Ibangu et Mukawa me rappellent des étapes de ma propre enfance. Lorsque j'étais enfant, j'aimais beaucoup les chiens. Je les adorais. Souvent, c'était lié à mes séjours à Kimfingia, chez mes grands-parents. J'en garde deux séparations très douloureuses en souvenir. La première, je ne devrais pas être encore à l'école, le chien là s'appelait Foc. Ou Phoque pour correspondre au mot français que je découvris plus tard. On l'avait eu à Kabwita. Il a disparu happé par la forêt de Panda. Je me souviens l'avoir vu attraper et relâcher des "thotu" sur la descente du "zumbu" de Kitundu.. Géocôterie suku oblige. Témoins: mes oncles paternels Richard Munzenza et Dieudonné Bunda.
La deuxième séparation fut plus poignante. Nous sommes en 1968. Sur mon insistance, Papa a acheté chez les Soeurs carmélites de Kimbau un beau chiot d'à peine une semaine, pas plus. Je l'ai nommé Bobby, avec la complicité de Papa Bunda. Ensemble, nous le soignions avec toutes les précautions nécessaires. Nous l'avons amené de Kimbau à Kimfingia dans le but de le confier aux soins du patriarche Kahiudi. Il a succombé, hélas, quelques semaines plus tard, rendant très triste notre séjour au village. Je me suis longtemps reproché cette disparition. Depuis, j'ai évité d'avoir des chiens. J'en ai rencontré d'autres au cours de ma vie, certes, mais un seul m'a marqué.
A Wurmlingen, quoique je me sois particulièrement attaché aux chiens de Traudl Schmitt, je garde un souvenir émouvant de Noelle qui m'a appris que les chiens éprouvent des sentiments de colère, d'amitié, de haine et de vengeance. Une fois, arrivé en visite, Noelle était fâchée contre sa maîtresse. La colère était tellement forte qu'elle ne la laissait s'approcher ni d'elle-même ni de moi, pendant qu'elle se montrait très gentille à mon égard. Et pour cause? La maîtresse de maison l'avait fait châtrer la veille chez le vétérinaire. Une opération pénible. En fait, le chien reprochait à Traudl de lui avoir fait subir ce supplice. Mal lui en prit.
Dimanche 5 mars. Mes enfants hier se sont pris d'amitié pour un chien qui vagabondait au parking de PriceSmart. Comme ce dernier les suivait, ils n'ont pas hésité à proposer que nous nous l'approprions. A la réplique de leur maman suggérant que un tel acte serait un délit, que ledit chien est trop propre pour n'appartenir à personne, ils ont unaniment évoqué la loi de la protection de la nature et des animaux. Claver et sa soeur estimaient qu'il était de notre devoir d'assurer un logis à un si sympathique chien. Ils ont tellement insisté que j'ai haussé le ton pour les faire taire. Une fois dans la voiture, Mademoiselle Ibangu a éclaté en sanglots, prise de pitié pour ce pauvre chiot que nous laissions seul, abandonné à son propre sort. Surpris par tant de tenacité et de compassion, je les ai encore une fois rappelés à l'ordre et au calme.. En réponse, nous avons été obligés de prier pour le pauvre chiot sans maître. Après cette prière spontanément dite par leur mère, Mademoiselle Ibangu a tenu à savoir si j'ai prié de bonne foi, sans arrières-pensées. J'ai complu à sa demande comme Saint François. Et de conclure: "Tous les chiens que nous croisons dans les rues, ne sont pas forcément abandonnés ni vagabonds."
La deuxième séparation fut plus poignante. Nous sommes en 1968. Sur mon insistance, Papa a acheté chez les Soeurs carmélites de Kimbau un beau chiot d'à peine une semaine, pas plus. Je l'ai nommé Bobby, avec la complicité de Papa Bunda. Ensemble, nous le soignions avec toutes les précautions nécessaires. Nous l'avons amené de Kimbau à Kimfingia dans le but de le confier aux soins du patriarche Kahiudi. Il a succombé, hélas, quelques semaines plus tard, rendant très triste notre séjour au village. Je me suis longtemps reproché cette disparition. Depuis, j'ai évité d'avoir des chiens. J'en ai rencontré d'autres au cours de ma vie, certes, mais un seul m'a marqué.
A Wurmlingen, quoique je me sois particulièrement attaché aux chiens de Traudl Schmitt, je garde un souvenir émouvant de Noelle qui m'a appris que les chiens éprouvent des sentiments de colère, d'amitié, de haine et de vengeance. Une fois, arrivé en visite, Noelle était fâchée contre sa maîtresse. La colère était tellement forte qu'elle ne la laissait s'approcher ni d'elle-même ni de moi, pendant qu'elle se montrait très gentille à mon égard. Et pour cause? La maîtresse de maison l'avait fait châtrer la veille chez le vétérinaire. Une opération pénible. En fait, le chien reprochait à Traudl de lui avoir fait subir ce supplice. Mal lui en prit.
Dimanche 5 mars. Mes enfants hier se sont pris d'amitié pour un chien qui vagabondait au parking de PriceSmart. Comme ce dernier les suivait, ils n'ont pas hésité à proposer que nous nous l'approprions. A la réplique de leur maman suggérant que un tel acte serait un délit, que ledit chien est trop propre pour n'appartenir à personne, ils ont unaniment évoqué la loi de la protection de la nature et des animaux. Claver et sa soeur estimaient qu'il était de notre devoir d'assurer un logis à un si sympathique chien. Ils ont tellement insisté que j'ai haussé le ton pour les faire taire. Une fois dans la voiture, Mademoiselle Ibangu a éclaté en sanglots, prise de pitié pour ce pauvre chiot que nous laissions seul, abandonné à son propre sort. Surpris par tant de tenacité et de compassion, je les ai encore une fois rappelés à l'ordre et au calme.. En réponse, nous avons été obligés de prier pour le pauvre chiot sans maître. Après cette prière spontanément dite par leur mère, Mademoiselle Ibangu a tenu à savoir si j'ai prié de bonne foi, sans arrières-pensées. J'ai complu à sa demande comme Saint François. Et de conclure: "Tous les chiens que nous croisons dans les rues, ne sont pas forcément abandonnés ni vagabonds."
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