7 févr. 2015

La violence

La violence a son pendant, la cruauté soit dans l'attaque soit dans la réaction. Depuis un certain temps, on entend et voit des choses qui n'existaient pas, que dis-je, qui se pratiquaient loin des cameras dans les centres de détention ou de torture. Aujourd'hui, plus rien ne se cache. Toute la violence cruelle est exposée publiquement comme si la palme reviendrait à celui, à l'institution ou à l'état qui causeraient le plus de nuisance à sa population ou à ses ennemis. Les mouvements fondamentalistes ne sont pas les seuls à montrer du doigt. Certaines institutions internationales et nationales hautement respectées fonctionnent sur le même schéma de la cruauté. Il suffit qu'un ou deux chefs des états super-puissants s'entendent pour que la cause la plus sinistre devienne défendable, acceptable pour l'humanité entière. Cette violence-là, presque viscérale, mène le monde.
Le degré de cruauté d'un état se mesure à la manière dont il traite ses citoyens fautifs, ses opposants et les étrangers pris en flagrant délit. Les moyens investis dans l'acquisition des matériaux de guerre et de destruction montrent clairement comment un régime s'occupe de son maintien au pouvoir. Certains régimes sont impitoyables et sanglants. D'autres exercent des justices sommaires et des semblants jugements pour réprimer avec le plus de brutalité toute velléité d'opposition ou de rébellion à leur pouvoir. D'autres vous font crever comme des animaux en vous privant de tout. Le silence peut aussi devenir une forme de violence meurtrière.
Le passage au Palais des Doges de Venise m'est resté dans la mémoire. J'y ai visité un musée d'armes médiévales, qui m'a coupé le souffle. Armes dépassées certes, mais qui ont servi à décapiter des milliers. Tout cela pour assurer la puissance de l'homme sur l'homme, pour démontrer la scélératesse de l'esprit humain. Ce qui se montre devant nos yeux à travers un arsenal de moyens visuels, télévisuels, auditifs, artistiques ou médiatiques, dépasse l'entendement. Suivez les nouvelles, c'est toujours pour entendre qu'un attentat a eu lieu en tel lieu, qu'un terroriste s'est pulvérisé dans un marché ou une église. Lisez le journal, c'est pour voir les photos d'une violence extrême. Des tueries éclatent tous les jours aux Etats-Unis, au Yémen, en Irak, en Israël, au Soudan, en RDC, au Nigeria, en Ukraine, etc. sous n'importe quel prétexte, au nom d'une idéologie raciale, religieuse ou politique. Des minorités étrangères sont maltraitées en Chine, aux frontières de l'Europe sous le couvert des droits de l'homme. Des autochtones sont éloignés de leur territoire de naissance et placés dans des réserves ou des camps. L'Occident a tué Saddam Hussein, Usama Ben Laden, Kadhafi au nom du terrorisme international et de la démocratie. Boko Haram, EI, mais aussi les multinationales tuent des milliers d'innocents au nom de la religion, du pouvoir et de l'argent.
La cruauté peut prendre des visages multiformes. J'ai vu des vidéos montrant comment Israël accueille les Africains de Somali ou du Sud-Soudan, comment les Chinois traitent les Africains, comment des étrangers ou ressortissants de certains pays sont traités aux frontières.
A voir le monde comme il va, il y a vraiment lieu de se demander quand adviendra un monde de paix. Les grandes puissances économiques sont justement grandes parce qu'elles ont une grande capacité de terroriser les petites nations. Le pouvoir, à tous les niveaux, rime et évolue avec l'arme. Et la démocratie - c'est selon - sert de prétexte pour envahir les états insoumis aux puissances d'influence, éliminer des dirigeants rebelles à l'ordre qui dirige le monde.
Aussi scandaleux que cela paraisse, le monde entier fonctionne sous le règne d'une violence impitoyable. On n'aura jamais la paix tant que l'industrie des armes existera. Une affaire de gros sous sous le couvert des missions de la paix ou de bons offices. La technologie et l'innovation étant la règle de ce monde, les guerres se poursuivront pour tester toutes sortes d'armes de destruction partielle et massive, ce n'est pas moi qui le dis. Vive la cruauté et la violence!

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