6 mars 2014. En regardant ce soir le film de clôture de l'Africa World Documentary "La fiesta del fuego," j'ai revécu une tradition de purification qui existe chez nous. Je suis remonté à mes grandes vacances de 1969 chez mes grands-parents. A l'occasion de la circoncision de mes congénères de l'époque, je fus amené à assister à des rites uniques que je n'ai plus jamais revus. Ce film m'a ramené à ce vieux passé.
L'expression "mu kataku" désigne une position où seul un pied tient le sol alors que l'autre est relevé jusqu'au niveau du genou. En ce moment, on vous crache des solutions de feuilles machées sur le visage, sur le tron ou la poitrine, afin de vous purifier et de vous protéger contre les sortilèges susceptibles de nuire. Les "tsiapula" et leurs acolytes pontifient en proclamant des incantantations de purification. Voilà une tradition perdue chez nous que l'on retrouve au Festival de Santiago de Cuba.
Un festival syncrétique comme celui-là marque une transgression de rites en même temps qu'on en préserve la pérennité. Des éléments venus des Indes comme d'Afrique se mêlent aux us locaux pour donner lieu à ces impressionnantes célébrations. La limite entre le jeu et le sérieux semble étanche du moment où les deux instances se confondent, en rassemblant des dizaines des milliers de personnes.
Autant Oto Benga m'a dégoûté, autant celui-ci m'a ramené vers mon enfance. Et je l'ai dit lors de la discussion qui a suivi la projection de ce film cubain. A la suite de mon intervention, l'artiste cubain Leandro Soto le présentateur a évoqué les rites Mayombe qui existent encore dans cette partie de Cuba. Bref, c'est ainsi que j'ai vécu le festival. Merci et bravo à Niyi Coker Jr et à Jane Bryce!
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