30 avr. 2014

Hier, c'était mon anniversaire

29 avril. Oui, hier, c'était mon anniversaire. Qu'ai-je fait? Comment ai-je vécu cette journée? Lorsqu'on avance en âge, les anniversaires sont des occasions privilégiées pour réfléchir de façon très sérieuse sur la vie, pour moi, sur la mort, vu qu'en réalité on compte ses morts. Les souvenirs, la mémoire, les cadeaux, les photos, le boire et le manger, tout cela prend une envergure inattendue. On remercie le Tout-Puissant pour sa bonté et sa grâce. On revoit d'une splendeur recréée ses parents, ses frères et soeurs, ses oncles et tantes, ses cousines et cousins, ses amies et amis, ses connaissances et sympathisants. On fait un bilan conscient et inconscient de sa vie. Bref, on se situe par rapport à la mort. Combien de coups de fil ai-je reçus? Combien de sms, d'emails me souhaitant longévité? Tout en disant merci à Shemsi, Béa, Adrienne, Séraphin, Jean-Robert, Donat, Emos, Traudl, Gaby, Samy, ShebaMiles ou Virgin Atlantic, Herrman, Vicky, et autres frères et soeurs, je me pose encore des questions au sujet de tout ce tralala.
A quel âge est-ce que je mourrai? Demain peut-être, qui sait? Dans une année, pourquoi pas? A cent ans, peu vraisemblable voire impossible? A soixante, soixante-dix, quatre-vingts ans, pas impossible. A considérer les maladies qui sévissent partout, les accidents qui jonchent les routes, les violences de toutes sortes qui existent au quotidien, il y a de quoi reconnaître que chaque jour qui passe est un don gratuit du Créateur. On peut se réveiller avec une maladie qu'on a couvée dans son corps sans le savoir malgré les fréquents check ups. On peut partir dans son sommeil. L'inconnu plane sur toutes ces interrogations.
Des fois, je me trouble d'avoir à penser à des choses incroyables. Mon imaginaire me porte très loin de ce monde. Des rêves ou cauchemars dont je sursaute, satisfait que cela n'ait été qu'un rêve. Des visions illuminatrices qui me font ".Prince de Bell'Air" ou un quelconque monsieur aigri qui passe à côté de la vie. Des illusions naïves qui me font espérer que demain sera meilleur au milieu de mes misères matérielles et spirituelles habituelles. Des pensées positives et négatives qui se cognent dans ma tête et dans mon coeur comme des coups de semonce. Tout cela, en fait, c'est moi, c'est la vie.
Le matin, après avoir conduit les enfants à l'école, je suis allé passer une quarantaine de minutes à la plage: marche, nage, jogging. C'est en ce moment que j'ai vécu la méditation que je viens de livrer. Suis-je sincère? Pas si sûr. Je suis un littéraire, cela me laisse moi-même pantois. De retour à la maison, j'ai suivi l'élimination humiliante du FC Bayern 4-0 face au Real de Madrid sur son propre terrain. Vanité des vanités... Un jour comme les autres, mais spécial quand même.
Le meilleur cadeau du jour est signé Ibangu et Mukawa: ils ont réussi à leur test d'anglais du jour sans une seule faute. Congratulations!

27 avr. 2014

La bousculade mortelle de Kikwit

Kikwit, 25 avril 2014, 2h00. Une bousculade a causé, au Stade du 30 juin de Kikwit, la mort de 21 (23) compatriotes à l'occasion du Festival King Kester Emeneya. Paix à leurs âmes! Sincères condoléances à leurs familles! Tout le monde y va de son commentaire: incompétence des autorités, maladresse de l'organisation, conflits occultes pour justifier ces morts au quarantième jour du décès du musicien Jean Nkwamambu Mubiala Emeneya.
 
"Bonjour ou bonsoir ça dépend à l'heure où vous nous captez. Voici donc votre humble serviteur Mike Lokamba, archevêque de la presse congolaise, Ekila mwa Nzambe ndenge tolobaka toujours" (sic) Quelle diction et quelle éloquence! Le journaleux Lokamba a lancé son micro-baladeur au lendemain de cet accident dans les rues de Kinshasa.
Le premier intervenant est un certain Pasteur Charles. Selon ce prétendu visionnaire, l'accident est le résultat du conflit mystique qui a opposé les autorités sur le lieu d'enterrement de Kester. Il insiste sur des phénomènes étranges: "gwa moko eleki"(guerre fétichiste), "motema mabe" (mauvais cœur), "misala ya mabé"(maléfices). C'est un combat qui s'est passé sur le plan spirituel qu'on ne saurait comprendre sur le plan physique. Ce combat des ténèbres impliquerait le gouverneur et un député national de Kinshasa, et même entre les élus du coin, foi de Pasteur Charles. Le versement était inévitable selon ce charlatan. La question que j'aurais posée à ce Pasteur serait: "Puisque vous avez vu cela dans vos visions, pourquoi n'avez-pous pas prévenu ces autorités pour que le drame soit évité? Des vies auraient été sauvées par votre clairvoyance."
D'autres passants, plus raisonnables et réalistes, sont des ressortissants de Kikwit. Pour eux, on aurait dû soit prévoir un groupe électrogène de secours soit organiser le Festival de jour et en plein air. Le mur qui s'est écroulé est vieux et n'assurait aucune sécurité dans un stade construit du temps ancien. D'autres ont évoqué de conflit de leadership entre les autorités qui auraient politisé l'événement en imposant deux podiums au lieu d'un seul.
 
C'est vraiment le monde à l'envers. Le pasteur, l'homme censé éclairer et libérer les esprits des croyances sorcières est celui-là même qui embrouille et accuse les autorités d'opérer dans les ténèbres. Les Kikwitois n'évoquent pas le mécontentement des chefs coutumiers que le vendeur des versets bibliques mentionne, mais relèvent l'insuffisance de l'organisation et la vétusté du stade. Il faudrait plutôt blâmer les organisateurs pour leur manque de professionnalisme et leur négligence que semer la confusion dans les esprits. Cet incident nous offre une idée du genre de vie que mènent nos compatriotes, sur le mécénat politique qui ruine des événements culturels en les politisant.
Recommandons les âmes de ces pauvres innocents à la bienheureuse miséricorde de l'Eternel.

L'expulsion massive des Congolais ou l'inconscience des Africains

Je suis sidéré par ce qui se passe en ce moment entre les deux Congo. On a beau reprocher aux Européens d'avoir séparé des peuples africains jadis unis, d'avoir divisé des peuples autrefois pacifiques; mais je ne m'explique pas ce qui se passe en ce temps-ci.
En mai 1993, je traversais le fleuve Zaïre/Congo pour prendre un vol Swissair à Brazzaville Maya-Maya pour Genève. Ce que j'avais vu, m'est resté gravé dans la mémoire. Un soldat complètement enragé menaçait, Kalachnikov  à la main, de tirer sur des jeunes gens qui tentaient de forcer le passage du bateau. Du jamais vu! Je me suis informé qui c'était. Quelqu'un m'a soufflé à l'oreille: "Attention, c'est le chef."
A l'aéroport, je me suis retrouvé dans la queue avec Maître Liyolo, le grand artiste dont je connaissais les œuvres grandioses et que je voyais à la télévision. "Il n'y a pas d'aéroport plus exigeant, voire plus humiliant pour les Zaïrois. que cet aéroport. On vous fouille comme les derniers des bandits. On dirait que les agents se vengent de quelque crime commis autrefois", avait laissé entendre un voyageur.
Vingt ans plus tard, la même violence refait surface. La rivalité entre les Congo date déjà du temps colonial. Les relations entre Mobutu et ses homologues Massamba-Debat ou Marien Ngouabi n'étaient jamais vraiment chaudes. Eyadema a plusieurs fois fait office de négociateur à l'époque des "blablateurs". Une friction insignifiante servait d'étincelle pour justifier des propos ou des actes immodérés. Il suffisait d'un match de football pour que les relations s'embrasent; d'une déclaration des medias pour que les Zaïrois soient expulsés de la RPC, et vice-versa. N'attribuons pas nos incohérences passionnelles aux colons français et belges qui sont partis depuis belle lurette. Qu'ils nous aient manipulés à ne pas nous entendre ne fait l'ombre d'aucun doute; mais de là à continuer à nous diaboliser réciproquement relève simplement de l'inconscience. Jusqu'à ce jour, les Africains ne semblent pas prendre conscience du piège dans lequel les ont enfoncés les mécanismes coloniaux, véritables tireurs de marionnettes et bénéficiaires de nos guerres intestines.
Que deux peuples unis par l'histoire, qui partagent les mêmes langues, la même musique, les mêmes coutumes, les mêmes arts, la même culture, se querellent constamment, me scandalise au plus haut point. Que gagnons-nous à nous humilier mutuellement? Que tirons-nous de ces expulsions? Pourquoi instituons-nous un climat de haine, de violence et de répugnance réciproques alors même que nous devrions unir nos forces pour notre bien-être commun?
Comme Tchicaya U Tam'si, je crois en seul Congo. Cela n'engage que moi. Jamais personne n'ôtera de mon esprit cette conviction intime de nationaliste et d'anti-colonialiste. L'histoire, hélas, nous abêtit au lieu de nous édifier. La violence des forces de l'ordre est d'une cruauté innommable. Je ne suis pas d'accord avec les mesures de réciprocité brandies par la Société civile de la RDC. En revanche, j'inviterais les autorités de la RDC à prendre activement leurs responsabilités en recourant à toutes les voies autorisées par les relations internationales plutôt que de se venger ou d'appeler à la violence contre nos voisins d'en face. La paix est à ce prix car, qu'on se le dise, "le sang des innocents se venge lui-même."

26 avr. 2014

J R Mifuku, bon anniversaire

27 avril. C'est l'anniversaire de l'abbé Jean Robert Mifuku. Un anniversaire particulier parce que lié au mien. A Mayidi, nous nous arrangions pour les fêter ensemble le 28 avril. Pendant que j'y pense, cela fait presque quarante-cinq ans qu'on se connaît avec JR. Quel parcours! Dieu soit loué pour cette merveille. Multos annos, Jean-Robert!

Sur la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II

Le 27 avril 2014, événement unique, jour béni: présence de deux Papes (Benoit XVI et François) pour la canonisation de deux Papes (Jean XXIII et Jean-Paul II) sur la Place St Pierre à Rome. Dieu soit loué.
(Source: (C) ANSA, pp. Sr Berth Kalunda sur Facebook, 27.4.2014)
Ce 27 avril 2014 aura lieu à Rome la canonisation par le Pontife François des Papes Angelo Roncalli et Karol Wojtyla. Deux papes canonisés en présence de deux papes, l'un actif et l'autre retraité, l'un en charge et l'autre émérite. Evénement extraordinaire d'une portée très significative et symbolique pour l'Eglise catholique. Evénement unique dans la vie du témoignage et de conduite de l'Eglise.
Jean XXIII et Jean Paul II sont reconnus par la chrétienté catholique pour leur ferveur apostolique: les deux ont fasciné l'Eglise et le monde d'une façon très marquante. Le très paternel Jean XXIII aimait appeler ses ouailles: "Figliole, figlioli carissimi". Les Italiens s'identifiaient complètement en lui, se reconnaissaient dans cet homme de Bergame qui a succédé au controversé Pie XII. Initiateur du Concile Vatican II, il a su remettre l'Eglise à sa place au XXe siècle en instituant l'aggiornamento. Sa canonisation était déjà à l'ordre du jour il y a trente-quarante ans. Demain sera le couronnement d'une longue attente pour les catholiques.
Le cas de Jean-Paul II est une réponse immédiate à l'appel sans ambiguïté des chrétiens rassemblés à la Place Saint-Pierre: "Santo subito". Benoît XVI l'a béatifié il y a trois ans. François le canonise demain. Autant dire que les normes relatives du processus de canonisation sont quelque part mises de côté par François. Ce qui fait parler de "controverse", de "décision hâtive" chez certaines personnes. Et bien sûr la presse mondiale à sensation s'en saisit pour dénoncer un dysfonctionnement à l'échelle des dicastères romains. On oublie que le Souverain Pontife représente ex cathedra la foi catholique, et peut, de ce fait, engager une action de cette envergure s'il la juge bonne pour l'église. Combien de dossiers de canonisation traînent dans les tiroirs alors que toutes les conditions sont remplies? C'est le Pape en exercice qui canonise et engage ainsi l'Eglise-Peuple de Dieu.
De Jean XXIII je garde le souvenir de son imposante tiare dorée et sublime. Je garde le souvenir de la chaise à porteurs... et j'ai eu le privilège de rencontrer un monsieur dont le père était porteur de ce pape. Quand j'étais à Kalonda, je ne sais plus qui m'avait raconté que de son vivant Jean XXIII n'était jamais tombé malade et qu'il serait mort la seule fois qu'il est tombé malade. Une chose est sûre: Karol Wojtyla a été ordonné évêque un mois jour pour jour avant l'élection pontificale d'Angelo Roncalli en 1958. Un pontificat bref mais d'une importance historique décisive.
Jean-Paul II, c'est mon pape. Je peux dire que j'ai vécu avec lui pendant trois ans de 1979 à 1982. La fenêtre de ma chambre donnait directement sur le Vatican. Je pouvais prier l'Angelus avec lui depuis ma chambre ou le toit du Collège Urbain. Je l'ai salué, embrassé. Je lui ai parlé plusieurs fois: il a entendu le son de mon tam-tam et m'a félicité en indiquant que ma barbe lui rappelait les tambourineurs qu'il a vus en Afrique lors de ses tournées. C'était le 19 avril 1982, au Vatican, à l'occasion d'une messe pour Mobutu. Au-delà de cette note personnelle, Jean-Paul II était un pasteur, un homme d'une chaleur et d'une tendresse de cœur fascinantes. Son œuvre témoigne pour lui, des historiens attitrés l'ont écrit. Oui, j'ai touché un saint homme.
En plus, j'ai connu le cardinal Joseph Ratzinger (et sa sœur) bien avant son élection pontificale. J'ai déjà prié au moins pendant deux heures dans la Basilique et à la Place St Pierre avec trois des hommes de ce jour. Curieusement, je ne suis jamais passé à Rome pendant tout le pontificat de Benoît XVI.
Coup de chapeau au Pape François pour avoir décidé cette canonisation si significative pendant que son prédécesseur qui a béatifié Jean-Paul II  est encore en vie. Deux papes canonisés en présence de deux papes vivants! Inouï, inédit... mais vrai désormais.
 

Bon anniversaire Vicky

26 avril. C'est l'anniversaire de Victorine Mabana, née à la MC Kimbau il y a quelques années.  Paix, amour, bonheur et santé en ce tournant important de ta vie. Kalongu, kola!
Kahiudi

25 avr. 2014

Happy Birthday Herrman Mawana

25 avril 2014. Il y a exactement qu'est né mon neveu Herrman Mawana, fils de Constantin et Pascaline Mawana. Ci-joint le texte que je lui ai envoyé sur Whatsapp: "Meilleurs voeux, paix et joie pour ton anniversaire! Puisse l"Eternel te bénir et te protéger!"

22 avr. 2014

Tony Lewis in memoriam

April 22, 2014. I am saddened by the passing this morning of a dear friend and colleague, Anthony Lewis. I knew Tony the first week I started working at Cave Hill in September 2001 and we remained good friends until he died. We used to chat whenever we met in the corridor, in his or my office. He is among those who helped me "survive" in Barbados. Last time I saw him on campus, I was shocked to see the change on his face and body. I will never forget his smile and humor. Thank you Tony for being who you were.
To Dee and family the deepest condolences of Marie-Clavère and myself! May the eternal mercy of the Lord accompany him and his soul rest in peace.

21 avr. 2014

Bon anniversaire sacerdotal Abbé Innocent Mwela

21 avril 1974-21 avril 2014. Quarante ans aujourd'hui depuis que l'abbé Innocent Mwela Kipoy a été ordonné prêtre des mains de Mgr François Hoenen à Bandundu. Un événement diocésain de grande envergure car ce jour-là consacrait l'avènement d'une nouvelle ère pour le petit séminaire de Kalonda qui célébrait ainsi l'ordination de son premier prêtre.
Une précision cependant. D'autres prêtres avaient été ordonnés auparavant qui sont passés par Kalonda, notamment pour le compte du diocèse d'Idiofa. Car Kalonda avait accueilli dans les années 63-65 des séminaristes d'Idiofa à cause de la rébellion de Mulele qui y sévissait. Voilà pour la parenthèse.
L'abbé Innocent Mwela a fait sa scolarité primaire à Kenge II et à Kimbau avant d'entrer au petit séminaire de Kalonda. De là il est passé au grand séminaire de Mayidi avant de s'envoler pour Rome à la Propaganda Fide avec les Sylvain Makakala, Jean Mitwinsi, Charles Mapunzo, etc. Il a séjourné au Collegio Urbano de septembre 1970 à juillet 1973. A son retour au pays, il est affecté comme vicaire à St Hippolyte, Bandundu, pour son ministère diaconal avant l'ordination le 21 avril 1974. Ce jour-là fut grandiose pour Kalonda, Bandundu, Kenge. Elève de cinquième année à Kalonda, j'ai vécu cet événement avec un enthousiasme inouï car j'assistais à ma seconde ordination sacerdotale, la première étant celle de l'abbé Charles Kapende à Kenge.
Beaucoup de souvenirs sont liés à ce voyage. On était partis de Kalonda dans la Magirus de Théo avec nos dirigeants: l'abbé directeur M'Sanda, le père Ben Overgoor qui s'interchangeaient à la cabine, les régents René Singa et Michel N'Gob (?). Une découverte pour moi. Je voyais le Kwango-Kwilu pour la première fois. Je voyais Bandundu pour la première. Je rencontrais beaucoup de gens pour la première fois. Je voyais l'abbé Mwela pour la première fois ainsi que les abbés Barthélemy Binia, Ferdinand Mukoso, Henri Izwa, les anciens de Kalonda, Kakesa, Nta; les pères Emile Van der Linden, Jean Van Zeeland, Werner Bach, Hermann Hochegger, les frères d'Edimba, etc. Nous étions logés au Collège Kivuvu, où nous avons retrouvé des anciens condisciples de Kalonda.
A l'ordination, j'étais chargé d'enregistrer au magnétophone la cérémonie et les chants liturgiques pour le compte du petit séminaire. Le père Alphonse Müller a dirigé sa chorale avec une maîtrise de professionnel. Mais mon enregistrement était raté, alors complètement raté, ce qui m'a valu des critiques à mon retour au petit séminaire. " Telema, telema pesa mvutu na Nzambi na nge" et "Nani mono ta tinda" que nous découvrions étaient les chants-fétiches de la cérémonie.  L'homme le plus heureux ce jour-là était, comme il fallait s'y attendre, le père Nicolas Berends, le formateur et initiateur du candidat prêtre. Les festivités et discours avaient lieu au Bar Bolingo. "Wo wo wo wo wo wo l'abbé Kipoyi wo" (bis) était exécuté par des élèves joyeux et comiques. Quelle belle fête!
Quelques semaines plus tard, le nouveau prêtre est passé célébrer ses prémices à Kalonda. Un mois plus tard, l'abbé directeur M'Sanda était nommé évêque de Kenge. Et l'abbé Innocent Mwela devient dès septembre 74 notre préfet de discipline à Kalonda avec l'abbé Denys Luhangu comme directeur.
Le parcours de l'abbé Innocent connaîtra un cheminent intéressant. Etudes de pastorale à Lumen Vitae, Bruxelles, dans les années 78-80. Curé-Doyen de Kenge à mon retour de Rome, puis curé à Bandundu, Manzasay, etc. Je garde de lui le souvenir d'un homme très simple, d'un aîné généreux et aimable. Ses talents musicaux sont connus de tous.
Novembre 1982. Je suis diacre. Une postulante, Cadette Kandambi, de la future congrégation de Marie Reine de la Paix perd sa mère. L'abbé Mwela, la postulante Scolastique Sumbu et moi l'accompagnons à son village du côté de Mukamu dans le Kwilu. A la messe, nous remarquons qu'une aube manque des ornements liturgiques. J'ai mis la dalmatique sur ma chemise. L'abbé évitait de me regarder pendant la messe de peur de rire. Les villageois n'avaient sûrement rien remarqué. "Kimeme ya Nzambi, um um um um um um um; ya ke katula masumu um um um um um um um" version unique exécutée ce jour-là.
Autre petite histoire. Avril ou mai 1984 à la Procure de Kenge. L'abbé Innocent retourne de Kinshasa avec la Sotraz. Pas de jeep ni de chauffeur pour le prendre à la station. Le seul véhicule disponible était une Magirus Deutz du genre benne basculante. Eh bien, je suis allé le chercher dans ce véhicule que je n'avais jamais conduit. Imaginez l'ampleur de sa surprise en me voyant!
Une autre surprise: j'ai revu l'abbé Innocent sans le reconnaître à la Procure de Kenge en décembre 2010. On s'est embrassés dans la mêlée. C'était la nuit où je suis allé voir l'abbé Faustin Mampuya. J'en étais très peiné lorsque l'abbé Fidèle Pindi m'a révélé que c'était lui. Ma forte mémoire. De jour je ne l'aurais jamais confondu avec qui que ce soit.
Félicitations à l'abbé Innocent Mwela Kipoy pour tant de dévouement à l'église et au diocèse de Kenge. A présent, il est Fidei Donum dans une paroisse en Italie. Que le Seigneur bénisse son ministère et le comble de santé, de grâce et d'amour.
 
 

20 avr. 2014

Sans commentaires

Alain Makaba

Soukouss / R. D. C. (Zaïre)

Longtemps guitariste du groupe Wenge Musica, Alain Makaba est un des plus mailleur de la guitare congolaise.

Bonne Fête de Pâques à toutes et à tous

Je souhaite une bonne fête pascale à toutes et à tous. Que le Christ Ressuscité vous accorde la paix, l'amour et la joie.
Na beno yonso nkinsi ya Pake ya mbote. Kristu ya me futumuka kupesa beno ngemba, lutondo ti kiese.

19 avr. 2014

Une lettre-loto venue du ciel

Salutations,
 Je me nomme Dominique PATROZA de natioanlité française vivant au CANADA (
OTTAWA) pour des raisons de santé liés au cancer de a la gorge qui est en phase
terminale. Etant veuf et sans enfants, je voudrais par le biais de votre
personne vous leguer mes biens de 1.000.000 euro disponible au sein d'une
banque au BENIN de façon gracieuse dans le soucis d'aider les enfants demunis
permettant d'édifier une fondation qui portera mon nom.
Dans l'attente d'avoir votre accord favorable sur mon adresse mail personnel:
dominique_patroza@live.fr
Cordialement,
Dominique PATROZA

Le pays le plus pauvre du monde 2

"Claver,
Je me suis tu à cause de beaucoup d'occupations qui me prennent tout le temps. Là encore, je ne suis pas d'accord avec toi. Comme tout intellectuel, tu as le droit de poser des questions mais pas d'affirmer que tout ce que tu contestes est faux. Les classements ne sont jamais exacts; ils sont indicatifs de la situation. Et tu l'as reconnu qu'ils montrent des tendances. Ce serait naïf d'y croire à cent pour cent; mais ils révèlent une part de vérité. Les critères sont discutables dans la manière dont ils sont appliqués étant donné que la récolte des données varie d'un pays à l'autre. N'empêche que les résultats reflètent, avec un taux raisonnable de probabilité, la réalité. Pourquoi que ces critères seraient vrais appliqués au Mali ou à la Somalie et au Népal, et faux ou douteux lorsqu'ils s'appliqueraient à la RDC?
L'énigme demeure quant à l'incapacité de notre pays de se frayer une voie originale pour sortir du sous-développement dans lequel il s'enlise. Certains pensent que notre génération est maudite et ne verra jamais la RDC développée à cause de l'incapacité de ses dirigeants de se détacher de leur égoïsme et de leur tendance à pactiser avec les diables étrangers. Il n'est un secret pour personne que les richesses du Congo bénéficient plus aux multinationales qu'aux citoyens congolais. Un ami m'a raconté qu'un général possède sous le couvert d'une offshore étrangère une carrière d'extraction minière dans le Kivu. Les biens mal acquis ne se comptent plus pendant que le petit peuple croupit dans une misère dont il n'attend que la miséricorde de Dieu.
Au vu de ce qui se passe au pays, je confirme ce classement et les paroles d'Attali. Nous devrions être honteux de cette léthargie endémique. Tu n'as aucune idée de l'insouciance sociale des tenants du pouvoir, ni du luxe onéreux dont ils s'entourent, ni des pillages qu'ils opèrent en toute impunité, ni de leur scandaleux enrichissement. N'est-ce pas toi qui a écrit que les gens se lancent dans la politique parce que c'est le métier qui paie le mieux? Le cycle va continuer, et notre malheur se poursuivra de plus belle. Etc..."
(Email du 19 avril 2014)
 
Ma réaction:
 
"
Cher ami,
Malgré mon regard critique habituel, je garde l'espoir que la RDC s'en sortira un jour grâce à l'engagement de toutes ses forces vives. L'amour du pays, le patriotisme et le nationalisme triompheront, j'en suis sûr."
C
 

18 avr. 2014

Le pays le plus pauvre du monde

C'est en entendant Jacques Attali affirmer avec certitude que la RDC est le pays le plus pauvre de la planète que je me suis, une fois de plus, remis à ce sujet. Et je suis tombé sur le classement que j'ai affiché précédemment.
Lorsque je lis ces classements, je me pose des questions sur la validité des critères qui les déterminent. D'où viennent ces chiffres lorsque nous savons que beaucoup de pays sous-développés tiennent difficilement leurs livres de compte? La gestion des caisses publiques, malgré un effort visible de transparence, demeure obscure, soumise à l'humeur et aux appétits des classes dirigeantes. Les institutions financières sont minées par un système de corruption tentaculaire. En fait, la corruption existe à tous les niveaux de l'état. Monsieur 10%, c'est toute personne qui a le privilège de régner sur les milliards des recettes et des prêts du pays. Ces pratiques se retrouvent dans presque tous les pays africains à l'exception de quelques rares où la mentalité républicaine est relativement avancée. Les fils Moubarak, Kadhafi, Wade, Bongo, Ngwema, disposent des cagnottes qui échappent au trésor public, donc au compte de l'état.
Je conteste ces classements parce qu'ils ignorent complètement la réalité des pays. Je suis presque certain que les chiffres sur lesquels ils sont basés sont au départ incorrects. Nul ne connaît le nombre exact des Congolais de la RDC. Comment peut-on effectuer des calculs exacts en fonction d'une population dont le nombre est approximatif? Je les remets donc en doute. Ils peuvent être exacts pour certains pays, mais pas pour d'autres, surtout pas pour les nôtres.
Les statistiques sont toutefois importantes pour indiquer des tendances. C'est clair qu'un pays comme la RDC scandalise lorsqu'on se rend compte de l'écart qui existe entre ses richesses naturelles et le degré de pauvreté de sa population. On doit dénoncer avec force la complicité de quelques individus dans le pillage généralisé de ces ressources. On doit dénoncer les contrats léonins accordés à des multinationales peu sensibles au sort des Congolais. Je l'ai déjà dénoncé ailleurs. Qu'un pays qui dispose d'énormes riches minières et naturelles traîne dans l'extrême pauvreté doit susciter des réflexions dans le chef des autorités. Certains se contentent de rappeler la malédiction légendaire qui pèse sur ce pays. D'autres imputent la faute aux colonisateurs, aux prédateurs étrangers et aux corrupteurs qui se partagent impunément la manne céleste. D'autres y voient la main des grandes puissances et des multinationales. Il y a de tout cela, mais il y a surtout un grave problème de leadership. Résoudre cette équation en créant les conditions d'un bon décollage politique et économique constitue à mon avis le défi qui guette tout gouvernement de la RDC. Cinquante-quatre ans après l'indépendance, on en reste encore à l'étape de construire la démocratie avec toutes les complications intrinsèques et extrinsèques que ce processus implique.
J'étais vraiment écœuré, révolté, scandalisé d'entendre de la bouche de Jacques Attali que la "RDC est un non-état." Sa position était sans ambiguïté, hélas, appuyée sur des arguments solides et logiques. Que j'aurais souhaité que tout cela fût faux.
 
 

RDC: le deuxième pays le plus pauvre du monde?

Source: http://www.journaldunet.com/economie/magazine/pays-pauvres/rdc.shtml
Classement PIB : les pays les plus pauvres du monde 2e : République démocratique du Congo, 241,01 dollars de PIB par habitant
la république démocratique du congo, deuxième pays le plus pauvre du monde.
La République démocratique du Congo, deuxième pays le plus pauvre du monde. © kerdazz - Fotolia.com
La République démocratique du Congo (RDC), dirigée par le président Joseph Kabila, affiche un PIB de 18,56 milliards de dollars pour presque 77 millions d'habitants. 87,7% de la population vit avec moins de 1,25 dollar par jour, c'est le pire ratio mondial. Heureusement, le pays a connu une croissance de 7,6% en 2013.

Bouteflika incontestablement réélu à 87 ans

L'Afrique réalise des records inouïs. Les vieux présidents s'accrochent au pouvoir et y réussissent sans même battre campagne. C'était le cas de Mugabe au Zimbabwe hier, et celui d'Abdelaziz Bouteflika en Algérie aujourd'hui. Ces gérontocrates savent convaincre leurs électeurs ou mettent en place des mécanismes bien huilés pour conserver le pouvoir sans déverser du sang. Pas si vrai que cela, car le vrai pouvoir est souterrain, silencieux. 87 ans, 81% de voix. Quelle poétique coïncidence!
Entre-temps, le monsieur est malade, j'ai vu une image de lui sur une chaise roulante. D'aucuns ont parlé sur le net d'une élection d'un moribond. Saura-t-il exercer son métier ou achever son mandat? La question demeure ouverte, Dieu seul peut y répondre. Les Algériens ont choisi: c'est la loi du plus fort, la loi de la démocratie qui a prévalu.
Les analyses que j'ai lues à ce sujet soulignent la stabilité que sa réélection pour un quatrième mandat assure au pays. Mieux vaut traiter avec le diable qu'on connaît, plutôt que d'aduler un ange inconnu. Malgré un taux élevé de chômage chez les jeunes qui s'adonnent au billard, le pays va bien en général; pourquoi le déstabiliser en choisissant l'imprévisible? Cette logique convient à tous les bénéficiaires directs de ce régime. Le discours de l'oligarchie politique et financière a fini par persuader les consciences des électeurs algériens à voter à 87% pour l'habile octogénaire. Vive Bouteflika, Vive l'Algérie!

Adios Gabriel Garcia Marquez (1927-2014)

Hier est décédé à Mexico Gabriel Garcia Marquez, l'écrivain latino-américain le plus célèbre des dernières décennies. Prix Nobel de littérature 1982, l'auteur colombien de Cent ans de solitude installé au Mexique depuis 1960 a profondément marqué le paysage romanesque de son temps. Allié affiché de Fidel Castro, cet ancien journaliste a su créer dans son œuvre un registre fantastique communément appelé "réalisme magique". Œuvre immense par sa diversité thématique et symbolique - saga familiale, cheminement merveilleux, pamphlet politique, révolution sociale, engagement de libération - Cent ans de solitude  a connu un succès considérable auprès du lectorat et de la critique, offrant ainsi à son auteur une notoriété planétaire.  L'influence de G. Garcia Marquez sur les écrivains du monde entier est énorme. Même en Afrique.
Pour preuve, lisez si vous ne l'avez pas encore ou relisez La vie et demie de Sony Labou Tansi, vous découvrirez ce même univers du fourvoiement langagier et du flux ininterrompu d'images étranges dans les multiples personnages du Guide Providentiel. On peut également le retrouver chez d'autres écrivains africains comme Dambudzo Marechera, Boris Boubacar Diop ou Tierno Monénémbo.
Adios Maestro! Puisses-tu continuer de vivre en artiste à travers les ramifications rhizomiques de ton œuvre! Paix à ton âme!

17 avr. 2014

Le vrai politicien, c'est Vladimir Poutine

Personnage extrêmement puissant, moto ya makasi comme diraient les Congolais, Poutine a prouvé et est en train de confirmer qu'il est le stratège le plus cynique du monde. Comment il a annexé la Crimée ne dépasse que l'entendement de ceux qui manquent de vision politique. Comment il se positionne par rapport aux pourparlers actuellement en cours à Genève est révélateur d'un froid calculateur qui assoeit l'impérialisme russe dans la région. L'Ukraine à ses yeux est un non-état, du point de vue l'expansionnisme russe.. 
Lorsqu'il dit: "J'espère ne pas recourir à mon droit d'envoyer des troupes en Ukraine", comprenez qu'il est non seulement sur pied de guerre, mais aussi qu'il a déjà déclaré la guerre à l'Ukraine accusée de martyriser les populations russophones. Pour moi, selon ma logique de littéraire, les troupes "soviétiques" sont déjà sur le terrain ukrainien, de la même façon qu'elles étaient présentes en Crimée. Le vrai politicien de ce début de siècle, le stratège qui manoeuvre et dirige le monde, c'est Poutine.

16 avr. 2014

Finale Copa del Rey: Real Madrid vs Barcelona

J'ai suivi la deuxième partie du match final de la Coupe du Roi d'Espagne sur Yahoo.fr. Je suis rentré à la maison espérant, mais il n'était pas retransmis. Je tenais à juger de la forme des deux équipes. Barcelone tourne très mal. J'ai toujours remarqué que quand Messi ne va pas, Barcelone ne va pas. Cette équipe pourtant bourrée de talents évolué selon les humeurs de leur star Lionel Messi, lequel n'est pas forcément le plus sympathique. Je crois qu'il y a un mythe Messi qui est en train de s'effondrer. Personnellement, je préfère CR7 à ce froid monsieur. Moins de cinq minutes après la fin du match, c'était déjà publié sur YouTube. J'ai pu ainsi suivre l'exploit de Gareth Bale qui a réalisé un but-œuvre personnelle, sur une course digne d'un Musuku poursuivant un mbambi (une antilope) au cours d'un feu de brousse.
Lors de la remise de la coupe, j'ai été impressionné par un détail qui a peut-être échappé à quelques spectateurs. Iker Casillas, le capitaine du Real, est monté sur une barre pour exhiber la coupe au public. Comme il risquait de tomber, le Roi Juan Carlos en personne lui a soutenu la jambe. C'est aussi le Roi qui a récupéré la coupe afin de lui permettre de descendre sans danger. Une véritable leçon. Aucun de nos dictateurs africains transformés en demi-dieux et adulés comme des intouchables ne poserait un tel geste pourtant si simple et si humain.
 
 

15 avr. 2014

Un mystère

Parmi les membres de ce blog se trouve être un personnage mystérieux dont j'ai découvert le nom aujourd'hui seulement. Et son nom est: Yimbu. Vous pouvez voir son nom en cliquant sur l'icône verte. Vous savez qui c'est?
C'est ma sœur Anne-Louise décédée il y a bientôt vingt ans. Dites-moi comment son icône s'y est glissée. Je n'en sais rien.
A Lwisa, whena mboti kuna wena!

De vele taboes over Rwanda - Peter Verlinden

Na de genocide, over de genocide

Om dit relaas te beperken tot ‘de honderd dagen’ (van 6 april tot half juli 1994), alleen nog deze bijkomende mogelijke onderzoeksvragen.
Hoe kunnen we verklaren dat zowat elke vluchteling in ons land, Tutsi zowel als Hutu, telkens weer tientallen familieleden kan opsommen die omgekomen zijn in ‘Rwanda 1994’? Nogmaals: wie heeft dan wie vermoord?
Hoe kunnen we verklaren dat op elk proces over de Rwandese genocide, zowel in een bepaald land zoals in België als voor het internationaal tribunaal, telkens weer valse getuigen opdagen die in het beste geval ontmaskerd worden, soms voor lief genomen? Hoe betrouwbaar zijn dan de gerechtelijke uitspraken in de genocide-processen?
Hoeveel beschuldigden van genocide zitten nu nog opgesloten in Rwandese gevangenissen zonder enige vorm van proces, dikwijls zonder enige aanklacht? Hoeveel gevangen beschuldigden zijn er al aan ontbering gestorven in de afgelopen 20 jaar, zonder dat we weten of ze schuldig of onschuldig waren?
Waarom zetelen sommige machthebbers van voor de genocide nu ‘gewoon’ in de hoogste cenakels van het huidige regime in Rwanda en zijn collega’s van hen ofwel veroordeeld ofwel opgesloten ofwel omgebracht door datzelfde huidige regime?

En de rest

En dan laten we de vervelende vragen over alles wat er gebeurd is ná half juli 1994 voorlopig even rusten. Vragen over de politieke en militaire repressie in het ‘nieuwe Rwanda’, over de massamoorden (‘mogelijk genocide’, zeggen de Verenigde Naties) door het huidige regime op de Rwandese vluchtelingen in Congo/Zaïre in 1996/1997, over de moorden op tegenstanders van het regime in het buitenland (Kampala, Nairobi, Johannesburg, Brussel, …), over de ook economische almacht in het nieuwe Rwanda van een kleine elite rond de huidige president, over de angst om te praten in dit nieuwe land, …
Twintig jaar later heeft de Rwandese tragedie nog lang niet al haar geheimen prijsgegeven. Pas als de waarheid over ‘Rwanda 1994’ gezegd mag en zal worden, bestaat er enige kans op een echte vrede en verzoening en dus een toekomst voor het getormenteerde land. De vrees lijkt gewettigd dat dit niet mogelijk zal zijn onder het huidige eenzijdige regime.
(Peter Verlinden is VRT-journalist en volgt het Rwanda-dossier sinds 1989.)

Les institutions en Afrique

J'ai toujours soutenu que la faiblesse de l'Afrique provient à tous les niveaux de la faiblesse de ses institutions. Les Africains, à quelques exceptions près, n'ont pas une culture de l'état ni de la nation. Notions étrangères imposées par le colonialisme, héritées par imitation des indépendances, elles n'ont jamais vraiment constitué des jalons institutionnels.
On le voit à travers les efforts entrepris dans toute l'Afrique pour maintenir au pouvoir des présidents en fin de mandat, et auxquels les dispositions constitutionnelles interdisent un nouveau mandat. Confondant le destin du pays avec celui d'un individu, l'élite au pouvoir joue le tout pour le tout pour changer la constitution ou la contourner pour satisfaire les ambitions du seul individu-président. Le concerné ne se prononce pas, mais ses agents se chargent de convaincre la population du bien-fondé de son maintien au-delà des dispositions légales en vigueur. C'est justement cela la différence entre un pays démocratique et un pays qui ne l'est pas ou ne l'est que de nom.
Barack Obama partira à la fin de son mandat; sa dauphine pressentie se prépare car Hilary Clinton a déjà fait une sortie dans ce sens. François Hollande a encore droit à un mandat. Tout cela en conformité avec la constitution. Jamais les Etats-Unis et la France ne toucheront à leurs constitutions pour le plaisir d'Obama ou Hollande. Y toucher serait d'ailleurs inconstitutionnel. En Afrique, la constitution est un texte taillé sur mesure qui n'a de consistance que lorsqu'elle sert les intérêts du pouvoir en place. Parlez-moi de démocratie!
La démocratie en Afrique demeure, jusqu'à preuve du contraire, une illusion. Sauf bien sûr pour certains pays comme le Sénégal, le Bénin, le Botswana, le Ghana, ou l'Afrique du Sud, etc., qui font montre d'un sens démocratique élevé. Dans les autres pays, le chemin vers la démocratie est encore long. La seule réalité qui confère le pouvoir dans ces pays, c'est les forces armées. Et celui qui a la main dessus, maîtrise de fait le pays. Par forces armées, j'entends, armées équipées d'armes, polices armées, services de sécurité ou de renseignements. Dans la réalité, elles font plus office de terreur et d'intimidation que de protection de la population. On a l'impression, que plus les années avancent, plus on recule en terme de démocratie malgré la création partout de commissions électorales dites indépendantes.
Ainsi donc prévaut la logique de la force et de la violence. Les élections africaines sont souvent l'occasion d'une démonstration de force. Il y a toujours des morts, des fraudes, des disparitions d'urnes, des malversations de tout genre. Les maîtres, ie Nations-Unies ou l'Union Européenne, y envoient des observateurs internationaux. Avez-vous jamais entendu que des étrangers aient été envoyés pour observer les élections allemandes, américaines, anglaises ou françaises? On nous dit qu'elles sont toujours transparentes, crédibles et libres quoique nous ayons été informés des irrégularités intervenues dans certains états du temps de George W. Bush.
Souvent, les présidents africains sont pris en tenailles entre les mains de prédateurs locaux et étrangers ou des multinationales qui n'ont en vue que leurs profits, au détriment de la population du pays. Certains présidents y jouent de leur vie, car ils ont tellement commis des crimes qu'ils n'oseront jamais redevenir de simples citoyens. Ainsi, ils montent des mécanismes machiavéliques pour conserver le pouvoir à vie s'il le faut. Le vieux Mugabe en est l'exemple. Peu importent les moyens, pourvu qu'ils restent à leurs sièges. Et là, le ridicule ne tue pas.
En Afrique, on a vu des feuilles de proclamation des résultats arrachées des mains du président de la commission électorale et déchirées sans outre-mesure. On a vu des proclamations effectuées dans la nuit et des présidents prêter serment en catimini comme les derniers des voleurs. Signes clairs que les institutions ne tiennent qu'à un bout de fil et que ces présidents s'imposent par défi. Les règles du jeu peuvent changer à tout moment, montrant ainsi qu'il n'y a dans le chef des gouvernants aucune volonté de stabilisation de la démocratie. Je répète et confirme ce que j'ai toujours soutenu: la démocratie, c'est pas pour les Africains. On utilise le mot démocratie, certes, mais la réalité est un jeu de dupes. J'ai dit.

14 avr. 2014

Rwanda: Quel camouflet pour les Français! 2

INTERVIEW - Ministre de la Défense de 1993 à 1995, au moment du génocide rwandais, François Léotard réagit à son tour aux propos du président Paul Kagame, qui met en cause le rôle de la France dans les massacres.
Comment jugez-vous la montée des tensions entre la France et le Rwanda, et notamment les accusations du président Kagame?
 Je pense tout d'abord que le gouvernement français n'a pas suffisamment réagi à cette insulte, car c'en est une, il n'y a pas d'autres mots. Nous aurions dû aller beaucoup plus loin et plus fort. On pouvait par exemple éviter toute représentation de la République française aux commémorations. C'était à nous, de notre propre chef, de n'envoyer personne, pas même l'ambassadeur. Je suis scandalisé que l'on remette en cause l'opération Turquoise que j'ai menée, avec l'appui de François Mitterrand, d'Edouard Balladur et d'Alain Juppé (respectivement Président, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ndlr). Cette opération était extrêmement compliquée et nous sommes aujourd'hui accusés de façon infamante par ce monsieur. Paul Kagame agit ainsi pour se sortir d'une passe diplomatique et intérieure difficile. C'est un petit dictateur comme malheureusement un certain nombre de pays en ont produit. "

14 avril 2008-14 avril 2014

Six années se sont écoulées depuis que nous occupons notre "case" sur la "Colline des Singes", ici à la Barbade. Je le souligne parce que c'est la première fois dans ma vie que je passe de façon continue autant d'années dans une même maison, à une même adresse, et en exerçant la même activité. Ceux qui me connaissent relèveront mes sept ans de Kalonda et sept ans de Kenge. Dans le premier cas, j'étais élève dans un cycle de six ans, puis régent; dans le deuxième, j'étais d'abord élève pendant deux ans et secrétaire d'évêque pendant cinq ans. A tous les autres endroits où j'ai vécu, j'ai passé deux, trois ou cinq années de suite. Autant dire qu'un destin différent se dessine. En outre, la Barbade est après la RDC le seul pays au monde où j'ai le plus séjourné, soit douze ans et demi à ce jour. Amateurs de statistiques et d'horoscopes, à vos ordinateurs ou calculs!
Je me souviens comme d'hier de l'emménagement dans cette case. Ibangu et Mukawa avaient à peine un an et cinq mois. L'environnement était encore très poussiéreux, pollué, bruyant, à cause des constructions qui s'effectuaient dans le quartier, nouveau à cette époque-là. Nous étions parmi les premiers occupants de ce lotissement d'une cinquantaine de maisons, toutes identiques ou presque. Je suis resté marqué par l'adresse du déménageur qui n'a rien détruit de nos effets malgré l'étroitesse de l'espace, car les déménagements provoquent souvent  des dégâts. La question de la sécurité était primordiale malgré la présence des antivols qui étaient posés et le passage régulier et rassurant des véhicules de la police. Au fur et à mesure que le quartier se peuplait, l'ambiance devenait plus saine, plus conviviale. Etc.
On y est encore par la grâce de Dieu. Les enfants ont grandi; ils ont sept ans et cinq mois, et vont à l'école. On a connu quelques vagues d'ouragan sur l'île, quelques tremblements de terre, un changement de gouvernement. Et la crise financière qui secoue le monde a des répercutions sur le mode de vie, le pouvoir d'achat, et d'autres projets de vie. Six ans de vie complète dans ce petit coin du monde!

13 avr. 2014

Il aurait eu 59 ans hier

F-A Mampuya aurait eu 59 ans hier 12 avril s'il avait encore vécu sur la terre des hommes. Quoi qu'il en soit, il vit dans mon panthéon personnel. Paix à son âme!

12 avr. 2014

A propos de "La classe politique aveuglée"

1. J'aime bien les analyses du Potentiel. Les articles portent en général un regard neutre et objectif sur les événements qui se passent dans notre pays. Les réflexions m'amènent souvent à me m'interroger sur les relations que ce journal entretient avec le pouvoir. Pour moi, Le Potentiel illustre l'existence en RDC d'une certaine liberté de la presse; mais aussi d'une certaine tolérance du pouvoir vis-à-vis de cet organe de presse. Bien sûr, on alléguera que son fondateur assure cette protection. Une voix différente des encenseurs qu'on a connus sous la deuxième république. Une voix indépendante qui taille sa réputation dans la déontologie du métier de l'information. Et même la qualité littéraire des textes est remarquable, contrairement aux choucroutes indigestes que servent certains écrivailleurs journaleux. Chapeau!
2. "La classe politique aveuglée" expose d'abord les véritables problèmes liés à la sécurité et à l'écologie, tout en soulevant la négligence de la classe politique plus préoccupée de l'acquisition ou du maintien du pouvoir. La RDC donne l'impression d'un No Man's Land que les voisins agressent, à volonté et en toute impunité, par les biais des groupes armés ou sous le prétexte de protéger leurs propres territoires. Quant à l'exploitation des ressources naturelles et minières, le défi de gouvernance n'a jamais réellement convaincu les observateurs neutres à cause d'un clair manque de transparence dans la gestion. Des individus, plutôt que le pays, tirent d'énormes profits de ces transactions.
3. La préoccupation principale des politiciens tourne autour des échéances électorales de 2016 alors que la pauvreté et la précarité minent le sort de la population. Nos familles survivent péniblement, au lieu de vivre pleinement. Nos écoles, nos hôpitaux, nos routes malgré des réalisations tangibles, sont dans un état piteux. Les conditions sociales sont catastrophiques. Salaires insuffisants et impayés, chômage clochardisant, situation sanitaire inhumaine, approvisionnement calamiteux en eau et électricité, etc. sont les signes d'un manque flagrant d'un plan de travail et d'objectifs ciblés. Ajoutez à cela la corruption légendaire de nos agents, vous obtenez la  léthargie que l'article appelle "l'atonie".
4. Le Congolais est très corruptible, hélas. A tous les niveaux, l'enrichissement illicite et fulgurant guide son action dans la course à l'argent, au luxe, aux biens matériels. L'argent le rend arrogant, irrespectueux des valeurs traditionnelles basées sur l'humanisme communautaire. Les sapeurs sont l'illustration vivante de ces antivaleurs hissées désormais au sommet de la hiérarchie morale.
5. L'échec des intellectuels. L'échec du pays, c'est l'échec des intellectuels, entend-on souvent dire. Pour moi, l'échec du pays, c'est l'échec des forces armées, j'entends armées, polices, services de sécurité. Ce sont les forces armées qui dirigent le pays. Qui a les mains dessus, a le pays. Les intellectuels agissent ou orientent leurs discours en fonction d'elles selon qu'ils se sentent menacés, rassurés dans leurs ambitions. Un intellectuel neutre n'a pas de place dans notre pays. Mudimbe l'a vécu et prouvé. L'ordre politique s'établit ou se maintient en rapport avec les interactions de ces forces armées qui servent parfois plus à mater qu'à protéger et rassurer la population. La meilleure administration sera celle qui saura équilibrer cette constante: la justice, l'ordre et la paix pour tous.
6. Quelles solutions? C'est bien de critiquer, mais c'est mieux de proposer des solutions. Dans un pays miné par l'insécurité, la violence et l'irresponsabilité de la classe politique, il faut commencer par un profond changement intérieur de l'homme. C'est l'homme qu'il faut d'abord changer, le reste suivra. Comme les guerres et les déplacements massifs des populations ne favorisent guère des comportements contrôlables, il est impératif de pacifier le pays, toutes les provinces, les villes et les communautés villageoises. Et cette responsabilité revient à tous. Cela amènera à une stabilité politique et sociale, seule garantie pragmatique d'une action positive et humaine.

La classe politique aveuglée (Le Potentiel)

La Classe politique aveuglée Catégorie : A la Une  Publié le 9 avril 2014 Écrit par LE POTENTIEL Affichages : 790

LES ENJEUX DE SURVIE D’UN PAYS
    Au moment où les politiciens s’inquiètent pour leur survie politique, la plupart des Congolais broient du noir. Dans leur kaléidoscope se profile un avenir sombre pour leur pays. Cela au regard des enjeux à la fois régionaux et internationaux qui étreignent la RDC.
    Leur première préoccupation concerne le climat d’insécurité permanente dans l’Est où, malgré tous les efforts pour leur neutralisation, les FDLR, les ADF-Nalu et divers autres groupes armés ont conservé leur capacité de nuisance. Plus à l’Ouest, les rebelles du FLEC (Front de libération de l’enclave de Cabinda) sont signalés dans plusieurs localités du territoire de Tshela, dans le Bas-Congo. Les Forces armées angolaises qui se préparent à les traquer menacent de traverser la frontière pour les neutraliser à partir de leur base arrière, située en terre congolaise.
    Au Nord, les militaires des ex-Forces armées centrafricaines et ceux de la garde rapprochée de l’ex-président François Bozizé ont établi leur quartier général dans la province de l’Equateur, sans compter les éléments de l’armée sud-africaine, dont la présence reste toujours inexpliquée tant à Kinshasa qu’à Pretoria.
    Pendant ce temps, au Katanga, les Bakata-Katanga convergent et se réorganisent autour du « triangle de la mort » situé entre Pweto, Mitwaba et Manono. On dirait que cette province échappe au contrôle de Kinshasa. Car la sonnette d’alarme tirée dernièrement par Mgr Fulgence Muteba, évêque de Kilwa–Kasenga, n’a apparemment pas ému le gouvernement. 
    Au-delà de tous ces enjeux sécuritaires, il y en a bien d’autres, plus économiques, où la RDC pourrait jouer un rôle déterminant. Il s’agit, notamment de la gestion de l’eau, qui refait surface au centre de grands enjeux sous-régionaux. La RDC, qui dispose d’un important potentiel hydrographique, ne peut manquer ce grand rendez-vous de dimension continentale. La forêt reste aussi un terrain sur lequel la RDC peut encore faire valoir ses droits. Quand on sait que le pays peine à trouver son compte dans le secteur minier, malgré le boom de ces dernières années.
    Voilà des questions sur lesquelles l’Afrique en particulier, et le monde, en général, attendent voir la RDC porter haut sa voix. Malheureusement, à Kinshasa, on reste aphone. Et la classe politique qui devait soulever un débat national autour de ces différentes questions a les yeux braqués ailleurs. La conservation du pouvoir, pour les uns et la conquête du pouvoir pour les autres dictent désormais les mœurs de la classe politique. Tout ce qui n’entre pas dans ce schéma est relégué au second plan.
    Autrement dit, tous sont embrigadés dans la politique du ventre, de leur propre ventre. Au point que l’avenir du pays est le cadet de leurs soucis.
    Et que dire de l’élite intellectuelle, qui devait servir de lampadaire pour éclairer le chemin ? En existe-t-il réellement une en RDC ?
    Comme les animaux malades de la peste de Jean de La Fontaine, quasiment tous les intellectuels se sont alignés au motif que la politique prime sur tout. Les autres sont réputés démissionnaires sur toute la ligne.
(Lu ce 12 avril 2014)

9 avr. 2014

Pater Hugo Huber SVD in memoriam

ater Hugo Huber (1919-2014)

Rheienck / Schweiz - Am Montag, 7. April, ist Pater Hugo Huber im Pflegeheim St. Franziskus in Menzingen im Alter von 94 Jahren friedlich eingeschlafen. Von 1960 bis 1989 wirkte er als Professor für Ethnologie an der Universität Freiburg.
J'ai connu le Père Huber dès mon arrivée à Fribourg en 1987 grâce à mon condisciple svd Albert Kappenthuler. Il enseignait l'ethnologie à la Faculté des lettres. J'ai été une fois le voir à Froideville. A cette occasion, il m'a raconté qu'il avait effectué en 1960 un voyage au diocèse de Kenge. A cette occasion, il avait trié des œuvres d'art à Kimbau et sélectionné l'impressionnant masque suku Kakungu qui se trouve au Musée SVD de Steyl (c'est moi qui souligne ce détail). Que son âme repose en paix!

Adieu Pascaline Ilenda

9 avril 2014. Voici les messages reçus:
"Ya Claver, Ya Passy has passed away. " (SMS de Gaby Ilenda)
"Bjr Ya Claver cmt allez-vous? Je vous informe de la mort de Ya Passy Ilenda depuis cette nuit" (Serge Madilu, sur Facebook)
"Merci Serge! Quoi dire? Puisse le Seigneur recevoir l'âme de Pascaline dans Son Royaume Eternel. Condoléances émues à toute la famille." (CM sur Facebook)
Dieu a donné, Dieu a repris. Honneur et gloire à Son Nom! Je m'unis de coeur à tous ceux et toutes celles qui pleurent Passy en ce jour. Paix à son âme!

8 avr. 2014

Rwanda: Quel camouflet pour les Français!

6-7 avril 2014. Commémoration des 20 ans du génocide rwandais. Acculée par les accusations de Kagamé pour leur participation au génocide, la France a renoncé à se faire représenter par Mme Taubira, ministre de la justice et garde des sceaux, à cette commémoration. Cependant, elle a demandé à son ambassadeur à Kigali d'y être présent. La veille de la cérémonie vers 22h30 le ministère rwandais des affaires étrangères a officiellement informé l'ambassadeur de France du retrait de son accréditation aux cérémonies.
Quel camouflet en plein visage pour la France! J'estime pour ma part que les Français n'ont pas suffisamment pris la mesure du drame qui caractérise leurs relations avec le Rwanda. Pour avoir refusé le français comme langue officielle au profit de l'anglais, ce pays a pris de facto ses distances vis-à-vis de la France. Pour Kagamé et Kigali, la page française est définitivement tournée surtout à cause des rumeurs suscitées en France sur les vrais auteurs de ce génocide et le soupçon qui pèse sur les autorités rwandaises. Le ton se durcit à chaque tournant des événements.
Toutefois, je suis étonné que les Belges, eux aussi accusés de génocidaires, n'aient rien fait contre les calomnies de Kagamé. On me dira sans aucun doute que c'est deux pays différents. Soit. Mais l'ancien colonisateur a préféré jouer profil bas. Dans tous les cas, les Français en ont pris pour leur discours ambigu. Kagamé ne craint personne, aucun pays, sauf les Etats-Unis et le Royaume Uni.

5 avr. 2014

Ruh in Frieden, Peter (1928-2014)

"Lieber Claver,

ich möchte dich doch darüber informieren, dass Peter am 30. März gestorben ist. Wenn du mal Zeit und Lust hast,,kannst du ja reinschauen auf der Internetseite unter Padre Pedro (Mettenleiter).
 
Deine Traudl" (Email von heute)
 
"Mein Beileid, an Traudl und Angehörigen".
C
 
PS: Pater Peter Mettenleiter war ein Diözesanpriester des Bistums Rotenburg, Baden-Würtenberg. Sein ganzes Leben hat er in Guatemala als Missionar verbracht. Padre Pedro war mit Leib und Seele den Menschen von Guatemala sehr verbunden. Sehr beliebt war er, da er durch seine "Stiftung Guatemala-Hilfe" den Ärmen sehr behilflich and nah war. Hat mir Claus Schmitt erzählt, der ihn mal besucht hat. Ich habe ihn nie persönlich gesehen, aber sehr viel über ihn gehört. Er war der Vetter von Traudl Schmitt. Im Juli 1997 sollte ich eine Reise nach Guatemala unternehmen aber sie hat nie stattgefunden. Wissen Sie warum? Nur weil Guatemala und die Demokratische Republik Kongo keine diplomatische Beziehungen hatten. Das heisst: "Kongelesen dürfen nach Guatemala nicht fliegen und umgekehrt", wurde mir durch das Konsulat in Lausanne gesagt. So hatte ich die einzige Gelegenheit, ihn zu treffen, verpasst.
Peter, ruh in Frieden unseres Herrn.
C

Des punitions

Dans ma vie, j'ai comme tout humain commis beaucoup de fautes. Ma conscience est claire là-dessus. J'en commets encore tout en cherchant à m'améliorer continuellement. J'ai subi dans le passé des punitions et des humiliations pour toutes sortes d'erreurs, à la maison comme à l'école quand mon propre père fut mon directeur. Paix à son âme! J'en étais arrivé à me révolter contre lui, à refuser d'aller à l'école, au point de l'obliger d'intervenir sur un ton plus conciliant. Ces punitions ont sans aucun doute tôt forgé mon caractère et fait de moi ce que je suis aujourd'hui.
Au petit séminaire de Kalonda, les punitions consistaient surtout à faire du travail manuel (champs, jardin, poulailler, sarclage, etc.) pendant que le reste des séminaristes avait promenade ou sport. Ces punitions pouvaient parfois prendre une ampleur démesurée. Tout kalondais de mon époque se rappelle des exploits de Bimbala qui, à l'ébahissement de tous, eut à couper à lui seul une dizaine de palmiers sur un espace broussailleux qui devint plus tard un beau terrain de football. Je n'ai jamais su le motif de cette punition demeurée légendaire.
J'ai subi certes toutes les sortes de sanctions infligées à tout le monde. Cependant, je me souviens particulièrement d'une qui m'a été imposée par l'abbé Firmin Kilunga d'heureuse mémoire. J'étais en deuxième cycle d'orientation. Pour avoir dérangé pendant son cours, Monsieur Crispin Manswala m'a fait sortir de la classe et envoyé m'expliquer chez le préfet de discipline. Comme punition, l'abbé m'a remis un passage du Cid de Corneille, que je devais mémoriser pendant une heure: "O rage, o desespoir, o vieillesse ennemi / N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie? /... Mon bras qu'avec respect toute l'Espagne admire / Mon bras qui tant de fois a sauvé cet Empire /" Quelle belle punition! Croyant me punir, l'abbé m'avait rendu un énorme service car aujourd'hui enseignant littéraire, je recours volontiers à cet extrait pour expliquer des notions élémentaires de poésie (alexandrin, rime, césure, versification, prosodie, accent tonique, etc.) à mes étudiants. Il m'arrive aussi d'utiliser "l'Ode à Cassandre" de Ronsard, appris de M. Isaac Mbemba. J'aime bien rendre hommage à mes maîtres formateurs.
Moralité: "Les sanctions doivent servir à élever la personne humaine plutôt qu'à l'humilier." Souvent, les individus qui dirigent ont tendance à recourir à la violence, à sévir plutôt qu'à corriger.

2 avr. 2014

Le 1er avril: journée de la politique

"Claver,
Le 1er avril est passé. C'était autrefois la journée du mensonge. Aujourd'hui, c'est la journée mondiale de la politique. Je vais expliquer. Politique, comme tu aimes dire, égale mensonge. Un "poisson d'avril", voilà comment on l'appelait du temps de mon enfance. Ce poisson-là n'a jamais été attrapé ni consommé. Mensonge, menterie et imposture ! Yambula politiki! Perestroika, pendant l'année sauf le 1er avril. Sinon vous trouverez tous les poissons d'avril à votre porte. Seul le mensonge vous aidera à les esquiver. "Buka bango lokuta", postnom d'un illustre politicien congolais. Mgr Lubaki avait trouvé mieux: "Lubaki ne Lubaki, ka nge nyama ngwaku", dixit abbé Sébastien Zoubakela. Pour les politiciens, le poisson d'avril dure toute l'année. D'où le 1er avril correspond à la journée de la politique. Voilà encore un raisonnement alambiqué! Tout cela doit te rappeler du bon vieux temps".
Le Pourfendeur