Dans ma vie antérieure, j'avais pris comme devise personnelle de travailler pour la foi, l'espérance et la charité. La tradition ecclésiastique les désigne sous le terme de "vertus théologales", des "trois vertus théologales" plus précisément. Il n'empêche que je me comporte encore en homme de foi, d'espérance et de charité, dépassant de ce fait le cadre restreint de ma vie antérieure..
Mes charges actuelles bénéficient beaucoup de cette longue expérience. J'aborde des situations comme du bon vieux temps. J'amène à se réconcilier des personnes qui, pendant longtemps, ne s'adressaient plus la parole. Il m'est arrivé aussi d'échouer dans cette mission délicate de remettre ensemble des personnes en situation de désaccord ou de conflit. Et là où je réussis, je m'investis sans réserve, convaincu que le bien à rendre est plus important que les méfaits destructeurs de la haine.
La vie académique comporte d'énormes sources de frustration. Ce matin, j'ai eu à consoler une collègue dépassée et inquiète au sujet de son avenir parce que les réalités qu'elle rencontre dans la vie ne correspondent pas à son plan. Elle ne se sent pas à l'aise par rapport à son travail. Ce même matin, j'ai eu à consoler un collègue dans une situation similaire, mais qui tient à ne pas montrer une mauvaise impression de lui-même auprès des autorités académiques. Dans tous ces cas, je me mets à la place de mes interlocuteurs et imagine comment j'aurais réagi à ces situations s'il m'arrivait de les affronter. Une chose est certaine: "ma vie n'est pas négociable." Nul ne peut opérer un choix pour moi. Nul ne peut m'imposer quoi que ce soit en ce qui concerne ma vie que je n'accepte de bon gré. J'obéis aux règles de mon métier dans le cadre restreint de ma liberté. Cela signifie que j'adhère aux options qui me sont offertes par mon métier pourvu qu'elles m'aident à m'épanouir. Le jour où j'aurai des doutes, je démissionnerai. Je l'ai déjà fait, je le referais si c'était à refaire, sur la base du même principe.
La foi, l'espérance et la charité font partie de ma vie: elles guident toutes les étapes de mon action tant que faire se peut. Je ne suis pas un saint, loin de là; je reste fidèle à mes convictions religieuses; j'agis en fonction du bien que je m'impose ou qui s'impose à moi. Résolu dans mes actions, je me convaincs qu'une action bien posée est indiscutablement solide. Je me suis vu reproché une omission par ma hiérarchie qui se retrouve accculée à s'excuser car, j'avais pris toutes les mesures de prudence nécessaires pour assurer le fondement de mon initiative. Sachant l'attitude douteuse des gens devant l'argent, j'ai pris des dispositions pour que mon initiative soit transparente et irréprochable. Je n'y ai rien gagné personnellement, mais l'institution et les autres y ont trouvé leur compte. Je suis convaincu d'avoir réalisé une bonne action.
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