15 juillet 2017. Il est 15 heures lorsque je lis: "Mbuta Mawhoko m'informe de la mort de l'abbé Félix Manzanza à Kinshasa" (sic). Ce message est signé Bernardin Mbuku depuis Bruxelles. Surprise, silence. Premier réflexe: je guette sur Facebook ou Messenger si je peux vérifier la nouvelle. Par un heureux hasard, Bernardin est en ligne sur Messenger. Il commente que le vieux Mawhoko a reçu la nouvelle de Pashi Bay qui, lui, a été contacté par les gens de Kinshasa. Quelques minutes plus tard, c'est de Kenge que je reçois: "Ya C. J'apprends que A. Manzanza Wada me fwa na Kin". C'est alors que je décide de placer un message sur Facebook: "Felix Manzanza Wada est décédé à Kin. Prions pour le repos de son âme!" Les réactions n'ont pas tardé.
Puis tout de suite, j'ai pensé à son alter ego: l'abbé Henri-Joseph Tamuzi Madiba que je joins sur Skype. Lui aussi venait d'apprendre la triste nouvelle. Enrico est en pleurs, affecté, courageux mais abattu: "Lufwa ya Wada me zenga mono makulu. Wada ce n'est pas n'importe qui pour moi. Tu ne peux pas imaginer la profondeur de ma douleur, etc." On parle de bons vieux souvenirs. S'agissant d'une action commune à mener dans ce sens, il se plaint de l'égoïsme qui frappe la jeune génération des ses confrères, plus soucieux de doctorats mais peu enclins à assister les autres en difficulté. Mais l'heure est plutôt à la méditation, au recueillement et à la pensée pour l'ami et frère Wada-Blin. J'y reviendrai dans l'article suivant. Pendant que nous parlons, c'est Séraphin Kiosi qui m'appelle sur Imo. Connexion difficile: Enrico préfère que je prenne Séra et que je le rappelle peu après. Ce dernier s'étonne que moi qui suis à la Barbade sois déjà informé d'un événement qui se passe presque sous son nez. "Je suis connecté" que je lui réponds. Pendant que nous parlons, il reçoit un SMS de Noël Matonga confirmant le décès. J'ai donc rappelé Enrico pour l'encourager à tenir bon dans cette épreuve.
Beaucoup de personnes ont réagi d'Europe, des Amériques et du Congo sur Facebook ou m'ont appelé sur Skype, Imo, Viber pour partager cette douleur avec moi. Comment est-il mort? Telle est la question qui revenait souvent mais à laquelle je ne savais quoi répondre. J'ai dormi en passant à tout ce que j'ai vécu avec Wada, jusqu'à notre dernière rencontre au deuil d'Alida en août 2015. Tellement des choses à dire que je ne saurais par où commencer.
Jusqu'à ce matin cependant, je ne savais pas de quoi il est mort. C'est sur Facebook que Pashi Bay donnera une précision, réagissant à une question d'Evariste Pini-Pini: "Crise de diabète suivie d'une prise en charge dans un dispensaire de Kingasani vendredi et décès samedi". Entendez samedi 15 juillet. Dans un autre message, Bay continue: "Bonjour CLAVER. Pour plus de précisions ,tu peux appeler JUIF MBUYA +243 815 026 525 OU +243 992 229 552". L'ainé Dieudonné Mbuya m'a cordialement répondu: "Mon frère, il est mort de diabète. Je vais chez lui."
Oui, Wada n'est plus de ce monde. Félix Manzanza, Mangé, la voix d'or qui a résonné à Kenge, Kalonda, Kinzambi, Mayidi, Kinshasa, Beno, Rome, en Italie et en Suisse, s'est tue à jamais; mais elle demeure éternellement présente dans notre mémoire. Pieuse pensée pour sa famille biologique et spirituelle. Qu'elle supporte avec foi et pauvreté de cœur cette douloureuse épreuve qu'est la mort de Félix. Paix à son âme!
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