L'Afrique réalise des records inouïs. Les vieux présidents s'accrochent au pouvoir et y réussissent sans même battre campagne. C'était le cas de Mugabe au Zimbabwe hier, et celui d'Abdelaziz Bouteflika en Algérie aujourd'hui. Ces gérontocrates savent convaincre leurs électeurs ou mettent en place des mécanismes bien huilés pour conserver le pouvoir sans déverser du sang. Pas si vrai que cela, car le vrai pouvoir est souterrain, silencieux. 87 ans, 81% de voix. Quelle poétique coïncidence!
Entre-temps, le monsieur est malade, j'ai vu une image de lui sur une chaise roulante. D'aucuns ont parlé sur le net d'une élection d'un moribond. Saura-t-il exercer son métier ou achever son mandat? La question demeure ouverte, Dieu seul peut y répondre. Les Algériens ont choisi: c'est la loi du plus fort, la loi de la démocratie qui a prévalu.
Les analyses que j'ai lues à ce sujet soulignent la stabilité que sa réélection pour un quatrième mandat assure au pays. Mieux vaut traiter avec le diable qu'on connaît, plutôt que d'aduler un ange inconnu. Malgré un taux élevé de chômage chez les jeunes qui s'adonnent au billard, le pays va bien en général; pourquoi le déstabiliser en choisissant l'imprévisible? Cette logique convient à tous les bénéficiaires directs de ce régime. Le discours de l'oligarchie politique et financière a fini par persuader les consciences des électeurs algériens à voter à 87% pour l'habile octogénaire. Vive Bouteflika, Vive l'Algérie!
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