14 juil. 2017

Horrifié par ce que j'entends et lis

"Tir nourri au Marché Central, Mama Yemo bibembe moyen te. Je quitte la ville. Administrateur Marché Central tué avec plusieurs policiers." (Source: Bruxelles).
Les réseaux sociaux diffusent une nouvelle horrible: un carnage aurait eu lieu ce jour au grand marché de Kinshasa. Et que la responsable de ce marché aurait été tuée, décapitée et dépiécée. On parle même d'une insurrection de Bundu dia Kongo. Des armes auraient crépité abondamment dans certains quartiers attenants au marché, semant la terreur dans la ville entière au fil de déplacement des gens. Allez-y savoir la vérité! C'est une chose incroyable qu'on décapite une personne pour des raisons de violence politique ou sociale. La cruauté touche des dimensions inouïes, inconcevables et inacceptables dans notre pays. Et comme j'écrivais hier sur d'autres événements semblables: "Trop de sang coule en RDC".
Une animosité autour des élections non organisées mais pour lesquelles on exige des gens qu'ils s'enrôlent. Faute de quoi, ils sont incarcérés, extorqués de leurs biens, téléphones et monnaies. Il y aurait des couvre-feux à partir de 20 heures dans toutes les artères de la capitale. Ce qui, au lieu de rassurer la population, provoque une insécurité terrible dans la population. Difficile dans ces conditions de faire une analyse sereine des événements. Le pays se dirige vers un inconnu sans pareil, sans visage ni ombre. Le déblayage du paysage politique amorcé par les évêques de la Cenco n'a mené à rien de concret qu'à confirmer le Président de la République dans ses fonctions jusqu'à la tenue des élections. Parlement, sénat, autorités provinciales sont tous fin mandat, et rien ne présage un prompt rétablissement de la situation. En fait, rien n'est organisé. Une autre façon d'entériner le fameux glissement tant décrié jadis par l'Opposition, car il n'y a toujours aucun calendrier électoral quoique la population s'enrôle activement. Vous avez dit "Opposition"?
Qu'est devenue au fait l'Opposition dans notre pays? Entre-temps, contre vents et marées, le gouvernement Bruno Tshibala s'est installé solidement et incontestablement alors qu'on lui comptait des jours. On n'entend plus les tenants de la ligne dure de l'Opposition poser des revendications. Que sont-ils devenus? Que sont devenus ceux qui prônaient l'option radicale? Infiltrée, rançonnée, intimidée, fragilisée dans ses manœuvres politiques, l'Opposition semble avoir perdu ses repères. Dommage en termes démocratiques car l'Opposition à mon sens a un rôle prépondérant dans l'appréciation du travail du pouvoir. L'Opposition, c'est en quelque sorte le contre-courant du pouvoir; il lui revient de contester les options du pouvoir en vue d'une vision plus équilibrée de la chose politique. Le danger est justement d'avoir un pouvoir sans opposition, sans contre-discours ni mécanisme de rappel à l'ordre. Le rôle d'arbitrage et de contrôle de l'Opposition est reconnu dans toute démocratie qui se respecte. Encore faudrait-il se demander si on ne ferait pas mieux de renoncer à cette prétention démocratique qui frise l'imposture. Ma définition de la politique en quelque sorte. Pour moi, une démocratie qui sème la violence et tue le peuple n'en est plus une.
"Trop de sang coule dans notre pays." Cela doit cesser. Des innocents meurent impunément sans que justice leur soit rendue. Je crains que les semaines qui viennent ne soient encore plus meurtrières, tellement la nervosité est visible aussi bien du côté des forces de l'ordre que du côté de la population pour qui la hausse du dollars constitue un autre cauchemar. Je suis vraiment horrifié par ce que j'entends et lis à propos de notre cher pays. Kyrie, eleison!
    

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