L'autre jour, c'était jeudi, à ma sortie de la salle de gym, j'ai été interpelé par deux collègues ouvriers - un monsieur et une dame - qui voulaient connaître ma position sur Ebola. Je leur ai répondu que moi comme eux suivions les nouvelles à la télévision et dans les médias, qu'honnêtement je n'en savais pas plus qu'eux. Le monsieur m'a clairement dit le fond de sa pensée:
"Ebola est une maladie fabriquée en laboratoire par les Américains afin de contrôler la démographie en Afrique, surtout la population noire. Il y a eu par le passé plusieurs tentatives de stériliser les populations africaines afin d'arrêter leur évolution démographique" (sic). J'ai répondu que je n'en savais rien du tout, et que de telles allégations mériteraient quelques investigations. Trouvant mon information lacunaire, il s'est étendu dans son latin:
"Vous Africains devez ouvrir les yeux si non vous vous laisserez exterminer. Soyez vigilants, les Américains dans leur tentative de maîtriser le monde recherchent tous les moyens pour réguler les déplacements des personnes et des biens. C'ést un état de guerre chimique. Ils expérimentent leurs produits chimiques et pharmaceutiques sur des cibles africaines. Pourquoi selon vous le sida est-il parti d'Afrique plutôt que des Amériques où il a été fabriqué? Tout cela c'est de la propagande contre l'Afrique et une raison de discriminer les Africains. Comme Dieu ne saurait tolérer une telle injustice, leurs médecins et infirmiers qui se rendent dans les territoires infectés par Ebola seront châtiés et atteints."
Et la collègue dame admettait sans réserve les dires de son camarade de travail: "God is almighty" répétait-elle. Soupçonnant quelque dérive illuminatrice, pressé par le temps, je me suis contenté de leur poser une question: "Ce que vous affirmez est très grave, d'où tenez-vous cela?" La réponse est tombée, unanime et précise: "De notre pasteur". Je me suis excusé avant de continuer mon chemin, car j'évite de m'attarder sur ce genre de discussions sans issues.
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