L'Afrique bouge, la RDC aussi. En RCA, il y a un nouveau président. En Ouganda, Museveni demeure le maître des céans après des décennies de pouvoir. Donc pas d'alternative! En Angola, Dos Santos a annoncé son retrait de la vie politique en 2018 alors que son mandat finit en 2017. Soit. Du moins, il ne se conçoit pas président à vie. Question de voir comment il organisera sa succession! Au Bénin, l'après Yaya Bony est signé, le processus électoral est en cours, le premier tour est passé; les deux candidats ont présenté un débat politique intéressant. Au Congo, on va à des élections taillées à la mesure de Sassou Ngouessou. Aucune surprise en vue en dépit de quelques bruits dissonants. En RDC, on en est aux élections des gouverneurs; on discute fichier électoral, dialogue inclusif et glissement. A couteaux tirés comme toujours entre une majorité qui tient à garder le pouvoir et une opposition qui brandit la Constitution pour écarter le président en décembre. Au milieu de ces confusions, jetons un coup d'oeil sur l'actualité de l' Outre-Atlantique.
Au Brésil se passe quelque chose d'inouï. L'intouchable ex-président Lula est ramené au banc des accusés tandis que la présidente en fonction Dilma est éclaboussée par un scandale de corruption à hauteur de plusieurs millions. Des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour qu'elle soit destituée de son poste. Acculée dans son coin, elle utilise ses pouvoirs présidentiels pour nommer son ancien parain politique Lula à un poste de ministre d'Etat; ce qui aurait pour conséquence de retarder les poursuites judiciaires de quelques années. Quitte à affûter la contre-attaque pour se soustraire définitivement à ce gênant procès qui à leurs yeux n'a comme but que de ternir leurs images. Des pro- et contra- sont descendus hier et aujourd'hui dans les rues de Brasilia ou Sao Paolo ou Rio de Janeiro pour clamer passionnément leurs positions. La crise est sans commune mesure avec les faits qu'on voit à la télévision, l'issue s'avère imprévisible.
Laissons le temps au temps plutôt que de tenter des projections improbables. C'est la seule solution prudente qu'il faudrait tirer de ces événements dont l'incertitude ne se dissipera que par ce qui adviendra en réalité. L'exercice de la démocratie est arrivée à un point très intéressant. Les pouvoirs ont désormais à en découdre avec la voix populaire. Des stratégies politiques et des dispositions sécuritaires sont déjà mises en place pour museler l'opposition et maîtriser les soulèvements populaires. Les populations sont différentes, les pays diffèrent aussi, certes, mais l'actualité démocratique demeure tendue, passionnée, indécise. Des coups de force, sous quelque forme que ce soit, sont inévitables. Seule reste à savoir l'ampleur de leur envergure.
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