18 mars 2017

Savoir quitter le navire?

S'il y a une leçon à tirer de l'échec de Mr Hayatou dans sa tentative de briguer un huitième mandat à la tête de la CAF, c'est justement de savoir quitter le navire à temps. Il faut savoir quitter un poste et ses privilèges lorsqu'on l'a exercé longtemps. Malheureusement, on confond l'époque de gloire avec le déclin. Le dictateur se croit le plus aimé lorsque justement son peuple décrie son action. En fait, le succès d'un temps le rend sourd aux pétitions de ses sujets. Telle est la méchante loi de la nature humaine dans la conduite des autres hommes. Mr Hayatou serait parti dans l'honneur s'il ne s'était pas cru irremplaçable, indispensable. Il a tellement connu tous les rouages du monde du foot qu'il s'est cru encore capable d'y apporter quelque chose alors même qu'il a tout donné à la confédération. Cela me rappelle le temps des conférences nationales à travers l'Afrique. Beaucoup de dictateurs les ont acceptées à la seule condition qu'ils restent encore les maîtres du navire. Certains sont tombés, d'autres plus habiles ont réussi à semer la confusion et bloqué la transition vers la démocratisation du système politique. Là où il y a eu changement de leader, les présidents des conférences ont été applaudis; tandis que là où les maîtres sont demeurés au pouvoir, on a crié au scandale et à la corruption.
Le cas Fillon peut être évoqué pour servir d'exemple. Voilà un homme politique plébiscité vainqueur jadis, qui aujourd'hui peine à rassembler le consensus et la majorité autour de son nom. Et pour cause? Il est accusé d'avoir accordé un emploi fictif ou des emplois fictifs à son épouse. Clamant son innocence alors même que les sondages lui sont défavorables, il tient à lutter et continuer sa campagne. En fin politicien, il se démarque de ses premières déclarations - notez la contradiction - et se crée un autre leitmotiv de campagne pour rédorer son image de marque édulcorée par les affaires judiciaires. Devrait-il quitter ou ne devrait-il pas quitter le navire électoral? Les gens sont sceptiques, lui-même et ses acolytes croient encore fermement à une victoire écrasante.
Revenons au foot. Arsène Wenger, entraîneur d'Arsenal depuis deux décennies. Homme très sérieux, un monsieur! Très professionnel, fin tacticien, bon recruteur, amateur du beau foot à la Barcelone, M. Wenger est, selon les supporters d'Arsenal, à bout de souffle. Il a mis cette équipe sur orbite, mais les résultats ne suivent plus. L'équipe a besoin d'un sang nouveau, plus jeune, prompt à prendre les risques que le temps n'ose plus accorder à M. Wenger. Les supporters ont mmédiatement besoin d'un titre pour maintenir l'équipe sur le diapsaon. Désillusion vient après désillusion. La faute incombe au sénillant coach. La double humiliation subie en huitième de Champions League face au Bayern ne parle pas en sa faveur tout comme l'incertitude du championnat national. Mais, hélas, il est temps de partir. Le boss se ferait honneur maintenant de partir de son propre gré plutôt que d'attendre qu'on le limoge. La situation actuelle n'est plus sous son contrôle.
Ainsi va la vie. On a beau se faire apprécier mais la roue de la vie porte sa propre fortune. Tant qu'on a la force, on peut tenir. Mais la question la plus pertinente est: "jusques à quand?" Les observateurs ne dorment pas, ils voient ce qui se trame derrière les bons offices. En sports, en politique, en arts, dans la vie sociale et familiale, la fin peut parfois être catastrophique, brutale et humilante. Il faut savoir partir, il faut savoir quitter.
 
 

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