Je retarde mon voyage de Ouaga de peur de me voir bloquée tant que le paysage ne s'éclaircit pas. Les négociations en cours sont difficiles et ne présagent rien de certain quoique les politiques prétendent le contraire. J'ai parlé au téléphone avec une cousine qui me déconseille de m'y rendre, et dit qu'on craint un bain de sang plus grave dans les jours qui viennent. Soutenu par l'armée, Zida refuse de se plier aux injonctions de qui que ce soit, et affine ses pions pour se maintenir au pouvoir. Etc....
J'ai bien aimé tes interventions sur le Burkina Faso et Compaoré. Beh décidément tu n'as pas froid aux yeux. On dirait que l'expérience de ton pays t'a marqué à tout jamais. Tu dresses un portrait du dictateur comme si tu lisais dans son coeur, comme si tu étais le dictateur en personne; je ne serais jamais de moi-même arrivée à ces idées. Je suis vraiment impressionnée par la véracité de ce que tu avances. Le dictateur africain, on l'a vu, se maintient au pouvoir plus pour sauver sa propre vie que pour autre chose. (...)
Est-ce vrai que des gens de ton pays sont venus au parlement de Ouagadougou s'inspirer de la solution burkinabé au changement de la constitution? Chaque pays a ses particularités. Voyons d'abord comment va aboutir la transition chez nous. Etc...
A la prochaine!
Gg (Email du 7 novembre 2014)
Réponse:
"Gigie,
Merci encore une fois pour ton mot. Je comprends ton engouement pour ton pays, c'est ton droit légitime et inaliénable, mais avoue qu'au vu de ce qui s'y passe actuellement, il y a de quoi se poser des questions.
Je tiens à te répéter que les idées que je défends sur ce blog, quoiqu'elles se vérifient parfois ou souvent, n'engagent que moi. Je regarde la politique à travers des prismes littéraires, de la mise en scène. J'aime bien prédire, anticiper plutôt que d'attendre que l'étau se referme sur moi.
Quant à la présence des représentants de mon pays au parlement burkinabé, je n'en sais rien. J'ai lu quelque chose là-dessus sur Facebook, mais je ne peux rien confirmer tellement mes compatriotes savent inventer des histoires. La politique, je le soutiens toujours, c'est l'art du mensonge. Je retiens cependant ta phrase: "Chaque pays a ses particularités". Les Congolais en discutent avec passion selon qu'ils sont de la majorité ou de l'opposition ou encore de la société civile. C'est difficile d'en juger depuis l'extérieur. On a encore deux ans et d'ici-là une tendance se dessinera clairement.
Ouvrons donc les yeux et voyons.
C "
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