J'ai déjà mentionné ce sujet précédemment. Depuis près de quarante ans, je n'ai jamais consommé autant de foufou en un laps de temps que ce que j'ai pris cette fois à Kenge. Midi à Procure et le soir au camp ONL, le foufou était au menu pendant trois semaines, accompagné de pondu, mfumbwa, ngai-ngai, champignons, poissons, makayabu, mbwengi, viandes de bœuf ou poulet, etc. Sauf une fois quand on m'a apporte des ignames. Presque tous les soirs, des parentes, amies et associées, m'amenaient du foufou. Ma cousine Ma Kitu était imbattable à ce jeu de générosité. Ma tante Odette m'offrait plutôt des denrées genre dessert: cacahuète, ananas, igname... en très grande quantité. Au début, je confiais les plats au réfectoire de la Procure. Mais il y avait tellement de foufous que j'ai décidé de les partager avec mes étudiants, étant convaincu que ces derniers en avaient plus besoin que les abbés de la Procure. Ainsi, je les invitais à venir, pendant la pause de midi ou après 17 heures à participer à cette table spontanée, apprêtée par des âmes très généreuses. D'autres, dans l'engouement de l'entourage, m'en ont promis, sans réaliser leurs promesses. Cela fait aussi partie de notre monde humain. Soit.
Les étudiants étaient impressionnés que j'aie à deux reprises partagé ce repas avec eux. "Un professeur qui mangent le foufou à la main avec ses assistants et ses étudiants", s'est étonné un. Pourquoi pas? Le vieux Mabana n'aurait pas accepté cela, je le sais. Je l'ai fait, le monde ne s'est pas effondré, et le soleil s'est de nouveau levé. Je crois que je n'aurais jamais agi de la sorte si je n'avais opéré en moi même un profond changement d'attitude vis-à-vis de la vie.
Le soir du 10 juin, j''étais supposé aller à une rencontre de famille chez un aîné cousin qui n'a pas bien organisé les choses. Je suis resté dans l'attente d'une confirmation, je tentais de le joindre au portable sans succès. Dès que j'ai eu la certitude que la rencontre avait foiré, j'ai résolu de recourir à un foufou-surprise que j'ai partagé avec des visiteurs. J'ai par contre eu une réunion de famille réussie chez mon cousin préfet-pasteur Richard Mbangi Manzanza. Aucune fois, j'ai pris du riz, de la pomme de terre ou encre des pâtes. Bref, j'ai été soigné, c'est le cas de le dire, davantage au foufou plutôt qu'aux petits oignons. Vive la cuisine de Kenge!
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