Je suis encore une fois en route, et cette fois, c'est pour Dakar, Senegal. N'Dakarou, la ville-phare du Sénégal. Le Sénégal pour moi, c'est d'abord Senghor. Il avait organisé il y a cinquante ans le premier Festival Mondial des Arts Nègres. Et ce festival célèbre son cinquantenaire auquel je vais participer. Le Sénégal évoque pour moi mon tout premier séjour à Kinshasa en juin-août 1966. Je passais de la troisième en quatrième primaire. J'avais habité dans un quartier de la commune de Kinshasa, très peuplé de Sénégalais. Un peuple que je découvrais pour la toute première. Je pense à un certain Aladi sur Isoke qui nous distribuait régulièrement des beignets. Je me souviens d'une expression "Labaran Ababa", que j'avais découverte à l'époque. Je n'ai jamais trop su ce que cela signifiait. Toujours est-il que ceux qu'on appelait "Sénégalais" n'étaient pas nécessairement de nationalité sénégalais, mais l'appellation s'appliquait à tous les Ouest-Africains. C'est plus tard que je le sus. Ma pensée va à deux amis prêtres sénégalais: Ambroise Tine et Hyacinthe Dione, qui furent mes condisciples en théologie à l'Urbanienne. Le premier avait la taille normale et le second était un géant tel qu'on en voit dans ce pays. Ils venaient du diocèse de Thies et avait fait leur philosophie au séminaire de Sebikotane. Le premier travaille actuellement comme directeur national de Caritas, le second tient un important poste au dicastère de la liturgie. Comment dire? J'ai beaucoup d'attentes. Sur la liste des participants au colloque du cinquantenaire, il y a plusieurs collègues que je connais soit de nom soit de visu. Ce sera un plaisir de mettre un visage sur les noms connus, et de revoir ceux et celles déjà connus. Ma pensée va également à un compère, Moussa Absa Sene, cinéaste, auteur entre autres des films Tableau Ferailles ou Teranga. Pas si sûr si je le rencontrerai. Ma pensée va à Mme Aminata Sow Fall, écrivaine de réputation internationale. A Mme Fatou Sal, activiste féministe, dont j'ai une fois modéré la conférence à Cave Hill, invitée par Prof. Eudine Barriteau, notre recteur actuel mais directrice de gender studies à l'époque.
J'apprends de Modou Diagne que le Sénégal est musulman à 95%. J'avais toujours cru 80%. Soit. Ce sera mon tout premier séjour dans un pays à majorité musulman. On dit que la convivialité chrétiens-musulmans est exemplaire. A Popoquine, selon Moussa, les musulmans fêtent Noël à l'église et les chrétiens participent au ramadan sans aucune friction religieuse ni fanatique. Un exemple à suivre. Quoi encore? Bref, je suis encore en route aérienne. Laissons le reste à Dieu.
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