Lorsque l'on jette un regard sur
les événements politiques et électoraux au Sénégal, au Burkina Faso, au
Burundi, en RD Congo, en R Congo, au Togo, en Egypte, en Tunisie, on se
fait une idée objective de ce qui se passe réellement en Afrique. La
démocratie y est au défi. Si le Sénégal, pays très avancé
démocratiquement malgré le sale jeu intrinsèque de la politique, s'en
sort bien, les autres sont confrontés à des violences de toutes sortes
pour imposer la démocratie. La vérité n'est ni du côté du pouvoir en
place ni du côté de l'opposition.
Ce matin, j'ai suivi sur la VOA l'interview d'une Burundaise dont la voix ressemble à celle de Marguerite, une vieille amie de Fribourg très active dans le domaine des droits de l'homme au Burundi. Elle racontait que l'opposition y est totalement muselée: le pouvoir vide l'opposition de ses membres les plus influents en les emprisonnant, en les sommant de quitter la scène politique. Le pouvoir accuse les opposants de tous les délits possibles, prétexte pour les mettre hors d'état de nuire. Intimidations, incarcérations injustes et autres pratiques violentes assurent la puissance du pouvoir. Et que vient faire la démocratie dans tout cela? La tactique est de vider l'opposition de ses pions majeurs en salissant leurs casiers judiciaires et leur réputation.
Eh bien, au vu de ce qui se passe un peu partout en Afrique, la démocratie n'est qu'un tremplin pour véhiculer des idées inconcevables et inexplicables autrement. On dirait que devient démocratique toute idée qui se passe dans la tête du président et de ses acolytes pourvu que tous les maillons de la chaîne soient impliqués. Et ces maillons interviennent en général en faveur du pouvoir en place. Les instances censées contrôler le respect des lois sont elles-mêmes directement dépendantes du pouvoir ou travaillent de connivence avec le gouvernement. En fait, un seul détient tous les pouvoirs, les autres ne font qu'exécuter les ordres du chef. Sans les discuter, sans les discerner. C'est cela la démocratie à l'africaine. Le peuple, manipulé et muselé, est le dernier à savoir ce qui se décide en son nom dans des immeubles dorés et vitrés qui lui sont inaccessibles. En d'autres mots, seul le maître définit la démocratie et en détermine l'exercice et le jeu.
Dans cette même logique, l'opposition consiste à dénoncer insolemment le pouvoir, voire à insulter le chef et de lui affubler tous les méfaits. Elle déballe le chef jusqu'aux secrets de sa chambre à coucher. Souvent, elle se contente de diaboliser le maître des céans, parfois avec un courage suicidaire. Tout cela au nom de la démocratie. Souvent, dans ce jeu démocratique impitoyable, les vrais débats sont édulcorés, bâclés à la va-vite et détournés de leur pertinence. L'intérêt du pouvoir est d'abord personnel, mais explicitement confondu avec celui du peuple. Feu président Mobutu était fier de soutenir que certaines provinces du pays avaient refusé de recevoir des bulletins de vote rouges, ayant unanimement opté pour les bulletins verts. C'était en fait sa propre vision qu'il présentait. Qui aurait osé voter rouge à cette époque? Cela aurait été traité de trahison, de rébellion ou de manque d'esprit révolutionnaire. On risquait la mort pour un rien car tout acte contraire à la révolution mobutiste ouvrait la voie de la prison. C'était du totalitarisme en quelque sorte: une démocratie où la voix du peuple était supplantée par celle du héros omnipotent, guide éclairé et pacificateur, père de la révolution. Un crédo unilatéral.
Chaque pouvoir qui ne laisse au souverain primaire que très peu de marges de liberté ou de choix risque de tomber dans une dérive forcément totalitaire. Ce risque guette tout pouvoir qui confisque le rôle décideur et la voix de sa population. C'est cela la démocratie par défi.
Eh bien, au vu de ce qui se passe un peu partout en Afrique, la démocratie n'est qu'un tremplin pour véhiculer des idées inconcevables et inexplicables autrement. On dirait que devient démocratique toute idée qui se passe dans la tête du président et de ses acolytes pourvu que tous les maillons de la chaîne soient impliqués. Et ces maillons interviennent en général en faveur du pouvoir en place. Les instances censées contrôler le respect des lois sont elles-mêmes directement dépendantes du pouvoir ou travaillent de connivence avec le gouvernement. En fait, un seul détient tous les pouvoirs, les autres ne font qu'exécuter les ordres du chef. Sans les discuter, sans les discerner. C'est cela la démocratie à l'africaine. Le peuple, manipulé et muselé, est le dernier à savoir ce qui se décide en son nom dans des immeubles dorés et vitrés qui lui sont inaccessibles. En d'autres mots, seul le maître définit la démocratie et en détermine l'exercice et le jeu.
Dans cette même logique, l'opposition consiste à dénoncer insolemment le pouvoir, voire à insulter le chef et de lui affubler tous les méfaits. Elle déballe le chef jusqu'aux secrets de sa chambre à coucher. Souvent, elle se contente de diaboliser le maître des céans, parfois avec un courage suicidaire. Tout cela au nom de la démocratie. Souvent, dans ce jeu démocratique impitoyable, les vrais débats sont édulcorés, bâclés à la va-vite et détournés de leur pertinence. L'intérêt du pouvoir est d'abord personnel, mais explicitement confondu avec celui du peuple. Feu président Mobutu était fier de soutenir que certaines provinces du pays avaient refusé de recevoir des bulletins de vote rouges, ayant unanimement opté pour les bulletins verts. C'était en fait sa propre vision qu'il présentait. Qui aurait osé voter rouge à cette époque? Cela aurait été traité de trahison, de rébellion ou de manque d'esprit révolutionnaire. On risquait la mort pour un rien car tout acte contraire à la révolution mobutiste ouvrait la voie de la prison. C'était du totalitarisme en quelque sorte: une démocratie où la voix du peuple était supplantée par celle du héros omnipotent, guide éclairé et pacificateur, père de la révolution. Un crédo unilatéral.
Chaque pouvoir qui ne laisse au souverain primaire que très peu de marges de liberté ou de choix risque de tomber dans une dérive forcément totalitaire. Ce risque guette tout pouvoir qui confisque le rôle décideur et la voix de sa population. C'est cela la démocratie par défi.
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