31 août 2017

La vie humaine est sacrée 2

5. Pour certaines gens, la vie d'une poule compte plus que celle d'une personne humaine. Il m'est arrivé de me trouver dans l'entourage de tueurs qui ont attenté à ma vie. Une fois, ils ont même tiré sur le véhicule dans lequel je me trouvais. C'était avec le Frère Simon Van Steen et le chauffeur Zoro Musitu tous deux d'heureuse mémoire, le 29 juin 1992 sur les hauteurs du Pont Kwango. Le but de ces malfrats en uniformes militaires était sans aucun doute de nous éliminer et de subtiliser la jeep pour effectuer leurs crimes. Le monde est plein de gangsters, d'assassins, de sbires, d'hommes de main, de militaires et policiers à la gâchette facile, pour qui la vie d'un homme ne vaut pas le pet d'une grand-mère comme dirait Birahima dans Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma. Faforo! Le pet les fait reculer, alors que le sang humain les attire et attise leur impitoyable cruauté. S'il faut ajouter à cela des croyances de sacrifices occultes ou sorciers, le tableau est clos. Ne dit-on pas que certains régimes politiques doivent verser le sang humain pour se maintenir au pouvoir? On se croirait encore à l'époque du roi zoulou Chaka. "Bayete Baba... Bâton levé, on tue sans pitié ses sujets comme des mouches."
6. Attentat-suicides, armes biologiques ou chimiques, ADM/WMD, drogues létales, empoisonnement individuel ou collectif, et toutes autres formes directes ou indirectes de violences meurtrières constituent de graves transgressions contre la vie. Les tueurs à gage et à sang froid ne sont souvent pas si loin qu'on croit: ils vivent avec nous, partagent tout avec nous. Sous le camouflage de la courtoisie et de mots suaves se cachent souvent les plus atroces spécimens d'assassins, les plus ignobles criminels et prédateurs humains.  Il y a deux ou trois semaines au Crop Over, je me suis retrouvé dans un cercle où des coups de balle ont été tirés sans que je m'en rende compte. Qui aurait pu l'imaginer auparavant? Mais c'est arrivé. Un homme est mort sur place, criblé de balles; quatre autre personnes ont reçu de balles perdues. Aussi curieux que cela puisse paraître, une des victimes travaillait comme boy-maçon pour nous. La mort violente nous guette à chaque tournant de la vie, sur la route comme dans les endroits où nous vivons et travaillons.
7. La légitime défense est un droit reconnu à toute personne en danger. Mais comme on l'a observé ces dernières années, elle est parfois aveuglement utilisée lorsque la police tue des innocents non armés ou inoffensifs. Un sujet très sensible. D'autres paramètres du genre discrimination raciale ou religieuse sont évoqués pour justifier ces affronts à la loi. Dans une communauté multiraciale, les points de vue se révèlent parfois inconciliables. Des centaines de personnes meurent chaque année victimes de telles méprises. Souvent, on ne sait plus qui il faudrait blâmer ni pourquoi blâmer. Dans certains contextes des pesanteurs socio-culturelles ou religieuses contraignent les comportements des gens. Pendant la guerre Iran - Irak d'il y a trente ans, des mamans étaient gênées plutôt qu'heureuses de revoir vivants leurs enfants envoyés au front comme des agneaux au sacrifice. Revenir vivant constituait une lâcheté, une trahison, un rendez-vous manqué avec le bonheur d'avoir servi sa patrie. Des jeunes gens auraient été reniés de leurs génitrices pour avoir évité le plus précieux sacrifice de soi. Voilà où le radicalisme ou l'extrémisme peuvent mener. 
8. Est-on encore un homme après avoir tué sous quelque forme que ce soit? Quelle conscience possède une personne qui tue en série d'autres êtres humains sous différentes forms ou sous des pretexts racists, politiques, religieux, idéologiques. Il est des métiers pour lesquels la vie ne tient qu'à un fil certes, mais des règles éthiques précises doivent les accompagner. A un frère qui, un jour, me présentait son ami DSP qui se vantait d'avoir achevé des vies, j'ai rétorqué: "Comment peux-tu être ami avec quelqu'un qui porte du sang humain sur les mains? Pour moi, un tel personnage se disqualifie automatiquement, s'écarte de fait de mon cercle d'amis. Je ne peux pas me faire ami-ami avec un tueur, quel qu'il soit. Il n'a qu'à mener sa vie comme il l'entend, mais pas dans mon entourage immédiat."

30 août 2017

La vie humaine est sacrée

1. Hier matin m'est parvenue une nouvelle disant que la fille de ma nièce Kheni est décédée à la suite d'un avortement qui s'est révélé fatal. Paix à son âme! C'est d'abord Donat qui m'a relayé l'information depuis Birmingham. Un peu plus tard, Herman la confirmera en précisant la cause. Plutôt que de m'étreindre en douleurs comme ce serait attendu, je me suis énervé, fâchê face à cette stupide lâcheté. Je ne pouvais pas supporter cette honteuse irresponsabilité.
2. Ce matin 30.08 sur Messenger:
Herman: "Bjr oncle , Ya Libandi est au cachot; hier il s'est battu avec les membres de la famille du copain de la pauvre nièce. Si tout va bien, il sortira ce soir dés qu'on paye sa caution. On est aussi dans les démarches pour embaumer le corps. Moi je rentre au home ce soir j'ai des examens à présenter."
Moi: "Merci Herman pour l'info. Libandi au lieu de se battre aurait mieux fait d'encourager sa nièce à garder l'enfant ou mieux à éviter la grossesse. Courage et bonne chance à toi."
3. Un peu plus tard, un autre échange sur Messenger avec une religieuse:  
- Bjr Sorella mia, ici ça va. J'ai perdu une petite-nièce à Kin. 22 ans, avortement. Ata nge mosi! Yina ke kusosa makambu. J'en suis fâché, pas triste.
Mes condoléances Ya Claver. A 22 ans? Avec toutes les possibilités qu'elles ont pour éviter les grossesses, bana tête mpasi. C'est arrivé. Courage! En union de prières!"
- Merci mingi. Je l'aurais soutenue si elle avait pris le courage de garder l'innocent enfant tué à cinq mois stp. Non,  non et non. La vie est sacrée.
- Tu as raison. Mawa mingi.
- Merci Suora pour ton réconfort. J'apprécie.
- Ka diambu ku yaya."
4. J'ai repris ces échanges presque verbatim afin de montrer l'ampleur du dégât dévastateur qui pèse sur la famille en ce temps difficile. Et le plus dur, c'est de condamner cette petite-nièce qui a peut-être cédé à la panique au lieu d'affronter la réalité en face. Il m'est arrivé plus d'une fois, au moins trois fois, qu'une personne proche me demande de l'argent pour entreprendre un avortement, et à chaque fois, j'ai dit non. La dernière fois, c'était en 2003 pour sortir un cousin du pétrin, j'ai dit niet à ma tante. Il fallait donc garder l'enfant en gestation, quitte après à régler les détails sociaux comme il se doit. J'estime pour ma part que la vie est sacrée et mérite qu'on la maintienne à tout prix. Je suis par principe en absolu désaccord avec toute force et toute action qui causent directement, indirectement, implicitement ou explicitement la mort. Quoi que l'on dise ou pense pour les justifier, je suis contre tout recours à la violence meurtrière, contre la guerre, contre la peine de mort, contre l'euthanasie, contre le suicide. Je soutiens et répète cent fois: "La vie humaine est sacrée."




29 août 2017

C'est parti... de nouveau au boulot

Après Carifesta, on a eu à se relaxer le lundi. Aujourd'hui matin, se sont tenus le discours inaugural du doyen de faculté et les inscriptions finales des nouveaux étudiants. Je n'étais pas au premier exercice, ma presence n'ayant pas été nécessaire quoique souhaitée. Au fait, je suis parti relativement tôt de la maison, mais il a fallu que je m'arrête aà un chantier de construction sur le chemin. Ce qui m'a empêché d'être à temps au discours de la nouvelle doyenne, Prof. Evelyn O'Callaghan. A l'occasion, j'ai été informé de nouvelles nominations académiques, notamment, des noms des vices-doyennes et de différents coordinateurs d'unités ou cerntres. J'ai passé une heure au centre d'enregistements des étudiants avant de retourner à mon bureau.
Eh oui, c'est dorénavant parti... pour mon trente-troisième semestre depuis que je travaille à Cave Hill. Ce semestre, en plus de deux cours réguliers, j'ai la charge de coordonner le cours de CARI6000, Caribbean Literature Across Languages, en remplacement de la coordinatrice habituelle promue doyenne. Il y a donc du boulot, il faut simplement s'y mettre.
Un bon semestre à tous les collègues et étudiants!

28 août 2017

Félicitations au couple KOLOLO pour leurs 50 ans de mariage





Kenge, 27 août 2017. Les photos ci-dessus et ci-contre que Gabrielle Ilenda m'a si généreusement transférées se passent de commentaires. C'est le Jubilé d'Or de mariage de Maman Charlotte Nganda et Papa Venant KOLOLO Tsafu. Une très belle cérémonie a réuni en l'église paroissiale Isidore Bakanja au camp SAS/Kenge, toute la famille, les amis et connaissances, autour des heureux jubilaires. 50 ans de mariage, ça se célèbre. Et les Kololo ne s'en sont pas privés. Voilà un couple exemplaire qui rend grâce à Dieu pour tant de merveilles accomplies dans leur vie conjugale! Voilà un couple que, contre vents et marées, le Seigneur a maintenu dans la paix, la joie et la sérénité. Voilà enfin un couple qui n'a rien envié aux princes et princesses de cette terre, étant tous deux de noble naissance. Je sais de quoi je parle car je les connais depuis ma tendre enfance. Je me souviens de les avoir vus et connus du temps où ils étaient encore célibataires, la première à Makiosi et le second à Kenge alors qu'il terminait sa formation d'enseignant. Aujourd'hui l'âge n'a pas rompu l'ardeur de l'amour  passionné que Papa Venant et Ma Charlotte se sont jurés de garder toute leur vie. Une famille heureuse et bénie! Une fille religieuse et un neveu prêtre diocésains! Comment ne pas rendre sa reconnaissance au Créateur-Roi de l'univers pour son immense prodigalité? Gloire et louange à Toi Seigneur Jésus! Congratulations et meilleurs vœux à Maman Charlotte et Papa Venant! Que l'Eternel les bénisse et les accompagne tout au long de leur périple terrestre.
"Mabanza na mono me kwenda mwa-ntama / mono ke yindula kaka na nge Nzambi / Kisina na mono ye nto ya luzingu / Matondo ooo " Une adaptation d'une chanson profane par l'auteur-compositeur Tsafu Kololo, une des voix liturgiques les plus précieuses du diocèse de Kenge.

24 août 2017

"Art of Death" by Edwidge Danticat: Sharing Grief of a Loss




August 23, 2017. 5 pm. The Carifesta Symposium organized the book launch of Art of Death by the world renowned Hatian-American writer Edwidge Danticat. There was a much bigger crowd than the day before when Philip Nanton launched his Frontiers of the Caribbean. My colleague Ian Craig was the MC. When I arrived, the ceremony had already started with Esther Philips, poet and editor of Bim, presenting the book.
Art of Death from what I picked is essentially about Edwidge Danticat's mother, Rose, who died in 2004. The daughter was at the side of her mother when she passed away crossing the ineluctable border between life and the other world. She described her as a humble, generous and religious mother who was very dedicated to her family. A mother who made sure that Edwidge and sibling had food and proper education. Although she spent more than twenty years in the US, she never mastered the English language. At the factory where she worked, she hardly used English. She had a restricted number of words she used repeatedly in her conversations. She has a special purse bought at a two dollars store. Rose cared for her daughter and advised her never to openly show her faith in public, ie namely not to talk about God in the public space. Mother suffered the consequences of migration, exile and solitude, and conceived her own death as the symbolic end of contract with her deceased husband. In short, dying is an art. She would say in Creole: "Jusqu'à ce que la mort vienne me prendre." 
A lot of people in the audience shared her views, expressing or recognizing their own griefs when they lost their mothers. They admired Danticat's ability to describe the emotions she had in front of death. The only bad news was that the book Art of Death was not available. People were disappointed that they could not get copies of the cook signed by the writer. There were many questions from the crowd. After the official part, I went to personally greet Edwidge Danticat and make one or two selfies. I used the opportunity to remind her that we met at UWI St Augustine, Trinidad, back in 2004 at the Haitian Revolution's Conference commemorating the bi-centenary of Haitian Independence. I reminded her as well that she never answered my email. She reacted: "Je n'ai jamais changé de numéro... C'est toujours le même". She wrote it again, hoping the contact will really take place. Thank you Edwidge for your words. 


August 23, 2012. Five years ago my mother Christine Matsasu Kayengo Ngudia Miledi mia Khatu passed away in Kinshasa. What a striking coincidence to hear Danticat's topic. I initially did not want to write anything yesterday until I got to that book launch. Then, I said to myself, "Hey, why not share my grief and memory of Mama with my family, friends and readers?" I actually got inspired when I kept hearing: "Mama".
This morning I received a heartfelt message from Mrs. Schmitt: "Ein liebes Gedenken an Mama Mabana aus der Herrengasse". The only one in the whole world who sent me such a message. This is the reason why I am quoting my response:
"Liebe Traudl, das ist doch lieb von Dir. Gestern waren es fünf Jahre. Ich habe den ganzen Tag an sie gedacht, wollte aber darüber nicht sprechen. Ich habe einen Vortrag von Edwidge Danticat gehört, wo sie ūber den Tod  ihrer Mutter gesprochen hat. Kein Zufall. Ich schreibe noch ein paar Gedanken. Herzlichen Dank nochmals. C"
May her soul rest in peace!
A mama, kuna wena, tuyindulaka betu bana baku!

23 août 2017

23 août: Journée mondiale de l'escalvage et de son abolition

L'esclavage a certes son histoire, mais la traite négrière est une des étapes les plus sombres de l'histoire de l'humanité. Comment une race a-t-elle humilié, animalisée, canibalisée, bâtardisée, au point de la vider de toute inspiration de respect et de prestige? Les Occidentaux et leurs alliés arabes ont une part de responsabilité irréfutable dans ce drame. Les Africains également, mais la question est de savoir s'ils étaient-ils libres dans ce commerce, la raison du plus fort étant toujours la meilleure. Etaient-ce des "commerces" équitables? Beaucoup de choses ont été dites et écrites à ce sujet.
Le trafic des Noirs vendus massivement aux Amériques et en Orient pour exploiter des ressources naturelles est une honte, un crime contre l'humanité. Une ignominie dont les auteurs devraient se répentir.  Je soutiens avec force les efforts entrepris par les défenseurs du concept de "réparation". Les Occidentaux ont commis des crimes contre une race entière, contre un continent; ils doivent les "réparer", ils doivent payer pour ces crimes. Le principe est clair, seule sa mise en acte reste selon moi à déterminer. Que de réduire un autre humain à une chose à vendre simplement parce qu'on est puissant relève d'un cynisme indescriptible. Même la sacrée et respectable Eglise catholique a soutenu, hélas, la rhétorique de l'esclavage, en déclarant que les Noirs étaient sans âme. Elle s'en est disculpée bien des siècles après. Mes amis dogmaticiens et historiens de l'église peuvent fournir des documents appropriés, et des réflexions plus approfondies. Mais là n'est pas mon débat.
Le trafic humain sous quelque forme que ce soit doit être banni. Par extension, les formes de l'esclavage imposé aujourd'hui aux femmes, aux enfants et aux "autres" simplement parce qu'ils sont différents doivent être radicalement condamnées, punies et éradiquées en ce 21e siècle. Malheureusement, on dirait que l'homme obnubilé par l'intérêt du gain n'apprend rien de l'histoire. Des femmes s'humilient pour survivre et assurer le maintien de leurs progénitures. Des enfants sont exploitées dans des mines, dans des champs agricoles, dans des bordels, ou comme small soldiers dans des casernes et maquis de guérillas. Des enfants innocents transformés en criminels tueurs en un tour de main.  Des prisonniers sont utilisés pour des travaux forcés qui ne sont souvent pas d'intérêt général. Comment ne pas réfléchir sur ce dangereux concept d'esclavage?
Les droits de l'homme existent certes, mais ils se révèlent peu efficaces pour dénoncer et détruire ce fléau tentaculaire. Et souvent les plus puissants sont les premiers à les transgresser. Chaque pays possède un ministère des droits de l'homme mais l'esclavage n'en finit pas pour autant. Les forces du mal et les mafias excellent dans l'art du camouflage, du travail au noir. Il est temps de repenser et de redynamiser les efforts pour un monde sans esclavage, une terre sans exploitation de l'homme par l'homme. Utopie ou réalité? Non, c'est le rêve d'un monde meilleur.

19 août 2017

20/08/1905

Il y a 112 ans qu'est née dans les environs de Lindau Resia Weingärtner, celle que j'ai toujours appelée ma deuxième mère. Le jour où je l'ai rencontrée fin mai 80 près de la librairie Ancora sur la Via della Conciliazione, elle m'a automatiquement adopté comme le fils que Dieu ne lui a pas accordé biologiquement. Je finissais la première année de théologie. Elle est décédée le 25 mai 97 soit deux semaines avant la défense de ma thèse. Interprétez cela comme vous l'entendez. En  juin 85, j'ai voyagé de Kenge à Munich pour célébrer anticipativement la messe de ses 80 ans. Elle avait échappé à la mort à la suite d'une infection due, selon elle, à la consommation d'un poisson faisandé. Elle était convaincue que mes prières quotidiennes à son intention l'avaient sauvée d'une maladie qui l'a clouée au lit pendant plusieurs mois. Une pensée affectueuse pour une femme de foi, simple, pieuse et généreuse. Une maman qui a énormément marqué ma vie!  "Maria" m'a accompagné pendant toute formation et ma vie sacerdotales. Merci encore une fois pour tout! Que ton âme repose en paix!




La tempête tropicale Harvey est passée

Barbados, 17.8.2017. Ce jeudi s'est terminé en une véritable queue de poisson. Une alerte a été postée par le bureau du régistraire de l'université, annonçant une tempête tropicale et invitant chacun à suivre les instructions usuelles. Comme l'intempérie devrait frapper la Barbade dans les 24-36 heures, il fallait prendre les dispositions utiles: déconnecter ordinateurs et autres appareils électroménagers, fermer hermétiquement portes et fenêtres, enfermer valeurs et documents utiles dans des tiroirs étanches. A la maison: en plus de ce qui précède, prévoir eau, conserves, denrées sèches ou non périssables, torches, réchauds, piles, bougies, etc. Et plus important: rester à l'écoute de la radio et de la télévision ou bien suivre l'évolution météorologique sur Internet.
Malgré les efforts des autorités locales pour calmer les esprits, malgré l'habitude de ces catastrophes, j'observe chaque année une sorte de panique sur les visages des gens, mais également dans les comportements collectifs. Les supermarchés sont brusquement bondés de monde. Normal. Le plus difficile est de faire le plein de carburant tellement les queues sont longues. Clavère a préféré dans ces circonstances d'abord revenir à la maison, mettre les enfants à l'abri, quitte à voir comment s'y prendre pour la suite. Comme je les avais précédés et que le temps le permettait encore, du moins au jugé, j'ai décidé de descendre à la station d'essence de Holetown située à une dizaine de minutes. Contrairement à ma prévision, je n'ai eu à attendre que deux ou trois minutes avant d'être servi. Sur mon chemin de retour, j'ai pris une dame et ses deux enfants qui venaient dans la même direction. N'eût été l'annonce de la tempête, je ne les aurais sûrement pas pris. 
La nuit du 17 au 18 août a été des plus agitées, avec une pluie qui n'a cessé de tomber, avec des éclairs répétés qui ont effrayé les enfants. A un moment donné, les deux sont sortis de leurs chambres, parce qu'ils avaient peur. Je les ai encouragés à prier et à penser positivement. Mukawa "aurait vu" Jésus à travers la lumière des éclairs. Ibangu était plutôt perdue dans ses propres pensées de peur qu'autre chose qu'elle attribue au Thriller de MJ. Il a fallu que je me lève de temps en temps pour les rassurer et m'assurer de leur état psychologique. Le matin, Internet et téléphone étaient coupés, mais vite rétablis. Nos portables non plus ne répondaient pas même si nous actionnions la fonction "Mobile Data". Il devait y avoir eu dans la nuit une coupure d'électricité dont je ne suis rendu compte que par l'intermittence de l'horloge de la cuisinière. Nous n'avons observé aucun dégât ni dans la maison ni dans la concession. L'essentiel est que nous étions sains et saufs. Gloria Deo.
Relativement tôt ce 18 août, nous avons appelé nos proches amis et connaissances pour nous enquérir de leur situation. Pas de problème. Par contre, j'ai reçu une vidéo sur mon portable qui m'a effrayé. Un déluge dévastateur a eu lieu à la Paroisse St Pierre, inondant tout un quartier situé en bas et causant assurément d'énormes dégâts. On n'a pas déploré de pertes humaines sur l'étendue de l'île. Un coup de fil nous a appris que des toitures - notamment celle d'une église méthodiste à Christ Church - se sont envolées; que de pylones électriques et des arbres sont tombés; que dans d'autres paroisses, des maisons ont été détruites ou déplacées par la puissance des eaux. Nous sommes sains et saufs, et nous avons rassuré tout le monde qui s'inquiétait à notre sujet. 
Autour de midi, la vie a commencé à redevenir normale. La circulation a repris d'abord timidement avant de se normaliser. Etait prévue la Carifesta, mais je ne suis pas en mesure de dire ce qui s'est passé exactement. J'irai aux informations dès le matin afin de décider sur ma participation inactive au symposium. Inactive parce que je n'y présente pas de contribution. Il y a encore trois heures jusqu'au lever du soleil.
La tempête tropicale Harvey continue son chemin vers le nord... et atteindra les Etats-Unis la semaine prochaine. Soyons vigilants. Prions pour que cette tempête ne soit pas meurtière. 

17 août 2017

17.08.17: Trente et un ans de sacerdoce

Félicitations cordiales aux abbés Côme Ngiengo, Ghislain Mukanu, Albert Munkaba et à Mgr Jean-Pierre Kwambamba à l'occasion de leur trente et unième anniversaire sacerdotal. Que le Maître de la Vigne continue de les confirmer dans la foi et dans leur engagement d'évangélisation, de sanctification et de témoignage.
Il y a deux ans, j'ai fait référence à cette ordination parce qu'elle est restée ancrée dans mes souvenirs. Mes sentiments juisqu'à ce jour n'ont pas changé car ce fut un des moment très difficile. Lancez la recherche: "17.08.86 Bandundu". En y réflechissant avec plus de recul, j'estime que le climat déjà horriblement détérioré avait atteint le point du non-retour. Aucune partie ne pouvait renoncer à ses exigences et revendications..
Quatre semaines avant les ordinations, Mgr l'évêque avait célébré en grande pompe son jubilé sacerdotal. L'absence à l'autel du groupe du Nord était visible d'autant plus qu'il y avait des délégations venues de Kinshasa et des diocèses voisins.. Et les confrères qui n'ont pas obtempéré aux injonctions du groupe étaient ostracisés, traités de traîtres. L'absence s'est répétée aux ordinations de Bandundu. La tension prit un tour davantage dramatique aux obsèques de l'abbé Jean Pierre Gavuka le 24 septembre 86 lorsque l'évêque interdit la concélébration. Une situation malsaine d'interminables défis, de tensions et de dissensions qui m'a profondément affecté. Ce fut l'ambiance générale de cette année-là. C'est passé quoique les séquelles demeurent subrepticement perceptibles.
"Yai kele kilumbu ya Nzambi mene sala/ beto yangalala / Alleluia, alleluia". Aujourd'hui, unissons nos prières pour que Côme, Ghislain, Albert et Jean-Pierre accomplissent, chacun à la mesure de ses dons, la mission que le Seigneur lui a assignée. Congratulations!

 

15 août 2017

L'Assomption

"- Daddy, is that true that the Virgin Mary was taken up to Heaven with her body?
- Yes, son, she was.
- How come! She has to eat, drink...
- I take your point. Please note that life in Heaven is different from the one on earth. There, there is no need of food and beverage.
- But tell me please how she survived and became our Queen of the Universe?
- The Church calls it a dogma. Catholics believe that the Mother of Jesus did not die but was taken into Heaven. 
- What is a dogma?
- A dogma is something the Church asks us to believe in." 
Cette conversation date du dimanche 13.8 après la messe dominicale. Claver Jr a bien suivi l'homélie du curé et voulait en avoir le coeur net. Je la reconstitue, parce qu'elle me rappelle une conversation similaire que j'ai eue avec Mme Traudl Schmitt: "Dass der auferstandene Jesus Christus im Himmel gefahren ist; ist eigentlich kein Problem. Verständlich nachdem er tod war. Mit Mariä Himmelfahrt habe ich ein Problem, wenn sie mit Leib in den Himmel aufgenommen wurde. Sie sollte doch essen und trinken, usw.'" Je lui ai répondu exactement comme je l'ai répété il y a deux jours.
Le dogme de l'Assomption et celui de l'Immaculée Conception sont relativement récents et inaugurent une dévotion mariale qui se confirme de plus en plus dans l'Eglise. Le culte de la Mère de Dieu forme un point fort de la tradition catholique. Cette année est spéciale car elle commémore le centenaire des apparitions de Notre-Dame de Fatima. 


Bon anniversaire Dokotolo Mosimi

En ce jour béni de l'Assomption je souhaite, au nom de ma famille, un joyeux anniversaire à mon ami et beau-frère Donatien Mosimi. Que Dieu lui accorde plein de bonnes choses dans la vie: santé, prospérité et bonheur. Que sa vie soit bénie!
Noko Donat Mosimi, comme l'appellent les jumeaux, aujourd'hui médecin orthopédiste, exerce à l'hôpital des Camilliens à Paris. Nous restons unis de coeur avec toi et toute la famille en ce jour mémorable. Puisse l'intercession de la SVM combler tes voeux! Salutations cordiales de notre lointaine Barbade!

"Bon anniversaire  noco Donat" Madeleine
"Bon Anniversaire noco Donat" Claver Mabana Jr
Dactylogrphiés et signés par les jumeaux.

C

14 août 2017

14 août 1978

Le 14 août 1978, un jour après l'ordination des abbés Mich et René, est tombée la décision de l'évêque. Faustin Mampuya et moi étions retenus à effectuer la régence au petit séminaire de Kalonda tandis que les amis Kiosi, Matonga, N'Koy et Olenga passaient en théologie à Jean XXIII. Il s'agissait de remplacer l'abbé Michel qui était en partance pour des études de théologie morale à Rome. L'abbé Charles Kapende se chargea de nous préparer psychologiquement avant la communication de cette pénible décision par l'évêque. Je dois avouer que l'abbé avait usé de tout son talent de négociateur pour ne rien laisser filtrer de sa mission précise. Quoique j'eusse quelques pressentiments à cause de mon propre parcours, quoique je ne fusse surpris outre-mesure, je n'étais pas heureux, alors pas du tout. J'avais trouvé la décision dure et difficile à avaler, parce qu'elle bouleversait mes plans.
Le passage salutaire deux jours plus tard à Kenge de mon père spirituel, Henri De Decker sj, en route pour Kikwit, me fut déterminant et d'un très grand réconfort. Dans sa sagesse habituelle, le père avait trouvé les mots justes pour calmer mes récriminations: "Il n'y a pas de raisons de t'alarmer. Tu es jeune, tu as encore des années devant toi. Une année, ça passe vite. A Kalonda, tu te rendras utile à la jeunesse, et tu formeras des futurs prêtres. Etc." J'avais demandé à l'évêque la permission de séjourner à Kinshasa pour achever l'impression suspendue de mon travail de fin d'études. A mon départ de Mayidi, je ne disposais d'aucune copie supplémentaire de ce travail que je tenais à distribuer à mon monde de l'époque. Je fus autorisé à loger pendant les deux dernières semaines d'août à la 1ere rue en compagnie des Frères Simon et Félix. L'impression finale de La découverte du moi chez Louis Lavelle eut lieu à la 13e rue, et bénéficia de la générosité de ma tante Charlotte Mayengo. Une pensée de gratitude pour mon directeur, l'abbé prof. Hippolyte Ngimbi Nseka.  C'est de Kinshasa que je rejoins Kalonda début septembre 1978.
La régence à Kalonda m'a permis de mûrir et de voir la vie d'un autre oeil. En plus de renforcer 'ma complicité avec L'Homme, j'ai observé, appris et appréhendé beaucoup de choses. Je me suis intégré sans difficulté dans la communauté des formateurs et des missionnaires SVD  J'ai effectué mes premières expériences d'enseignant de francçais, anglais, religion et histoire; j'omets exprès la géographie que j'ai enseignée aux Mabwisi, Bisewu, Ndandu, Lufu, et consorts. Alors que ce dernier cours ne m'a pas plu puisqu'imposé, j'ai investi tout mon enthousiasme et toute ma passion dans le français en première année. C'était un réel plaisir de rendre ces jeunes attentifs à tous les aspects du français. L'ouverture le 11 novembre 78 du grand séminaire de Kalonda par Mgr Raphaël Lubaki, alors évêque coadjuteur de Matadi et président de la conférence épiscopale provinciale de Kinshasa, a constitué l'occasion d'une ouvreture d'esprit, car j'ai observé et accompagné les débuts de cette institution historique. Je me suis lié d'amitié aux formateurs et aux étudiants avec lesquels je jouais au foot. Kalonda m'a aussi permis d'enseigner la religion, en alternance avec Faustin, en sixième au Lycée Mikembo de Masamuna.
Aujourd'hui, ce que j'avais au départ considéré comme une puniton cauchemardesquem s'est transformé en motif d'honneur et de fierté. Je peux me prélasser d'avoir formé une élite intellectuelle congolaise comprenant un évêque, une vingtaine de prêtres, des professeurs d'université, des enseignants, des avocats, des médecins, des agents de l'Etat, des fonctionnaires internationaux, etc. Tout est parti de ce fameux 14 août 78.

13 août 2017

13 août 2017

Aujourd'hui exactement comme il y a 39 ans l'église catholique a célébré l'Assomption de la Sainte Vierge Marie. Les catholiques croient avec fermeté que la Mère du Christ est montée au ciel où elle siège avec son divin fils. Ce jour-là furent ordonnés à Kenge Notre-Dame les abbés Michel N'Gob Masala et René Singa Tsingani. Trente-neuf ans plus tard, les deux ordonnés ont des destins particuliers: le premier exerce son sacerdoce dans une cure à Bandundu; il se trouve aujourd'hui à Kin dans le cadre de ses responsabilités comme aumônier de famille chrétienne; le second endure avec stoïcisme une suspensio ad aeternitatem aux contours canoniques peu transparents. Ainsi cette fête serait mi-manioc mi-nsamba (traduction de mi-figue mi raisin). Félicitations et courage à ces aînés!
Je me souviens de beaucoup de détails de cette fête. Notamment du visage colérique et exaspéré d'une religieuse parce que la viande de bœuf présentée à la réception était légèrement avariée. Ce qui ne porta aucun préjudice à la cette belle fête pendant laquelle les vêtus de Bandundu exhibèrent pour la première fois à Kenge leur soutane acquise le dimanche précédent.
Encore une fois, meilleurs vœux aux abbés Michel et René. 

12 août 2017

Adieu Mbuta Paul Hilu

Paul Hilu vient de tirer sa révérence à Kinshasa Mbudi. Paix éternelle à son âme! Installé depuis plusieurs décennies - parmi les premiers -, il possède plusieurs concessions attenantes au marché qui se situe près de l'église St Léonard. Au marché, il est propriétaire de quelques constructions qui servent de boutiques à des commerçants. Tout le quartier le connaît sous le nom de "Tukuniema" en référence au cri de Zaiko: "Tukuniema Tata Paulo". 
Mbuta Hilu est un cousin, un neveu à mes pères quois que ses enfants m'appellent cousin. Voilà un homme dont j'ai connu l'existence depuis 1966 mais que je n'aie vu pour la première fois dans les années 90. De toute ma vie, je ne lui ai parlé qu'à trois reprises. Deux fois à Mbudi et le jour de l'enterrement de ma mère, le 1er septembre 2012. Je le connaissais juste  de nom, pas plus. Par contre, je suis convaincu de l'avoir vu à quelques veillées mortuaires à Kinshasa.
Il était militaire et agent secret ou de sécurité. Il a sillonné le monde notamment les Etats-Unis, la Belgique et .Israel. A Mutoni on disait qu'il était un proche du Général Bumba Mowasso. On disait qu'il était un de ses sbires, exécuteur de sales besognes. Je me souviens que mon papa était une fois allé chez lui. Par contre, dans les années 70, j'avais une fois croisé mon concle Pilamosi dans un Foula-foula Auto Service Zaïre qui desservait Kingabwa et la ville. Il revenait d'une soirée chez Hilu, complètement ivre et somnolent dans le bus. Comme pour dire que tout le monde dans la famille le connaissait et le fréquentait à mon exception. Et lorsque je le rencontrai, je reconnus en lui le visage de Mfutila, frère cadet de Mukawa, fils de chef Mutoni et frère de Mukawa. Une fois retraité, il investit dans la construction de maisons. C'est à ce tritre que je l'avais rencontré chez Abuka Mosimi. Paix à son âme!
En juillet 2012, je fis un tour avec Maman Christine chez lui, à la demande de cette dernière. Une de ses femmes nommée Nganda, qui nous reconnut sans hésitations, nous accueillit chaleuresement alors que son mari était absent. Ce fut la toute dernière sortie que j'ai effectuée avec ma mère. Aux obsèques de maman, Mbuta Hilu était présent: il me raconta sa vie avec une simplicité désarmente. Il m'a dit avoir assisté, en qualité d'expert, aux réunions secrètes qui marquèrent l'indépendance de notre pays. Il dit avoir vu (et même parlé) avec Kasavubu, Lumumba, Mobutu, et toute la clique des indépendances.
Mbuta mutu wenda mboti ku kalunga. 

8 août 2017

Politics a nasty business

Politics as practised in the Third World is dishonest, selfish, criminal and unethical. What they call democraty is nothing but a set of lies, smart procedures to keep power and mechanism to disguise dictatorship.

8 août 1983

Ce jour-là à 18 heures précises, je célébrai ma toute première messe dans l'église Notre Dame. Dans l'assemblée peu nombreuse ou triée par l'information, il y avait des soeurs salésiennes et les premières postulantes de Marie Reine de la Paix. Il y avait également quelques proches. Ayant exercé la fonction de secrétaire de l'évêque pendant mon diaconat, j'étais spirituellement et liturgiquement bien préparé à ce ministère divin. Grâce soit rendu au Maître de l'univers de m'avoir accordé de le servir au sein de son église pendant les quinze années qui ont suivi. Ce qui explique pourquoi j'ai été tant ému le 4 juin dernier à Kenge.
Il y a trente quatre ans, ce même jour, l'abbé Séraphin Kiosi a organisé à Katende un festin de trois heures pour honorer tous les nouveaux-prêtres qui, comme diacres, ont enseigné au petit séminaire. Notamment les abbés Flavien Busina et Benjamin Fala d'heureuse mémoire, Jean-Robert Mifuku et moi. J'y étais à mon titre de professeur d'anglais, une charge que j'ai assumée pendant trois années. L'abbé Denys Luhangu m'a prêté sa jeep personnelle pour que je m'y rende. Un repas très spécial arrosé... à ce qu'il y avait de mieux à notre portée. Un porc entier était grillé à la braise, sur le modèle du gril fumeur. Je n'oublierai jamais comment le frère Jean Baptiste svd s'est émerveillé des prouesses du cuisinier Manzanza. Tout de suite après cette fête dans la communauté des formateurs de Katende, je suis retourné à Kenge pour la messe.
Sic transit vita hominis! 

7 août 2017

7 août 1983

7 août. Félicitations aux abbés Tryphon Ilenda, Modeste Kisambu, Liévin M'Banga, Jean-Robert Mifuku et René Ngambele pour leur 34e anniversaire d'ordination. Multos annos! Pensées pieuses pour les abbés Flavien Busina, Benjamin Fala, Jean-Pierre Gavuka et Faustin A. Mampuya, tous d'heureuse mémoire. Paix à leurs âmes! Un devoir d'amitié et de mémoire que de m'unir à eux en ce jour si important.


"Comment rendrai-je à Yahwé
tout le bien qu'il m'a fait?
J'élèverai la coupe du salut,
j'appellerai le nom de Yahwé " Ps.116,12

...

Voilà 34 ans que j'élève la coupe du salut, Seigneur je te rends grâce. Ce jour est merveilleux et plein de bénédictions.
Avec tous mes compagnons d'ordination, ceux que tu as appelé dans ta lumière éternelle, ceux qui continuent à élèver la coupe du salut, sois Lumière sur nos routes et dans nos engagements.
A toi cher frère et ami à l'autre bout du monde, dans les Antilles, tu es toujours présent et tu t'en souviens.
" Moi, je venu pour qu'il aient la vie et la vie en abondance." Jn 10,10.


Merci à tous, amis, amies, confrères et tous ceux qui ne cessent de nous encourager et de nous accompagner.
Bénédictions et Amitiés.
Prêtres à jamais.


Claver MabanaCher Jean Robert, ton message m'émeut profondément. Je suis en communion de coeur avec vous tous mes frrères et amis vivants et partis, en ce jour d'anniversaire sacerdotal. Puisse le Seigneur accomplir en toi et par toi l'oeuvre qu'il a commencée. Proficiat et ad multos annos!

BJR CLAVER, LELU 34 ANS DE SACERDOCE...

Claver Mabana. Bjr abbé Liévin, je le sais. Dieu soit loué. Très sincères félicitations!

6 août 2017

6 août 1978 - Vêture à Bandundu





Il y a trente neuf ans avait eu lieu à Bandundu St Hippolyte notre vêture. Six grands séminaristes de Kenge - Kiosi Kamvinda, Mabana Kahiudi, Mampuya Ngavwa Lebungisa, Matong'Atswi, N'Koy Leke, Olenga Bitzir bi Nzel - recevaient ce jour-là l'habit ecclésiastique. L'église les autorisait officiellement à porter la soutane. Une étape importante avant d'entamer les études théologiques. J'étais arrivé avec Séraphin et Noël de Kenge à Bandundu la veille, le 5 août,  par le petit porteur du Frère Michel Falcon svd. Une belle petite cérémonie survenue le jour-même où mourut dans la soirée le Pape Paul VI à Rome. 
Une belle journée commencée à l'église qui s'est terminée par une soirée culturelle chez mon oncle Papa Frédéric Kayolo. Ayant mis les grands moyens pour célébrer la soutane de son neveu, Papa Frédéric alors conseiller pédagogique des écoles conventionnées catholiques nous a offert un temps inoubliable. Un orchestre des Bakweso de Feshi (sic) a animé l'événement en exhibant des scènes de danse mapotopoto envoûtantes dont ils détenaient vraiment le secret. Je mentionne cela parce que Clavère Mosimi, alors finaliste au collège, était aussi de la partie. Elle se rappelle qu'à cette soirée, Floribert Kasamba avait, dans son rôle de photographe occasionnel, joué un tour à des enfants qui se précipitaient pour se faire photographier. Etant à court de film, il actionnait simplement le flasheur dans le vide au lieu de prendre des photos réelles; mais ceux-ci étaient heureux de se voir illuminés par les flash. Je repartis le samedi 12 août de Bandundu pour Kenge à bord d'un grand camion de la procure  qui conduisit les délégations du Nord à l'ordination sacerdotale des abbés Michel N'Gob et René Singa.
Aujourd'hui 6 août 17, pour célébrer cet événement, j'ai éprouvé un immense plaisir à observer les jumeaux Mukawa et Ibangu, 10 ans, comme servants à Saint Francis.  C'est pourquoi je publie les photos ci-dessus.

5 August 1994 - Wurmheim

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Klösterstübli, Weiningen, CH, 1996.

5 August 94. Das war die erste Woche meines Aufenthalts in St. Gallus, Wurmheim. Ich war ganz neu angekommen. Und zehn Tage zuvor war meine Schwester Anne Louise in Kenge, Zaire, gestorben. Mein eigenes Leid war noch so schwer und tief, dass ich jeden Tag im Gottesdienst für sie betete. Auch wenn es andere Andachte gab. Die Leute hatten sich langsam daran gewôhnt. Und jeden ersten Freitag des Monats fand Krankenbesuch mit Kommunionerteilung und sogar Krankensalbung wo möglich statt. So war ich mit einem Fahrad unterwegs, um etwa zehn Kranke zu besuchen. Die Pfarr-Sekretärin hatte einen Plan und Termine abgemacht, so dass ich diese wichtige Pastoralarbeit planmässig ausüben konnte. In Deutschland laüft alles nach Plan; und so ist es abgelaufen. Es ist in diesen Umständen, dass ich Frau Traudl Schmitt zum erstenmal getroffen und kennengelernt hatte. Ich war bei ihr rechtzeitig angekommen, um ihre kranke Mutter zu betreuen. Als ich mit Frau Pia Elsen fertig war, hatte mir Frau Schmitt ganz lieb und nett ein Glass Wasser angeboten. Ich konnte kein Bier oder Wein akzeptieren, da ich noch andere kranke Leute zu besuchen hatte. Es war heiss an diesem Nachmittag. Und was ich nie vergessen, Frau Schmitt war die einzige Person, die mir an denem heissen Nachmittag zu trinken angeboten hat. Ich soll auch gestehen, dass ich in den anderen Häusern direkt mit den Kranken zu tun hatte. Und Frau Elsen war ziemlich 98 Jahre jung.
Von dem Tag ist zwischen uns eine lange Freundschaft entstanden, die noch bis heute stark und sehr bedeutend für mich ist. TS hatte Anfang des Jahres 94 ihren Mann, Werner, verloren. Sie war noch in Trauer und Heilungsprozess. Sie hatte lange bei Bacher and später bei Leibinger als Geschäftssekretärin gearbeite, bevor sie ihre Rente frühzeitig bekommen. Sie ist Dichterin und schreibt noch ab und zu mal Berichte für die Schwäbische Zeitung. Eine sehr talentierte Schriftstellerin. Sie war lange Jahre als Vorsitzende der Rheuma-Liga tätig. Was sie für mich in diesen Jahren getan hat ist unzahlbar und unbezahlbar. Ich bedanke mich bei ihr für alles. Als ob Gott es so geplant hatte, ist sie in mein Leben eingetreten, wenn Frau Weingartner langsam älter wurde. TS ist eine treue Leserin dieses Blogs and ihr Name ist in diesem Blog bekannt. Jedesmal wenn ich etwas auf Deutsch schreibe, ist es zunächst mit ihr im Gedanken. 23 Jahre einer Beziehung zelebriert man mit einem "Viertele". PROSIT Traudl !
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4 août 2017

4 août 1980: Amersfoort - Staufen im Breisgau


Claver Mabana "Le 4 août 1980, soit 37 ans jour pour jour, finissait mon séjour de deux semaines dans la famille du Pere Ben Overgoor. Il m'accompagna à la gare d'Amersfoort pour prendre le train de nuit qui devait me conduire à Freiburg. Je me suis longtemps retenu de réagir à ces témoignages si profonds et reconnaissants sur un homme de Dieu simple, humble, aimant, intègre, généreux, zélé dans sa vocation missionnaire. J'ai eu le privilège d'étre son élève, son scout, et son collègue. Une bénédiction divine! Comme tous ses anciens élèves, je ne taris jamais d'éloges pour Big Ben. Son nom apparait plus de vingt fois dans mon blog. Avec Gaby, Declerd, Félicien, ou Arthur, et d'autres qui ne s'expriment pas, nous sommes tous unanimes pour reconnaître les qualités de ce missionnaire et éducateur érudit, infatigable, organisé, rigoureux."

Le texte précédent, que je garde tel que je l'ai écrit cet après-midi, est un commentaire que j'ai ajouté aux éloges et témoignages édifiants autour de la personne du Père Ben Overgoor (1933-2011). Une vie missionnaire pleinement consacrée à la jeunesse! Un ministère pastoral auprès des pauvres et des démunis. Le témoignage de Gaby Kwambamba sur Facebook a déclenché d'unanimes hommages auxquels je n'ai pas hésité d'ajouter ma voix. Eh oui, en ce jour il y a trente-sept ans, le grand séminariste théologien que je fus prit congé de son maître à la gare d'Amersfoort. J'eus donc l'immense plaisir de connaître ses parents, ses frères, soeurs ainsi que ses nièces et neveux à Stoutenbourg. Comme tous ses anciens élèves, je reconnais la grandeur d'âme de ce prêtre modèle qui a marqué nos vies. Ce que je lui dois, a déjà été longuement décrit dans ce blog. Recherchez simplement: "Overgoor". Le nom du Père Ben figure dans mes livres Des transpositions francophones...  et Du mythe à la littérature.

Cette nuit du 4 août 80, je venais d'achever mon tout premier séjour en Hollande invité par le P. Ben Overgoor venu du Zaïre en congé. J'étais parti d'Aachen pour Maastricht où il m'a reçu; puis ensemble nous sommes passés par Venlo, Eindehoven, Steyl, Utrecht, Amersfoort. Dix jours comme hôte de la famille Overgoor à Stoutenbourg. Délices du paradis terrestre. Je garde un souvenir inoubliable du lait frais et du fromage Gouda fait maison. Il tirait également fierté à me présenter comme un de ses anciens élèves. Ce soir là donc, je quittais Stoutenbourg car je devais suivre une formation intensive d'allemand à l'institut Goethe de Staufen im Breisgau. Je passai par Arnehm, la ville natale de Nico Berends. Köln, Bonn, Mannheim, Freiburg, Bad-Krozingen où je pris un Omnibus pour Staufen. Comme j'étais arrivé un jour trop tôt, j'étais obligé de rester à l'hôtel Zum Rebstock avant d'obtenir le logement prévu par l'Institut. Etc, etc. 

2 août 2017

Août, encore un mois

Un autre mois plein de souvenirs et de destins, de naissances et de morts. Les 4, 6, 7, 8, 10, 13, 15, 17, 19, 20, pour ne retenir que ces dates-là, constituent des souvenirs inébranlables dans ma mémoire et ma vie. Le 20 août 1905 est née à Hangnach Therese Weingärtner, que j'ai toujours comme ma deuxième mère, décédée le 25 mai 1997. Le 5 août 1994, je faisais la connaissance de Traudl Schmitt à Wurmheim. Le 6 août 78 eut lieu ma vêture à Bandundu St. Hippolyte Bandundu. Ao Des dates et des souvenirs heureux, ou malheureux. Le 23 août 12 est décédée ma mère à Kinshasa. Paix à son âme! Autant de mémoire, de mémoire, de mémoire du passé!
Ce 7 août 2017, ce sera 16 ans depuis que je vis à la Barbade. Une carrière d'enseignant qui  fait de moi aujourd'hui l'un des plus anciens dans mon département. En français, je le suis sans le moindre doute. Et j'ai participé d'une façon ou d'une autre à l'engagement de la plupart de mes collègues en français, espagnol, portugais et chinois. Des jeunes sont venus alors que des anciens sont partis. C'est la loi de la nature. Le prochain, ce sera moi. A travers ces années, je peux marquer la différence entre ce que j'ai vu à mon arrivée et ce qui se passe en ces jours-ci. L'université a connu une expansion remarquable: innovation et modernisation des bâtiments ou équipements, instauration de nouvelles facultés ou départements. A Mona s'est ouverte ce 26 juillet une faculté des sports. La vision de l'université a beaucoup changé, et s'est adaptée aux mutations du temps et aux contraintes socio-économiques actuelles. Le temps, disaient avec raison les philosophes, est le problème fondamental de l'homme. 
Nous voilà embarqués depuis deux jours dans l'aventure d'août et tous les souvenirs qu'il évoque. Et aussi tous les espoirs qu'il suscite. L'essentiel est de rester soi-même. De très bons anniversaires à celles et ceux de mes lecteurs qui sont nés en août, à mes copains et confrères du sacerdoce, et aux fleurs de cactus. Je reviendrai sur l'un ou l'autre événements le moment venu.