25 décembre 2018. La nouvelle est tombée. Abbé Innocent Mwela Kipoy n'est plus, décédé en Italie de suite d'une maladie qui l'a cloué au lit pendant des mois. Que son âme repose en paix!
Deux messages. Le premier sur Messenger: "Je viens d'apprendre le décès depuis 10 heures ce matin de l'abbé Innocent Mwela Kipoyi!! Il fut mon professeur de religion au Collège Saint Paul (Institut Kivuvu) en 1989, avec comme recteur Abbé Tamuzi et Abbé Nkoy Leke chargé de discipline." (Arthur Mungwasi) Et presque au même moment sur Imo: "I heard that A. Mwela has passed away. Let his soul rest in peace!" (G Ilenda). J'ai tout de suite appelé Arthur pour partager des condoléances communes. Lui a reçu le message de l'abbé Donat Tampwo. J'ai ensuite eu Jean-Robert Mifuku avec qui nous avons échangé assez longuement, car il y avait aussi Maman, Amélie et Godé. Puis d'autres messages confirmant la mort me sont parvenus. Ce n'est que tard dans la soirée que je joindrai Séra qui n'était pas informé.
Je vais être bref car j'ai déjà parlé de l'abbé Innocent sur ce blog. C'est à l'occasion de son ordination à Bandundu en avril 1974 que je fis sa connaissance. Le premier prêtre ordonné formé au petit séminaire de Kalonda et à l'Urbaniana de Rome, fit la fierté de ses enseignants et anciens condisciples. Après la belle célébration liturgique où les abbes Nico Berends et Barthélemy Binia firent des prouesses, une grandiose fête populaire eut lieu au bar Bolingo si ma mémoire est bonne. Que d'inoubliables souvenirs! En septembre 74 il devint notre préfet de discipline au petit séminaire de Kalonda. C'est lui qui nous fit les photos de souches pour les examens d'état. De là il partit se spécialiser en catéchèse à Lumen Vitae. A notre retour de Rome en 82, il était curé à Notre-Dame de Kenge. J'eus comme diacre et prêtre le privilège de vivre dans la même communauté que lui. Cet homme de Dieu qui soignait sa Vespa vitrée comme un bijou était exemplaire, un sage guide pour les jeunes que nous fumes.
Une anecdote. Avril ou mai 1984. Un jour qu'il revint de Kinshasa par Sotraz, il n'y aucun moyen de transport pour l'accueillir. Pas de jeep, pas de voitures de l'évêque à la procure. Seul le camion benne Magirus était disponible, mais pas de chauffeur. Imaginez ce que j'ai fait. Eh bien, j'ai conduit la Magirus jusqu'à la Sotraz pour chercher l'abbé curé, impressionné par mon initiative et très amusé par cette solution insolite. Sur ce court trajet, nous n'avons fait que rire, rire, rire jusqu'à la procure. Il m'a demandé: "Est-ce que tu as le permis de conduire approprié?" J'ai répondu: "Bien sûr que non, et personne n'osera m'arrêter." Ca, c'est moi.
Homme humble, discret et généreux, l'abbé Mwela a combattu le grand combat et a exercé son ministère sacerdotal avec passion et fidélité.
Homme humble, discret et généreux, l'abbé Mwela a combattu le grand combat et a exercé son ministère sacerdotal avec passion et fidélité.
Je l'ai revu une dernière fois à la procure de Kenge à Limete alors qu'il se préparait pour son voyage en Italie. C'était la nuit, et je ne l'ai pas reconnu. Par contre, nous avons des contacts emails pendant son séjour en Italie. Il était très impressionné et heureux quand je l'ai félicité à l'occasion de ses quarante années de sacerdoce. J'étais parmi les peu qui y avaient pensé. Et il a lu ce blog à cette occasion. Il me reste à m'unir à la douleur de sa famille biologique, et de la communauté diocésaine de Kenge. Que le Seigneur reçoive l'âme de son humble serviteur dans son Royaume Céleste.
"Mbuta na mono, kwenda mbote. Ngemba na nge, kuvila beto ve!"