"Nimba sikama Kaluumbu wu fwila ku kilu"
Félix Manzanza N'Tanda Wada était pour moi d'abord un frère aîné, ensuite un ami. Enfant d'école primaire et plus tard comme adulte, j'ai bien connu sa famille, sa mère, ses sœurs et frères. Ma Mambu et Pele m'ont été les plus proches. La première comme aînée, j'ai rédigé un éloge à sa mort tandis qu'avec mon congénère Pele on jouait au football au champ des tirs. Mes condoléances donc à toute sa famille biologique et spirituelle!
Je ne saurai dire avec précision quand j'ai vu Wada pour la première fois. Probablement en juillet 65 dans le sillage des Petits Chanteurs et Danseurs de Kenge, bien avant que je fasse moi-même partie de ce groupe. La seule chose sûre est que je l'ai connu chanteur à la voix d'or à Kenge. Génie musical, il 'était le prototype du petit chanteur, attirant sur lui le regard, la sympathie et l'admiration des visiteurs auditeurs et spectateurs. Mais je n'avais pas eu de relation particulière avec lui avant de le revoir à Kalonda. Il était en quatrième année littéraire quand je commençais la première. Parmi ses condisciples se comptaient entre autres: Dieudonné Mbuya, Odon Kinzi (+), Henri Tamuzi, Kakweni, Melchisédeck Mardouk, Lumbemba, Dieudonné Likibi Lelwi, Justin Mundaba,, Ignace Wawa Mangalaba(+), Bimbala (+), Arthur Muwawa (+), Onésime Kalala, Timothée Mwamba (+), De Mozart Mvunzi, Hubert Masala, Théo Ndula, etc.
Là alors, Félix Manzanza va s'illustrer brillamment comme directeur de chants sous la houlette du Père Christian Van Nijnanten. Je comprendrai d'un témoignage de Liévin Luki qu'il l'avait remplacé à la direction des chants. Il y avait répétition des chants tous les samedis soir, animée par Félix avec un zèle très particulier. Comme beaucoup de mes condisciples, je lui dois pratiquement tous les chants liturgiques appris dans les deux premières années de Kalonda. Animateur sans pareil, et très bon acteur de théâtre, Wada savait faire rire, et surtout improviser de sa belle voix des chansons ou des strophes de circonstances. Tout Kalondais de l'époque connaît: "Ah quelle joie! Mi mi fa mi sol mi mi re! Ah quelle joie! Mi mi! etc." Et se souvient du timbre de la voix de Félix.
La voix de Wada retentit encore à nos oreilles, exécutant l'Exultet, ou la Litanie des Saints lors des ordinations. Son oreille était tellement sensible au temps musical qu'il a noté que le P. Christian mélangeait deux chants lorsque ce dernier mimait: "Yembela Nzambe na nsai, sa itemuka" (sic). Si vous connaissez ces deux chants, vous vous en rendrez compte.
Après la cinquième, Mange comme on l'appelait (surnom issu d'un défenseur de V.Club) a rejoint ses condisciples à Kinzambi relativement en retard parce qu'il avait animé la cérémonie du sous-diaconat de l'abbé Charles Kapende. Après un stage à Nto-Kiese Kenge il entre au grand séminaire de Mayidi qui sera fermé par les évêques en 74-75. Il s'accordera une année libre mais gardera pignon sur rue. Admis à la Faculté Catholique de Théologie de Kinshasa, il aura comme condisciples Firmin Mukwasa (+), Robert Lemba, Benjamain Bwanana (+) et Séraphin Mbenza. Vêture à Kenge en 78, il entre au Théologat de Jean XXIII, Kinshasa, de 77 à 80. Il sera ordonné prêtre avec Benjamin Bwanana le 9 août 1981 à Kenge, après une année pastorale à la procure de Kenge. Ensuite, il sera envoyé comme excurens à Beno auprès du P. Christian Van Nijnanten avant de s'envoler deux années plus tard pour Rome. Il préparera une licence en exégèse au Biblicum. Pendant ce temps, je lui sers d'intermédiaire pour la correspondance avec sa famille, notamment Maman, sa soeur Mélanie et son neveu Tsumbu au petit séminaire. Plus précisément, j'assure le transfert de l'argent qu'il envoie aux siens via la Procure SVD d'Overijse.
Lors mon congé de juin 85, Wada, Ghislain Mukanu et Jules Ngalula alors grands séminaristes à la Propagande, m'accueillent gentiment à Roma Termini. Je suis ensuite passé le voir au Collège St Pierre, le Père Antoine Verschuur SVD, recteur, était absent. Comme toutes nos rencontres, celle-là était agréable et cordiale. A la fin de ses études bibliques, Félix souhaitait entamer des études de doctorat, mais Mgr Dieudonné M'Sanda a refusé de lui accorder la permission en dépit du soutien appuyé de son recteur. Ce refus a constitué, à mon avis, le point de départ d'un grave conflit qui culminera avec la renonciation au sacerdoce en 1990 de Kaluumbu wu fwila ku kilu". Pour avoir reçu à ce sujet des confidences de ces deux âmes d'heureuse mémoire, je peux confirmer ce qui précède sans transgresser l'intégrité de nos échanges.
(A suivre)
Lors mon congé de juin 85, Wada, Ghislain Mukanu et Jules Ngalula alors grands séminaristes à la Propagande, m'accueillent gentiment à Roma Termini. Je suis ensuite passé le voir au Collège St Pierre, le Père Antoine Verschuur SVD, recteur, était absent. Comme toutes nos rencontres, celle-là était agréable et cordiale. A la fin de ses études bibliques, Félix souhaitait entamer des études de doctorat, mais Mgr Dieudonné M'Sanda a refusé de lui accorder la permission en dépit du soutien appuyé de son recteur. Ce refus a constitué, à mon avis, le point de départ d'un grave conflit qui culminera avec la renonciation au sacerdoce en 1990 de Kaluumbu wu fwila ku kilu". Pour avoir reçu à ce sujet des confidences de ces deux âmes d'heureuse mémoire, je peux confirmer ce qui précède sans transgresser l'intégrité de nos échanges.
(A suivre)
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