29-30 mai 2017. Ce matin à Londres, j'ai décidé d'achever mes courses. J'ai eu le malheur de demander à un ami la taille de ses chemises, car je voulais lui en offrir une. En réponse, j'ai reçu une liste de besoins allant des pantalons aux appareils de communication les plus in. Comme j'ai coupé le contact, il s'est empressé de le refaire. Etant déjà parti de chez moi, je ne pouvais donc pas accepter de satisfaire ses besoins. J'ai vite remis les pendules à l'heure, car je ne saurai jamais soulager toutes les misères du monde.
Autour de 10 heures, nous sommes Nicolas et moi partis compléter les achats. Chez Clarkes, j'ai pris deux paires de sandales à 40 GBP. En ce jour de chance ou mieux jour providentiel, je suis tombé sur une promotion inouïe, la seconde paire n'a coûté que 5 GBP. J'ai donc épargné 30 GBP. J'ai ensuite pris un appareil à barbe chez Argos. Etc. Il fallait vite rentrer pour boucler les valises car le voyage pour l'Afrique était prévu pour 17h40. Le temps de remplir les deux sacs et de décider sur quelques effets à prendre et à laisser, il était 14h30 lorsque nous avons quitté Kilburn pour Heathrow. J'ai préféré une chikwangue et du poisson sec salé pour les consommer lors du long transit de Bruxelles. Nous nous demandions si le service de sécurité allait me laisser passer avec. Et par chance, c'est une Anglaise d'origine africaine qui m'a contrôlé, pas du tout surprise que je prenne avec moi une telle nourriture si exotique. Au fait exotique par rapport à qui? Pas à l'agent de police, mais par rapport au milieu ambiant.
On est très vite arrivés à Heathrow, avant 15h30, ce qui m'a laissé la possibilité de mettre des cadenas à mes sacs. Nico et Ephrem sont repartis sans être sûrs si le kwanga était passé. L'attente était relativement longue, mais sympa. J'en ai profité pour acquérir un finger food et un coca. Puis j'ai parlé avec des gens au Congo, en France et à Bruxelles, par WhatsApp et Imo. L'avion SN était plein, plein mais le voyage s'est effectué sans encombres. Arrivé à Zaventem, je me suis fourvoyé au lieu d'aller aux quais de retour. La conséquence est que je suis demeuré dans les zones A et B au lieu de rejoindre la zone T. Je dois avouer que c'était ma propre négligence. Je n'ai pas osé le révéler à Mama mapasa lorsque nous avons échangé sur WhatsApp.
Donc, en ce moment où j'écris, il est 3h13, je suis seul dans les zones A et B. Mais en pleine sécurité. Là je viens de jouer au baby foot avec les nettoyeurs. Un jeu que je n'ai plus joué depuis Rome. Je me souviens des duos que nous faisions à Rome avec Jean-Marie Matutu de Kisantu ou Jean-Pierre Lubukayi de Kananga. Là, j'ai joué trois matches, j'en ai gagné deux. Tout est maintenant désert autour de moi, mais je sais que je suis en pleine sécurité. L'aéroport est fermé au trafic des biens et des voyageurs, quoique je voie des avions décoller.
Je vais à présent essayer de roupiller avec un œil ouvert comme Capitaine Haddock. Je n'ai pas peur ni d' hésitations. Attendons voir comment la journée se passera.
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