24 mars 2016. Peu de temps après avoir quitté ma maison pour un rendez-vous entre des collègues de français et Mr. Stefani, délégué régional de l'Alliance française, j'ai appris la triste nouvelle par la BBC. Aussitôt arrivé à mon bureau, j'ai lu sur Skype le message suivant de Séraphin: "Ton maître Johan Cruyff est mort. RIP." Seul de mes amis, Séra a perçu l'admiration que j'ai toujours vouée à Cruyff depuis le temps du petit séminaire. Une page se tourne. Lla toute première rencontre que j'aie jamais vue à la télévision, j'en ai déjà parlé, était la finale de 1974 entre la Hollande et la RFA. C'était sur écran géant à la Salle du Parti à Nsele. J'avais pu admirer ses prouesses, son élégance et sa solidité, bien que ce ne fût pas son meilleur match. Cet impressionnant joueur du foot réunissait tous les atouts d'un artiste de "football total". Je le revois, en ce moment, à la pointe alors que toute l'équipe hollandaise est repliée dans son camps. Je le revois au milieu du terrain comme à la défense distribuant de balles, rythmant le match à ses accélarations. Je le revois, agile et rapide, aux prises avec Bert Vogt, Gerd Müller Ou encore en face de Beckenbauer qui n'intervenait que pour arracher le ballon. Etc. Entraîneur de Barcelone, je le revois de passage aux instances de la Fifa ou de l'Uefa, donnant des leçons de football à des journalistes suisses médusés par le génie du prodige néerlandais. Que des souvenirs!
Mais Cruyff avait un défaut. Que dis-je? Beaucoup de défauts: le coup de gueule, l'arrogance de sa noblesse, la vision unique du football total. Il en avait un autre: la cigarette. Son entraîneur d'Ajax et de l'équipe nationale l'avait laissé fumer la cigarette au lieu de le lui interdire. Cette négligence a été fatale. Il est mort d'un cancer de poumon. Dieu seul peut juger. Sa contribution au football international est immense. On dirait qu'il a symbolisé la malédiction qui frappe la Hollande, à savoir qu'elle ne vaincra jamais la Coupe du Monde quels que soient leurs exploits. Le jour où Milan avait battu Barcelone 4-0 en finale de la Ligue des Champions, Cruyff entraîneur a dit: "Dès le début du match, j'ai vu que Barcelone serait battu. La tactique du Milan nous a pris de court." Et dire que Barcelone était réputée meilleure équipe du monde en ce moment-là. "Dans une équipe, il faut un patron... c'est la cléf de la réussite". Ce rôle, il l'a joué lui-même à Ajax, à Barcelone et dans l'équipe nationale des Pays-Bas. On lui a aussi attribués des propos racistes. Il n'était pas parfait, alors pas du tout.
Comment dire? Cruyff a beaucoup influencé ma vision du football. A cause de lui, je garde au fond de mon coeur une sympathie pour les Oranges. Pour moi, c'est une légende qui a marqué ma jeunesse. Longtemps, il fut mon idole; il m'arrive de revoir des vidéos de ses exploits sur Youtube. Si mes souvenirs sont bons, je crois que je l'ai découvert grâce au P. Ben Overgoor d'heureuse mémoire. Respect, honneur et gloire à Johan Cruyff, le meilleur 14 de tous les temps. Adieu maître!
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