Le 14 août 1978, un jour après l'ordination des abbés Mich et René, est tombée la décision de l'évêque. Faustin Mampuya et moi étions retenus à effectuer la régence au petit séminaire de Kalonda tandis que les amis Kiosi, Matonga, N'Koy et Olenga passaient en théologie à Jean XXIII. Il s'agissait de remplacer l'abbé Michel qui était en partance pour des études de théologie morale à Rome. L'abbé Charles Kapende se chargea de nous préparer psychologiquement avant la communication de cette pénible décision par l'évêque. Je dois avouer que l'abbé avait usé de tout son talent de négociateur pour ne rien laisser filtrer de sa mission précise. Quoique j'eusse quelques pressentiments à cause de mon propre parcours, quoique je ne fusse surpris outre-mesure, je n'étais pas heureux, alors pas du tout. J'avais trouvé la décision dure et difficile à avaler, parce qu'elle bouleversait mes plans.
Le passage salutaire deux jours plus tard à Kenge de mon père spirituel, Henri De Decker sj, en route pour Kikwit, me fut déterminant et d'un très grand réconfort. Dans sa sagesse habituelle, le père avait trouvé les mots justes pour calmer mes récriminations: "Il n'y a pas de raisons de t'alarmer. Tu es jeune, tu as encore des années devant toi. Une année, ça passe vite. A Kalonda, tu te rendras utile à la jeunesse, et tu formeras des futurs prêtres. Etc." J'avais demandé à l'évêque la permission de séjourner à Kinshasa pour achever l'impression suspendue de mon travail de fin d'études. A mon départ de Mayidi, je ne disposais d'aucune copie supplémentaire de ce travail que je tenais à distribuer à mon monde de l'époque. Je fus autorisé à loger pendant les deux dernières semaines d'août à la 1ere rue en compagnie des Frères Simon et Félix. L'impression finale de La découverte du moi chez Louis Lavelle eut lieu à la 13e rue, et bénéficia de la générosité de ma tante Charlotte Mayengo. Une pensée de gratitude pour mon directeur, l'abbé prof. Hippolyte Ngimbi Nseka. C'est de Kinshasa que je rejoins Kalonda début septembre 1978.
La régence à Kalonda m'a permis de mûrir et de voir la vie d'un autre oeil. En plus de renforcer 'ma complicité avec L'Homme, j'ai observé, appris et appréhendé beaucoup de choses. Je me suis intégré sans difficulté dans la communauté des formateurs et des missionnaires SVD J'ai effectué mes premières expériences d'enseignant de francçais, anglais, religion et histoire; j'omets exprès la géographie que j'ai enseignée aux Mabwisi, Bisewu, Ndandu, Lufu, et consorts. Alors que ce dernier cours ne m'a pas plu puisqu'imposé, j'ai investi tout mon enthousiasme et toute ma passion dans le français en première année. C'était un réel plaisir de rendre ces jeunes attentifs à tous les aspects du français. L'ouverture le 11 novembre 78 du grand séminaire de Kalonda par Mgr Raphaël Lubaki, alors évêque coadjuteur de Matadi et président de la conférence épiscopale provinciale de Kinshasa, a constitué l'occasion d'une ouvreture d'esprit, car j'ai observé et accompagné les débuts de cette institution historique. Je me suis lié d'amitié aux formateurs et aux étudiants avec lesquels je jouais au foot. Kalonda m'a aussi permis d'enseigner la religion, en alternance avec Faustin, en sixième au Lycée Mikembo de Masamuna.
Aujourd'hui, ce que j'avais au départ considéré comme une puniton cauchemardesquem s'est transformé en motif d'honneur et de fierté. Je peux me prélasser d'avoir formé une élite intellectuelle congolaise comprenant un évêque, une vingtaine de prêtres, des professeurs d'université, des enseignants, des avocats, des médecins, des agents de l'Etat, des fonctionnaires internationaux, etc. Tout est parti de ce fameux 14 août 78.
Le passage salutaire deux jours plus tard à Kenge de mon père spirituel, Henri De Decker sj, en route pour Kikwit, me fut déterminant et d'un très grand réconfort. Dans sa sagesse habituelle, le père avait trouvé les mots justes pour calmer mes récriminations: "Il n'y a pas de raisons de t'alarmer. Tu es jeune, tu as encore des années devant toi. Une année, ça passe vite. A Kalonda, tu te rendras utile à la jeunesse, et tu formeras des futurs prêtres. Etc." J'avais demandé à l'évêque la permission de séjourner à Kinshasa pour achever l'impression suspendue de mon travail de fin d'études. A mon départ de Mayidi, je ne disposais d'aucune copie supplémentaire de ce travail que je tenais à distribuer à mon monde de l'époque. Je fus autorisé à loger pendant les deux dernières semaines d'août à la 1ere rue en compagnie des Frères Simon et Félix. L'impression finale de La découverte du moi chez Louis Lavelle eut lieu à la 13e rue, et bénéficia de la générosité de ma tante Charlotte Mayengo. Une pensée de gratitude pour mon directeur, l'abbé prof. Hippolyte Ngimbi Nseka. C'est de Kinshasa que je rejoins Kalonda début septembre 1978.
La régence à Kalonda m'a permis de mûrir et de voir la vie d'un autre oeil. En plus de renforcer 'ma complicité avec L'Homme, j'ai observé, appris et appréhendé beaucoup de choses. Je me suis intégré sans difficulté dans la communauté des formateurs et des missionnaires SVD J'ai effectué mes premières expériences d'enseignant de francçais, anglais, religion et histoire; j'omets exprès la géographie que j'ai enseignée aux Mabwisi, Bisewu, Ndandu, Lufu, et consorts. Alors que ce dernier cours ne m'a pas plu puisqu'imposé, j'ai investi tout mon enthousiasme et toute ma passion dans le français en première année. C'était un réel plaisir de rendre ces jeunes attentifs à tous les aspects du français. L'ouverture le 11 novembre 78 du grand séminaire de Kalonda par Mgr Raphaël Lubaki, alors évêque coadjuteur de Matadi et président de la conférence épiscopale provinciale de Kinshasa, a constitué l'occasion d'une ouvreture d'esprit, car j'ai observé et accompagné les débuts de cette institution historique. Je me suis lié d'amitié aux formateurs et aux étudiants avec lesquels je jouais au foot. Kalonda m'a aussi permis d'enseigner la religion, en alternance avec Faustin, en sixième au Lycée Mikembo de Masamuna.
Aujourd'hui, ce que j'avais au départ considéré comme une puniton cauchemardesquem s'est transformé en motif d'honneur et de fierté. Je peux me prélasser d'avoir formé une élite intellectuelle congolaise comprenant un évêque, une vingtaine de prêtres, des professeurs d'université, des enseignants, des avocats, des médecins, des agents de l'Etat, des fonctionnaires internationaux, etc. Tout est parti de ce fameux 14 août 78.
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