Mon séjour du 2 au 22 juin à Kenge a été une occasion non seulement de renouer avec mon passé, mais aussi de poser des jalons pour l'avenir. J'espère que les autorités de mon université me permettront encore une fois d'honorer cet engagement patriotique.
1. Renouer avec mon passé. Le hangar dans lequel est implanté l'ISP Kenge, je l'ai connu enfant-élève de l'école primaire alors que je participais à des séances de productions culturelles dans le cadre des Petits Chanteurs et Danseurs de Kenge. Il y a des patins sur lesquels on glissait du haut vers le bas. Mais je me suis finalement rendu compte que la descente jadis assez élevée n'est plus aussi abrupte que je le croyais. Le sable occupant le plus de place aplanit tout. Mais la charpente métallique est demeurée intacte, la toiture a vieilli mais tient encore. C'était comme rentrer dans un sanctuaire où l'on retrouve des reliques autrefois tenues pour sacrées et vénérées.
A titre symbolique, revenir cinquante ans plus tard sur le lieu de mon éveil à la vie réelle. Kenge a constitué à plusieurs égards une école de la vie pour moi. Je découvrais la valeur de l'amour et de la famille. De revoir par exemple le Vieux Léopard a été pour moi un moment hautement significatif: je revoyais Mozande, les amis et aînés d'enfance. Car cet homme est une bibliothèque pour Kenge, il sait tout, connaît tout. Fils de Kenge, il en incarne les coins et recoins. "Bana ya Tshokuta me baka Mozande, yo kele diaka ve mpila yo vandaka ve."
2. Poser des jalons pour l'avenir. Il était temps que je travaille pour la jeunesse de ma province natale. Je n'ai certes rien apporté de neuf, j'ai par ma présence encouragé les jeunes à croire en eux-mêmes et à cultiver le sens de l'excellence. Les étudiants étaient très enthousiastes de me voir enseigner à partir de mes propres livres. J'ai fait d'eux mes lecteurs, les lecteurs de mes livres et articles publiés en éditions. J'ai fait don à la bibliothèque de l'ISPE Kenge de tous les livres que j'avais amenés pour mes cours. Ayant remarqué que la bibliothèque de l'UWI Cave Hill se débarrasse de beaucoup d'ouvrages en français pour des raisons d'espace, de vétusté ou de commodité, j'ai décidé de suggérer que certains de ces manuels soient récupérés en faveur de Kenge. La démarche est amorcée, j'attends une réponse officielle qui ne devrait pas tarder. Il se posera certes un problème de transport ou d'expédition de ces matériels, mais on trouvera assurément une solution. D'autres collègues me conseillent de faire un projet en bonne et due forme auprès d'institutions internationales afin d'obtenir de livres neufs. L'idée est acceptable. Nous allons donc explorer toutes ces possibilités et décider en conséquence.
3. Comme on peut le constater, le problème de Kenge en matière d'enseignement supérieur relève de l'infrastructure matérielle et humaine. Les équipements ne sont ni suffisants, ni appropriés ni adéquats; le personnel académique et administratif mérite d'être formé afin d'améliorer la qualité de leur rendement. Ces conditions difficiles de travail ne doivent pas détourner de la poursuite de l'excellence. Quant au niveau des étudiants, il peut être amélioré par une bonne sélection, des programmes bien ciblés et des exigences plus strictes dans l'application du curriculum. Les étudiants doivent être formés au raisonnement critique et à la libre pensée, plutôt qu'à régurgiter fidèlement les notes des syllabus. Au bon vieux temps, on disait "apprendre à apprendre" par soi-même. La lecture d'ouvrages fondamentaux est essentielle dans toute formation sérieuse.
4. Leçons de Kenge. Je suis rentré de Kenge avec le sentiment d'un devoir non accompli. C'est comme si j'étais passé à côté de la plaque. Insatisfaction légitime! Le temps est passé très vite; les cours ont été enseignés à une vitesse qui n'a pas laissé aux étudiants la possibilité d'assimiler la matière. Ils ont certes lu ce que j'ai recommandé sans forcément aller au fond des sources. J'estime toutefois que c'est une première expérience qui mérité d'être suivie d'une autre. A l'avenir, je m'organiserai en conséquence; je ne serai ni surpris par le caractère insolite de l'environnement académique ni débordé par l'ampleur du travail. J'aurais pu me retrouver à Berlin, mais j'ai choisi Kenge. Et ce que j'ai vu et vécu à Kenge, se passe sûrement aussi ailleurs, au Congo et peut-être en Afrique. Ce n'est pas unique. Je reviens d'une école de la vie: je félicite mes collègues qui triment pour former notre jeunesse. J'ai été impressionné par leur engagement et leur sens pratique. Je félicite les étudiants pour leur persévérance, leur zèle et leur volonté d'apprendre.
3. Comme on peut le constater, le problème de Kenge en matière d'enseignement supérieur relève de l'infrastructure matérielle et humaine. Les équipements ne sont ni suffisants, ni appropriés ni adéquats; le personnel académique et administratif mérite d'être formé afin d'améliorer la qualité de leur rendement. Ces conditions difficiles de travail ne doivent pas détourner de la poursuite de l'excellence. Quant au niveau des étudiants, il peut être amélioré par une bonne sélection, des programmes bien ciblés et des exigences plus strictes dans l'application du curriculum. Les étudiants doivent être formés au raisonnement critique et à la libre pensée, plutôt qu'à régurgiter fidèlement les notes des syllabus. Au bon vieux temps, on disait "apprendre à apprendre" par soi-même. La lecture d'ouvrages fondamentaux est essentielle dans toute formation sérieuse.
4. Leçons de Kenge. Je suis rentré de Kenge avec le sentiment d'un devoir non accompli. C'est comme si j'étais passé à côté de la plaque. Insatisfaction légitime! Le temps est passé très vite; les cours ont été enseignés à une vitesse qui n'a pas laissé aux étudiants la possibilité d'assimiler la matière. Ils ont certes lu ce que j'ai recommandé sans forcément aller au fond des sources. J'estime toutefois que c'est une première expérience qui mérité d'être suivie d'une autre. A l'avenir, je m'organiserai en conséquence; je ne serai ni surpris par le caractère insolite de l'environnement académique ni débordé par l'ampleur du travail. J'aurais pu me retrouver à Berlin, mais j'ai choisi Kenge. Et ce que j'ai vu et vécu à Kenge, se passe sûrement aussi ailleurs, au Congo et peut-être en Afrique. Ce n'est pas unique. Je reviens d'une école de la vie: je félicite mes collègues qui triment pour former notre jeunesse. J'ai été impressionné par leur engagement et leur sens pratique. Je félicite les étudiants pour leur persévérance, leur zèle et leur volonté d'apprendre.
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