Cette année a été décisive en Afrique Centrale et de l'Est en termes de démocratie. Les uns y voient un avancement pendant que d'autres y voient une consolidation de la volonté populaire. Plusieurs chefs qui sont annoncés fin mandat en 2016 ou 2017 ont touché à leur Constitution afin de permettre aux présidents de continuer un troisième mandat. Hier, le président s'est fait réélire au Burundi, passant outre la loi qui lui interdisait de se représenter pour un troisième mandat. A Brazzaville, l'Assemblée nationale a modifié la Constitution en faveur du président sortant. Aujourd'hui, le peuple rwandais est appelé à un referendum pour se prononcer sur la réforme de la Constitution qui va permettre à son président de se représenter jusqu'en l'année 2034. La clé du problème dans ces trois pays, c'est le rôle majeur de l'Assemblée nationale qui, en toute légitimité et liberté, peut décider de l'interprétation des lois.
En RDC, il y a une nuance fondamentale. On ne touche pas à la Constitution. Le président appelle à un dialogue sans annoncer son intention de se représenter ou pas. Chacun y va de son latin. Ses partisans trouvent cela légitime tandis que les opposants lui reprochent de semer de la confusion dans les esprits, en invitant les Congolais à un dialogue pour des élections apaisées. Les partisans soutiennent qu'au vu des réalités géopolitiques et des contraintes financières, le dialogue inclusif baliserait le terrain et dégagerait un consensus pour des élections libres, transparentes, peu onéreuses et crédibles. Le dialogue serait aux yeux des opposants une manoeuvre susceptible de retarder les élections et de favoriser le fameux glissement tant décrié. Y aura-t-il élection ou non cette année en RDC? La question reste sur les lèvres. La réponse à cette question dépend de l'humeur de l'interlocuteur et du côté où il se place. Attendons donc voir!
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