2014

Professeur enfin, après quinze ans

Depuis le 3 octobre 2014, le comité des ressources humaines de l'Université des West Indies m'a promu au rang de professeur. J'ai été informé par mon ancien doyen qui participait aux assises, dès que la décision a été prise. Une heure plus tard, je me trouvais dans le bureau de ma doyenne actuelle lorsqu'elle a eu un email lui relatant la nouvelle. Comme il n'y avait pas de notification officielle, je me suis limité à l'annoncer aux plus proches de mes collègues et amis. Aujourd'hui, j'ai reçu par courriel la notification officielle. Le document original suivra par la poste. Ouf de soulagement, car il m'a fallu attendre quinze ans d'enseignement universitaire pour me voir octroyer ce titre o combien convoité. Quinze années de travail acharné, de production constante et de contribution à la vie académique et culturelle de l'université. A chaque chose son temps, dit-on. J'aurais été à Kin ou en Afrique que j'aurais sans aucun doute obtenu ce titre depuis bien des années. Dans le monde anglo-saxon, le système paraît long, éreintant et décourageant si on n'y tient pas. La plupart des collègues se contentent du titre de "Senior Lecturer" ou "Associate Professor" pour terminer leurs carrières. Parfois ce sont les évaluateurs externes qui remettent le tout en question. Parfois ce sont des circonstances malencontreuses qui pèsent de leurs poids. Ouffffffffffff, c'est fait. C'est mon père qui est venu me l'annoncer en rêve alors que je me remémorais son enterrement. Je n'ai saisi les détails de son langage qu'à l'heure de l'annonce de la promotion. Done! Yes better, well done. Une nouvelle page s'ouvre dans la vie.

6 oct. 2014

Rwanda: Le documentaire de la BBC incriminé

J'ai suivi les échanges entre la BBC et les représentants du gouvernement rwandais à propos de l'implication directe du président Kagame dans l'élimination de Habiarimana comme dans le génocide. Personnellement, je n'ai rien appris de la BBC que je n'avais jamais entendu auparavant. Les Français le disaient déjà, ce qui avait détérioré les relations entre la France et le Rwanda, à tel point qu'aujourd'hui le Rwanda fait partie du Commonwealth. Lorsque la BBC s'en mêle, les pressions sur elle deviennent très fortes. Pourquoi? C'est là que la politique intervient.
Ces événements se sont passés il y a vingt ans. Un effort a été fait pour que la vérité soit révélée. Mais quelle est la vérité qui a été révélée? C'est là que la propagande a fait le reste. Littéraire de métier, je n'ai jamais cru en la politique. Observez les positions du Rwanda, vous remarquerez une constante attitude défensive à chaque fois qu'une révélation qui éclabousserait le régime éclate au grand jour. Ce génocide a changé non seulement l'histoire de ce pays, mais aussi profondément bouleversé la RDC ainsi que la géopolitique des Grands Lacs. Des extrémistes Hutu et leurs commanditaires sont entrés dans l'Est de la RDC, s'y sont établis. Ils étaient à abattre. Ce qui a justifié les guerres qu'on a connues dans cette partie du pays depuis bientôt vingt ans.
Mobutu a perdu son pouvoir dans la foulée. Kabila, aidé des Rwandais, lui a succédé en 97. Dès que ce dernier a osé renier ses pactes ou remettre en question l'hégémonie rwandaise, a éclaté depuis 98 une guerre qui a toutes les apparences d'une occupation, d'une invasion, et d'un pillage systématique des ressources minières de la RDC. Il y a perdu la vie en 01, succédé par son fils. A toutes ces accusations ou soupçons, le Rwanda dit non. Et Kagamé, très solidement soutenu par les Américains et les Britaniques, a toujours répondu avec assurance et arrogance à ces allégations qu'il juge farfelues ou fabriquées de toutes pièces, s'en prenant ouvertement à ce qu'il appelle "lack of leadership". Une diplomatie bien initiée et un lobby américain très influant ont toujours réussi à épargner le Rwanda des flèches de son grand voisin désormais humilié et méprisé.
Le documentaire de la BBC a l'avantage de jeter un autre regard sur le Rwanda et son histoire. Des dissidents parlent contre le régime certes, mais il s'impose un autre point de vue, inconnu de beaucoup, mais qui mérite d'être considéré objectivement. On ne crée pas l'histoire avec des mots, mais avec des actes; et les actes parlent d'eux-mêmes.

4 oct. 2014

Zum Geburtstag viel Glück

20 Jahre seit ich Frau Traudl Schmitt kenne. Heute feiert sie ihren Geburtstag:

"Liebe Traudl,
trotz aller Mühen und Proben bist Du da, gebenedeit und stehend. Alles Gute  und Glückwünche zum Geburtstag. Möge der Herr Gott Dich behüten and Dir Freude and Gesundheit schenken.
Dein ewiger Freund,
C" (Email Oct. 4,2014 04:16)


"Mein lieber Claver,
deine Wunsche haven mich sehr gerührt und berührt, mir sind einfach die Tränen gekommen. Ich danke dir zutiefst.
Deine Traudy" (Oct. 4, 2014 07:24)

3 oct. 2014

3 octobre: Où avais-je la tête?

3 octobre 2014. Aujourd'hui, il y a 7 ans jour pour jour était enseveli mon paternel à Kinshasa. Je ne l'ai pas oublié. Papa était là ce matin, devant moi, discutant avec moi et échangeant quelques blagues dont de son vivant il avait le secret. Quelque chose d'important devrait arriver dans ma vie, ai-je compris, mais je n'ai pas pris au sérieux ce message. C'est aussi bien ainsi. Qui a dit que les oracles ne sont plus de notre temps? Qui a dit que les temps des miracles sont révolus? C'est le jour que la Providence a choisi pour m'offrir une immense surprise. Une surprise? N'est surprise que ce que l'on n'attend pas. Celle-ci, je l'attendais, seulement je ne savais pas exactement quand elle allait s'accomplir; et c'est l'aimable dialogue avec mon père qui l'a rendu possible. Je ne suis pas superstitieux, mais je crois au magnétisme spirituel du monde qui m'entoure. Je ne suis pas occultiste mais je sais sentir les choses venir, saisir les messages souterrains des signes et des symboles là où le commun des mortels ne voit goutte. Je sais lire les mythes. Mythologue, je vis avec mes morts. Dites-moi que les morts ne nous protègent pas, qu'ils ne suivent pas nos pas ou qu'ils ne sont pas actifs dans notre vie. En ce jour memorable de l'enterrement de Papa s'est décidé mon sort pour la vie, car j'ai une mission, celle d'accomplir l'oeuvre du Maître de la moisson. Loin de moi l'idée prophétique des vieilles croyances, je vis au présent avec tout ce qui me lie à mon passé. Pour moi, le hasard n'existe pas: tout est inscrit dans le livre de ma vie comme pour Jacques le Fataliste. Une rencontre fortuite, un sourire arraché même à un diable, un service rendu à un inconnu constituent autant des signes de ma vitalité intérieure et de mon univers spirituel.
Comme René Depestre, sous sa douche, s'est attribué l'honneur des cloches de l'église située non loin de son hôtel le matin où il allait recevoir le Prix Goncourt, je m'attribue la gloire qui a accompagné mon père dans sa dernière demeure. Ce 3 octobre 2007, il y avait du monde au stade municipal de Masina. Chez moi ce 3 octobre, ce sont les quatre murs immuables de mon bureau de l'université qui sont témoins de cette promotion qui, enfin, couronne ma carrière professionnelle. Seul certes, mais en étroite communion avec mon paternel, Donatien Mabana. Merci Papa de m'avoir appris le sens de l'excellence, de la rigueur et de la persévérance. Respect et honneur à ton nom!
Repose en paix, Papa!

Au fait, j'ai rêvé

Cette nuit, au milieu de mes tracas habituels, j'ai rêvé avoir atteint un point important de ma vie. Mes rêves me trompent rarement. Jai plané dans le ciel jusqu'à il y a quelques minutes. Le téléphone vient de sonner. Le rêve devient réalité.

2 oct. 2014

De nouveau au rendez-vous

De nouveau au rendez-vous avec mon blog qui subit de plein mes nombreuses activités. L'expérience du bureau et du travail administratif m'a appris à distinguer l'utile du superflu, l'efficacité de la volubilité, le travail de l'agitation. Beaucoup de gens oublient l'essentiel en portant une attention exagérée au détail, à l'encombrement. Ces gens aiment le vague, l'obscur, le compliqué. D'autres, peu loquaces, visent la performance. Feu Prof. abbé Kahang' disait d'un évêque dont je tais le nom qu'il n'écrivait jamais plus d'une phrase dans ses lettres. Du genre: "Monsieur l'abbé, vous êtes renvoyé du grand séminaire (pour avoir chanté publiquement des chansons révolutionnaires)." Ils vont droit au but. D'autres, volubiles et prolifiques en paroles, vous tiennent des discours à longues et interminables tirades qui embrouillent l'auditeur au lieu d'élucider la pensée. Me voilà analyste de caractères! Optons pour la mesure en toute chose.
Au lieu de produire des articles sur mon blog, je passe beaucoup de temps à justifier, alors que ce blog tient depuis plus de cinq ans. Je n'ai publié que dix entrées en septembre 2014. La raison, c'est faute de temps. Oui mais le temps se crée. D'accord, la simple bonne volonté ne suffit. L'expérience du bureau montre justement qu'il y a peu de jours efficaces et rentables au niveau de la productivité, comparé aux jours d'agitation où peu de choses se réalisent réellement. Le temps n'a pas manqué de porter à terme des entrées commencées; seulement, je n'ai plus ni envie ni force de les achever. Et pour cause? Je voulais simplement rappeler que j'avais d'autres choses plus importantes à faire. J'ai déjà affirmé que les bloggeurs n'avaient qu'à attendre. Beau prétexte pour dissimuler un tangible manque d'assiduité. Tout cela est à la fois faux et vrai.
Parlons sérieux. Combien de fois as-tu passé une journée entière à parloter, à virevolter à gauche et à droite, à gesticuler.... sans qu'à la fin de la journée tu puisses noter un quelconque progrès ou une avancée dans les solutions des problèmes qui t'occupent ou te préoccupent. Des journées vides alors que tu t'es inlassablement attelé à la tache. Et certains jours où tu as fourni peu d'efforts mais atteint un haut degré de réussite ou de rendement.
Nous voilà de nouveau au rendez-vous avec le blog! Cette fois-ci sera-t-elle la bonne? La suite nous le dira.