25 mars 2014

Le racisme contre Obama

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Barak Obama a plusieurs fois fait l'objet de racisme. Photomontages, déclarations, propos, attitudes, contestations, humiliations... aux tendances racistes. Tout cela simplement parce qu'il est devenu Président des Etats-Unis. Je me suis plusieurs fois aussi posé la question de savoir pourquoi. Plus rien ne me choque dans ce monde. Tenez.
Le journal belge De Morgen a livré ce 24 mars des photomontages montrant le couple Obama en singes. Il voulait, semble-t-il, livrer une blague à ses lecteurs en se riant du racisme. Pourquoi a-t-il choisi Obama plutôt qu'un autre? Parce que Obama est noir et est président des US. Les exemples sont légion. Berlusconi après les élections, Hilary Clinton et McCain au cours des campagnes, et d'autres personnalités de renommée internationale,  ont chacun à un moment ou à un autre, tenu des propos aux allusions racistes contre Obama. Les attaques sur sa race ne cesseront jamais tant qu'il sera président, et peut-être même après j'en suis sûr.
Pourquoi ridiculise-t-on tout spécialement Obama? Parce qu'il est président des US et noir, mais aussi parce qu'il existe chez ses détracteurs un complexe de supériorité qui entend le reléguer dans la forêt où il est censé vivre comme un primitif primate. A cause de la satisfaction d'humilier un Noir détenant  un poste qui, de par sa nature, revient à la race supérieure, mais aussi parce que la race que Obama représente est indigne de civilisation, d'éducation et de culture. Ainsi, la confirmation de la supériorité raciale s'accompagne d'un mépris exécrable envers tous ceux de sa race, mais aussi d'une passion incontrôlée et agressive en vue de récupérer les privilèges jadis réservés à la race blanche. Pour tout ce beau monde blanc, Obama quoique élu démocratiquement par les Américains est un usurpateur: il n'est pas à sa place et doit de ce fait descendre de son noble piédestal.
D'où le devoir légitime de se défendre contre lui et sa race en l'attaquant par tous les moyens possibles. A un niveau subconscient collectif ou individuel, les propos et illustrations racistes manifestent et dissimulent des motivations plus profondes de destruction, de meurtre de la personne incriminée et de sa race. A défaut de l'éliminer physiquement, on recourt à la plume, à l'image, au visuel. Et pour un littéraire qui s'intéresse aux mythes, ce combat forcément racial dépasse les limites de la raison, rejoint la sphère souterraine de l'impensé, de l'irrationnel. Tout est mis à contribution pour rappeler à Obama et aux siens l'inadéquation de cette fonction avec ses racines proches des êtres simiesques.
Même comme président déjà élu, sa nationalité américaine a été plusieurs fois contestée par ses compatriotes, à tel point qu'il a été obligé d'exhiber son certificat de naissance. On lui a attribué tous les diables du monde et tous les défauts de l'humanité. Ce racisme-là ne disparaîtra jamais. Le Blanc agressera toujours le Noir, inférieur, sauvage, abruti, naïf, imbécile, incapable de raisonner logiquement ni de tenir des propos scientifiques. Ainsi se justifie le discours raciste contre le plus illustre des Noirs, Obama, cible privilégiée de toutes les frustrations longtemps inhibées qui de temps en temps refont surface. Dans l'ordre de l'évolution des races, l'ascension d'Obama constitue le symbole d'une humiliation pour la races supérieures et d'une fulgurante victoire pour les races inférieures.
Certains reflexes racistes et discriminants qu'on croit disparus depuis la nuit des temps ou depuis l'abolition de l'esclavage resurgissent avec d'autant plus de puissance qu'ils surprenent les non avertis. J'ai assez vécu pour mesurer, avec une certaine expérience, l'ampleur du racisme dans le monde. Avec un Noir, on peut tout se permettre sans courir des risques. Je pense à Cécile Kienge en Italie, à toutes ces vedettes sportives noires huées et humiliées à travers les stades européens par des foules visiblement farouches et haineuses. C'est en quelque sorte l'Histoire qui se répète. L'attitude condescendante de De Morgen montre la preuve que le temps est encore éloigné où les races humaines vivront dans l'harmonie. J'ai dit.

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