11 nov. 2016

10.11.16: Chez Ambroise Tine à Thies


Un des points forts de ma visite au Sénégal a été la rencontre avec l'abbé Ambroise Tine ce 10 novembre 2016, Pour rien au monde, je passerais au Sénégal sans rencontrer l'homme de Sebikotane. Aussitôt que ma présentation a été faite, j'ai décidé de me libérer de ce devoir d'amitié. Il s'agissait de retisser un intervalle de 34 ans de vie et de rendre grâce au Seigneur de nous avoir de nouveau réunis. Que des morts pendant ce temps! Que des pensées et des souvenirs! Paix à leurs âmes!
Ambroise a mis tous les moyens pour que je ne rate pas de le voir. Il m'a envoyé une voiture taxi avec comme chauffeur Mr. Babakar qui était 12h50 au parvis de l'Hötel Ngor Diarama pour un rendez-vous prévu à 13 heures. Quelle ponctualité! Je me suis éclipsé à l'anglaise du colloque, glissant quelques au revoir discrets à des collègues conférenciers. J'avais promis de donner 2000 FCA à un photographe qui m'a gentiment présenté deux jolies images prises lors de ma présentation. Hélas, je n'avais pas de CFA en ce moment-là, et je suis parti oubliant d'honorer ma parole. Je vais demander aux organisateurs du colloque de faire ce geste honorable en mon nom. J'ai viraiment honte d'avoir AGI comme le dernier des malfrats. Je m'en veux d'avoir oublié cet engagement.
De Ngor Diarama, j'ai fait un tour à l'hôtel Fana afin de récupérer un de mes livres que je tenais à dédicacer à mon ami. La route fut une découverte du Sénégal profond, un voyage dans l'espace des efforts de modernisation du Sénégal. Alors là, il faut le dire haut et fort. Le Sénégal a un degré de développement très élevé tout comme il est le plus avancé en matière de démocratie. L'autoroute est construite sur le modèle des autoroutes françaises. Je me suis senti comme voyageant entre Besançon et Paris. Copie conforme. Avec des points de péage automatiques et manuels, exactement comme en France. A aller c'était un paiement manuel et au retour un paiement automatique. Et le Centre Abdou Diouf où s'est tenu le dernier sommet de la Francophonie. Quelles infrastructures impressionnantes. L'autoroute a été construite par Wade, mais Mr Macky Sall a aussi ses réalistations sur le même tronçon routier. Il faut voir ça. La limite de vitesse est de 110 Km officiellement, comme chez De Gaulle. A la sortie de Thies, on a pris la route nationale qui y mène par Sebikotane. 
J'ai remarqué les véhicules roulent en ordre, quoique Mr Babakar se plaignât de fréquentes infractions effectuées par certains chauffeurs. Je n'y ai personnellement rien vu de grave, étant habitué à la circulation chaotique de Kinshasa. Enfin m'est apparu Thiès, la ville politique du Sénégal d'où sont parties les fameuses grèves qui ont fait la puissance des syndicats. Avant d'atteindre l'hôtel de ville, je vois une place de spectable sur la gauche, et en face un petit parc que Senghor alors maire de la ville embellie avec de jolies fresques artistiques. Puis, sous de gigantesques kaïcedrats et fromagiers, m'est apparue la Cathédrale Ste Anne derrière laquelle se trouve la Procure où travaille l'abbé Ambroise.
Quelles retrouvailles avec Ambou! Quelle émotion de revoir cet ami comme si trente années n'étaient que l'espace de quelques heures dissipées dans la mémoire de nos consciences; Quel plaisir enfin de retrouver, l'homme, égal à lui-même, dans sa tenue de jeans et ample chemise à manches courtes rayées. A part quelques cheveux grisonnants et une barbe qui prend de la couleur de sagesse, comme la mienne, Ambou est demeuré simple, généreux, ouvert, organisé et intelligent. Oui, c'est un monsieur très intelligent tel que le Sénégal sait en produire. Monsieur l'abbé que je trouve dans son bureau au milieu de ses colloborateurs Roland et Céline (Cécile?), est le procureur diocésain. Un vrai procureur diocésain. Il décide qu'on aille prendre notre déjeuner au restaurant du coin avant qu'on fasse un tour de la ville. Sa jeep Mercedès est fort enviable, mais je le taquine en lui disant qu'il marchera beaucoup lorsqu'il me rendra visite à la Barbade, car il faudra bien qu'il prenne du repos. Ambroise travaille beaucoup. Pendant que nous essayons de manger quelque chose, son téléphone ne cesse de sonner. En effet une délégation du gouvernement allemand visitera Thies le 18 novembre; un coup de l'ambassadeur ou ambassadrice d'Allemagne lui prend quelques minutes. Il maîtrise son sujet, organise les choses à la minutes près. On parle de tous les copains. Correction: Ambou a travaillé pendant huit ans comme directeur national de la Caritas avant son poste actuel. Hyacinthe Dione par contre travaille à Rome à la Propaganda Fide, non pas au Culte Divin comme je l'ai écrit précédemment. Un petit tour du centre de la ville. Les écoles sont fermées à cette heure, on visite un centre pour jeunes artistes, la cathédrale. Mais on retourne au bureau. On ne s'arrête de parler des copains, de la vie et de Rome. Il m'apprend qu'il a visité Kinshasa à deux reprises dans le cadre de Caritas. Pour célébrer l'événement, l'abbé Ambroise concocte grâce à ses services un petit cocktail au champagne Moet et Chandon en mon honneur. On contacte Hyacinthe à Rome, sans succès. On lui envoie une photo du jour. En tout cas, la procure de Thiès fonctionne à merveille, maîtrisant les meilleurs programmes de gestion d'une procure, assumant la chargeant de la vie matérielle et de la logistique. D'un clic, la procure est capable de donner la situation financière d'une paroisse avec précision.
Il a parlé de Flavien Busina, "Ndembo na se". Il a parlé de "Lumu Luimpe" qui a abandonné sans alerter qui que ce soit un match de football à la mi-temps, parce qu'il faisait froid. Il a parlé de Mampuya, le "violent". Paix à leurs âmes! Il a parlé du séminariste Chinois à qu'il a appris l'italien et qu'il frappait pour différencier l'attivo et il passivo. On a échangé sur nos expériences de vie. 
C'est au tour de 18h40 qu'il laisse un chauffeur me reconduire à Dakar à bord de sa jeep. Mr Moustapha, que l'abbé appelle Phata, est très bon. Une heure et demi plus tard, je me retrouve à mon hôtel. Merci Ambroise d'avoir ravivé notre relation amicale et fraternelle! On s'est promis de ne plus couper le contact. Merci au Seigneur d'avoir fait que nous nous retrouvions au pays de la Teranga.

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