24 novembre 1965. Une date pour tout citoyen congolais qui a un certain âge. En 1965, lorsque Mobutu prit le pouvoir, j'étais en troisième primaire à Kenge, à l'école St Frédéric aujourd'hui Mateka Mbuta. Ce jour-là, je m'en souviens. Monsieur Séverin Mayamba notre maître nous a informé de la destitution de Joseph Kasavubu par le lieutenant-colonel Joseph-Désiré Mobutu. J''étais très triste pour Kasavubu, plus par sympathie et ignorance que pour un quelqconque jugement personnel négatif. Ma première réaction était que Mobutu était mauvais pour avoir usurpé le pouvoir de l'autre. Mobutu m'était complètement inconnu; je n'avais jamais entendu parler de ce monsieur avant son coup d'état. Une expression que d'ailleurs j'entendais pour la première fois.
Peu de temps après, j'ai eu l'occasion de le voir à deux reprises sur le boulevard Kasavubu accompagnant respectivement les présidents Bokasa, mwana-mboka et François Tombalbaye. en juillet-août 66 à Kinshasa. Ma famille habitait la rue Kisoke, à deux pas du boulevard. Les jours où Mobutu passait, déjà dans la matinée, des gardes républicains étaient postés un peu partout. Souvent on ne comprenait pas trop pourquoi ils étaient là jusqu'à l'arrivée de l'illustre personnage. Les enfants de l'époque scandaient, je m'en souviens, qu'il irait en enfer pour avoir tué les Kimba et consorts. Le 24 novembre, c'est Mobutu Sese Seko, c'est-à-dire une histoire de trente deux ans d'un pays désormais attaché au sort et à la personnalité d'un individu, Mobutu qui a si longtemps marqué notre destinée. J'ai revu Mobutu en 1974 à la FIKIN, en 1980 et 82 à Rome. Et à ces deux reprises à la résidence de l'ambassadeur Tshimbalanga comme au Vatican, j'ai pu lui parler et posé des questions sur le pétrole d'Oshwe. Les amis s'en souviennent... hélas, les proches sont partis. Du groupe du Vatican sont encore en vie Léon Kalenga, aujourd'hui nonce apostolique, Jean-Bosco Matand', ancien recteur de l'UCC, Mole, professeur à l'UCC, Félicien Ilunga, ex directeur des OPM, et Augustin Mwamba Tshibanda de Luiza. Flavien Busina et Jean-Marie Mbungu sont décédés. Paix à leur âme!
Le 24 novembre 1965 fut considéré par beaucoup de personnes aux regards froids et sombres le signe de la descente aux enfers du Congo-Kinshasa, car cette date inaugura une dictature implacable de 32 ans où le peuple fut batardisé, saigné à sang et muselé. Où l'économie du pays a fait faillite. Où aucun signe de progrès n'a été observé en termes de démocatie et de culture. J'ai vécu comme tout congolaisl'ascension et la descente aux enfers de ce personnage. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, Mobutu était un chef qui savait se faire ciaindre; mais aussi un brillant orateur et leader. Ses meetings étaient un véritable dialogue entre le chef et son peuple. Communicateur sans scrupule, harangueur infatigable, artiste de la parole, il savait retenir l'attention de son auditoire en recourant à tous les registres de l'art oratoire. Lors des invasions du Shaba, le héros de Kamanyola était au front avec son épouse Antoinette. Son défaut: il était un impitoyable dictateur.
Le Maréchal Mobutu avait aussi son idéologie politique: le nationalisme congolais authentique devenu plus tard sa philosophie de l'authenticité. Il voulait au départ se situer dans la ligne du nationalisme de Lumumba, sans forcément y croire. Son régime fut marqué par un grand sens d'unité national et une prise de conscience de notre africanité. Malheureusement, très politisée, voire trop politisée pour être prise au sérieux et acceptée par tout le mode. Aucune pensée rigoureuse et systématique n'en est sortie. Pourtant, il y avait pas mal d'idées et d'attitudes susceptibles de nous fasciner. L'Institut Makanda Kabodi était loin de répondre aux aspirations du peuple malgré la qualité de ses organisateurs. Dans son désir de dépasser la négritude de Senghor, Mobutu créa même la LENA (Ligue des Etats Négro-Africains) à une époque donnée, concoctée par l'insatiable Sakombi Inongo. Le but inavoué de ces tentatives était de se faire une aura aussi bien intellectuellement, culturellement que socialement. Il y a eu meme un produit médical appelé Mobutu-Moubarak, un soi-disant traietment contre le sida.
Ainsi s'est passée ma journée d'hier. Et ces pensées désordonnées me sont passées par la tête. Le 24 novembre fait hélas partie de notre patrimoine historique. On ne peut rien y changer.
Le 24 novembre 1965 fut considéré par beaucoup de personnes aux regards froids et sombres le signe de la descente aux enfers du Congo-Kinshasa, car cette date inaugura une dictature implacable de 32 ans où le peuple fut batardisé, saigné à sang et muselé. Où l'économie du pays a fait faillite. Où aucun signe de progrès n'a été observé en termes de démocatie et de culture. J'ai vécu comme tout congolaisl'ascension et la descente aux enfers de ce personnage. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, Mobutu était un chef qui savait se faire ciaindre; mais aussi un brillant orateur et leader. Ses meetings étaient un véritable dialogue entre le chef et son peuple. Communicateur sans scrupule, harangueur infatigable, artiste de la parole, il savait retenir l'attention de son auditoire en recourant à tous les registres de l'art oratoire. Lors des invasions du Shaba, le héros de Kamanyola était au front avec son épouse Antoinette. Son défaut: il était un impitoyable dictateur.
Le Maréchal Mobutu avait aussi son idéologie politique: le nationalisme congolais authentique devenu plus tard sa philosophie de l'authenticité. Il voulait au départ se situer dans la ligne du nationalisme de Lumumba, sans forcément y croire. Son régime fut marqué par un grand sens d'unité national et une prise de conscience de notre africanité. Malheureusement, très politisée, voire trop politisée pour être prise au sérieux et acceptée par tout le mode. Aucune pensée rigoureuse et systématique n'en est sortie. Pourtant, il y avait pas mal d'idées et d'attitudes susceptibles de nous fasciner. L'Institut Makanda Kabodi était loin de répondre aux aspirations du peuple malgré la qualité de ses organisateurs. Dans son désir de dépasser la négritude de Senghor, Mobutu créa même la LENA (Ligue des Etats Négro-Africains) à une époque donnée, concoctée par l'insatiable Sakombi Inongo. Le but inavoué de ces tentatives était de se faire une aura aussi bien intellectuellement, culturellement que socialement. Il y a eu meme un produit médical appelé Mobutu-Moubarak, un soi-disant traietment contre le sida.
Ainsi s'est passée ma journée d'hier. Et ces pensées désordonnées me sont passées par la tête. Le 24 novembre fait hélas partie de notre patrimoine historique. On ne peut rien y changer.
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