Le 22 décembre a été une journée spéciale, une journée de rencontres inhabituelles. Commençons par le commencement. Je venais de récupérer ma caracasse de BMW après plus d'un mois de garage, et j'étais heureux de la remettre une fois de plus sur la route. Dans la vie, on dit: mieux vaut traiter avec le diable qu'on connait plutôt qu'avec l'ange qu'on ne connait pas. Cet adage s'est avéré dans ma dernière aventure. Fin octobre, la voiture commençait à démarrer difficilement, mais démarrait quand même lorsqu'on la poussait. J'ai pris la résolution de consulter le mécanicien d'un ami sénégalais, lequel m'a renvoyé chez son collègue électricien. Ce dernier avait besoin, pour diagnostiquer la panne, de la garder pendant deux jours; mais la voiture continuait de démarrer normalement... jusqu'au jour où elle n'a plus démarré. Incompétence totale. Incapacité de donner un diagnostic crédible. Il fallait tantôt ceci, tantôt cela jusqu'à que j'ai effectué mes voyages pour la Martinique, et pour la Jamaïque. En plus de l'incompétence, ce monsieur est un très mauvais gestionnaire de son affaire. Comment peut-il gérer son garage sans jamais se donner la peine de répondre aux coups de fil ni de rappeler en cas d'absence? Je lui ai même envoyé un MSN depuis la Martinique pour qu'il me donne le numéros du chassis du véhicule, pas de réponse. A mon retour, je n'ai plus rien voulu entendre et ai récupéré le véhicule pour le soumettre au service de mon mécanicien habituel. J'avais évité d'aller chez lui, parce que j'estimais qu'il me faisait très cher ses services. Eh bi1ien, la panne de démarrage a été réparée en moins de trois jours par mon mécanicien.
Hier donc, en sortant de chez moi, à la station de bus, j'ai pris un monsieur de notre quartier qui donne des signes de débilité mentale. C'est à peine que j'ai pu comprendre qu'il souhaitait que je le dépose au rond-point de Orange Hill. Je n'ai pas pu échanger avec lui, car ses phrases étaient inaudibles et incompréhensibles. A l'université, je me suis accordé une pause à midi pour visiter un supermarché au bas de la colline. A mon retour, au moment de traverser pour une route secondaire, s'est affalé devant moi un monsieur qui tentait de traverser. Je suis sorti pour lui porter secours et le relever. "Are you drunk?", "No Sir. I just fall down anytime I make a faux pas. I am disabled and have no control over my movement with the cane." Il m'a remercié avant de continuer son chemin. C'était un handicapé physique. Plus tard, j'apprendrai qu'il s'appelle Jeffrey et qu'il est devenu estropié à la suite d'un accident de circulation.
Ces deux événements m'ont profondément touché à tel point que je me suis confié à la première collègue qui est passée à mon bureau. Comment expliquer qu'en l'espace de trois ou quatre heures, j'aie eu à porter assistance à deux handicapés: l'un mental et l'autre physique? Elle m'a répondu: "The answer to this is hidden in the unfathomable mystery of the divine will". "Amen!" ai-je répondu.
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