14 mars 2014

Adieu Frère Baptiste SVD 2

Fin juillet - début août 1980, je me retrouvai à Stoutenbourg, près d'Amersfoort dans la famille du Père Ben Overgoor. Un beau jour, on avait prévu une excursion à travers les canaux d'Utrecht à laquelle devraient participer les Pères Charles, Ben, le Frère Baptiste et moi. Le frère a eu un empêchement de dernière minute. Je ne le revis qu'à Katende en 1982 où, constructeur, il menait une vie très retirée, n'apparaissant qu'aux repas et aux cérémonies religieuses. En 1984, peu après l'inauguration du nouvel évêché le 4 octobre, il s'est installé à Kenge d'où il partait tous les matins pour le petit séminaire. Avec le Père Jean Van der Hulst et Nicolas Berends, il formait une belle petite communauté hollandaise à l'évêché. Le Frère Baptiste s'émerveillait devant la beauté céleste lorsque, descendant en Land Rover de Kiwana vers Katende, il pénétrait dans un brouillard. Cela lui donnait le sentiment d'être dans un avion, de flotter dans un univers élevé.
Féru du football, supporter d'Ajax d'Amsterdam, il n'hésitait pas à voyager avec les supporters de cette équipe lorsqu'il se trouvait en Europe. Il m'avait relaté un voyage vers Milan.
Il n'aimait pas manger du poisson. Il lui fallait de la viande ou autre chose. A mon étonnement qu'un hollandais n'en mange pas, il m'a affirmé avoir arrêté parce que les arêtes lui donnaient trop de travail. Un verre de bière à la fin d'une journée laborieuse de travail lui faisait du bien.
Lorsque feu Jean-Pierre Gavuka rejoint l'évêché, c'est le Frère Baptiste qui avait suggéré que la clé de sa porte intérieure donnant vers le couloir soit retirée de façon permanente. Ce qui nous permettait de lui venir au secours à chaque crise de maladie.
Son chant préféré était: "Nge ke nani, e Mfumu, nge ke nani" de l'abbé Kinzanza. Il aimait et la mélodie et le contenu de ce chant si profond et contemplatif. Il le mimait volontiers.
Il regrettait d'avoir remercié un cuisinier pour avoir volé de la nourriture du temps où il travaillait à Beno. En fait il était cuisinier de formation. Pendant son noviciat à Teteringen, il avait une fois renversé une très grande quantité d'assiettes en porcelaine, qu'il était censé mettre sur un plateau.
Avant qu'on recourt à la photocopieuse, je lui fournissais vers la fin de chaque année des stencils pour sa lettre circulaire annuelle à ses amis et bienfaiteurs; et je la lui imprimais volontiers.
Je l'ai vu pour la dernière fois le 12 octobre 1987, la nuit où je suis parti de l'évêché de Kenge. J'avais toqué à sa porte afin de lui dire adieu. Et cet adieu a duré jusqu'à ce jour où le Seigneur lui a accordé le repos éternel. Il s'était retiré du monde pour mener une vie contemplative. Comme quoi les voies de Dieu sont insondables: "Nge ke nani, e Mfumu, nge ke nani" (Qui es-tu Seigneur, Seigneur qui es-tu?). Amen.

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