LES ENJEUX DE SURVIE D’UN PAYS
Au moment où les politiciens s’inquiètent pour leur survie politique, la plupart des Congolais broient du noir. Dans leur kaléidoscope se profile un avenir sombre pour leur pays. Cela au regard des enjeux à la fois régionaux et internationaux qui étreignent la RDC.
Leur première préoccupation concerne le climat d’insécurité permanente dans l’Est où, malgré tous les efforts pour leur neutralisation, les FDLR, les ADF-Nalu et divers autres groupes armés ont conservé leur capacité de nuisance. Plus à l’Ouest, les rebelles du FLEC (Front de libération de l’enclave de Cabinda) sont signalés dans plusieurs localités du territoire de Tshela, dans le Bas-Congo. Les Forces armées angolaises qui se préparent à les traquer menacent de traverser la frontière pour les neutraliser à partir de leur base arrière, située en terre congolaise.
Au Nord, les militaires des ex-Forces armées centrafricaines et ceux de la garde rapprochée de l’ex-président François Bozizé ont établi leur quartier général dans la province de l’Equateur, sans compter les éléments de l’armée sud-africaine, dont la présence reste toujours inexpliquée tant à Kinshasa qu’à Pretoria.
Pendant ce temps, au Katanga, les Bakata-Katanga convergent et se réorganisent autour du « triangle de la mort » situé entre Pweto, Mitwaba et Manono. On dirait que cette province échappe au contrôle de Kinshasa. Car la sonnette d’alarme tirée dernièrement par Mgr Fulgence Muteba, évêque de Kilwa–Kasenga, n’a apparemment pas ému le gouvernement.
Au-delà de tous ces enjeux sécuritaires, il y en a bien d’autres, plus économiques, où la RDC pourrait jouer un rôle déterminant. Il s’agit, notamment de la gestion de l’eau, qui refait surface au centre de grands enjeux sous-régionaux. La RDC, qui dispose d’un important potentiel hydrographique, ne peut manquer ce grand rendez-vous de dimension continentale. La forêt reste aussi un terrain sur lequel la RDC peut encore faire valoir ses droits. Quand on sait que le pays peine à trouver son compte dans le secteur minier, malgré le boom de ces dernières années.
Voilà des questions sur lesquelles l’Afrique en particulier, et le monde, en général, attendent voir la RDC porter haut sa voix. Malheureusement, à Kinshasa, on reste aphone. Et la classe politique qui devait soulever un débat national autour de ces différentes questions a les yeux braqués ailleurs. La conservation du pouvoir, pour les uns et la conquête du pouvoir pour les autres dictent désormais les mœurs de la classe politique. Tout ce qui n’entre pas dans ce schéma est relégué au second plan.
Autrement dit, tous sont embrigadés dans la politique du ventre, de leur propre ventre. Au point que l’avenir du pays est le cadet de leurs soucis.
Et que dire de l’élite intellectuelle, qui devait servir de lampadaire pour éclairer le chemin ? En existe-t-il réellement une en RDC ?
Comme les animaux malades de la peste de Jean de La Fontaine, quasiment tous les intellectuels se sont alignés au motif que la politique prime sur tout. Les autres sont réputés démissionnaires sur toute la ligne.
(Lu ce 12 avril 2014)
(Lu ce 12 avril 2014)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire