20 mars. C'est la journée mondiale de la Francophonie. Les francophones de tous les pays sont censés se réunir et célébrer ce jour grandiose qui symbolise l'apogée de la culture française à travers le monde.
Je dois reconnaître que, contrairement à d'autres années, j'ai participé à plusieurs activités consacrées à la Francophonie. Un concept que je considère très discutable dans son statut actuel. Une institution qui pérennise un colonialisme difficilement voilé par la hiérarchie. Ce que je dis n'engage jusqu'à la preuve du contraire que moi. J'ai une histoire personnelle avec la "Francophonie".
Dans mes publications d'avant le colloque "Antillanité, créolité, littérature-monde" tenu à la Barbade en 2010, j'étais un élève-modèle de la francophonie. Je suivais, sans vraiment prendre conscience de son esprit aliénateur, tous les principes de la francophonie sans les discerner ni les juger adéquatement. Ce colloque m'a ouvert les yeux, car j'ai pris la mesure de la gravité insultante du problème. Je ne suis pas anti-français, loin de là; mais il y a des attitudes, des sous-entendus, des incohérences qui me dérangent et auxquels je ne saurais adhérer pour rien au monde. Cette francophonie-là qui consiste à vous absorber dans l'esprit impérial me répugne, car elle aliène. Le génie assimilateur s'avère parfois arrogant et révoltant à mes yeux. Comme le déclarent certains écrivains, je parle, j'écris le français parce que j'ai été formé dans cette langue.
Cette prise de conscience m'a fait changer de cap. J'ai enseigné pendant plusieurs années un cours de culture francophone dans lequel mon prédécesseur, plus versé dans la francophonie, ne traitait que sporadiquement d'autres pays que la France. Le relent colonial que je percevais vaguement s'est confirmé lorsque j'ai eu à écrire la postface des actes du colloque Antillanité, créolité, littérature-monde publiés en 2013 chez Cambridge Scholars Publishing. Mes collègues éditeurs n'étaient pas complètement d'accord avec moi. L'option est désormais clairement tracée.
Si vous deviez comparer mes livres: "Des transpositions francophones du mythe de Chaka" (2002) et "Ecritures en situation postcoloniale: Francophonies périphériques" (2013), vous remarqueriez la différence au niveau de l'orientation critique des deux livres. Le premier est innocent; et le second tendancieux. Le premier est conciliant; et le second agressif. Je ne suis pas contre la francophonie, mais elle me pose beaucoup de doutes, de questions sur sa pertinence, des problèmes sans réponses. Et c'est sur ce questionnement que s'arrête mon propos d'aujourd'hui.
Pour des raisons protocolaires - je suis chef du départment de langue, linguistique et littérature -, j'ai dû participer à une table-ronde organisée par mes collègues de l'université, à une réception offerte par le haut-commissariat du Canada, et un Quiz suivi de Karaoké programmés pour nos étudiants de français. J'ai dû à la fin remercier l'audience. J'en ai fait un peu trop.
Si vous deviez comparer mes livres: "Des transpositions francophones du mythe de Chaka" (2002) et "Ecritures en situation postcoloniale: Francophonies périphériques" (2013), vous remarqueriez la différence au niveau de l'orientation critique des deux livres. Le premier est innocent; et le second tendancieux. Le premier est conciliant; et le second agressif. Je ne suis pas contre la francophonie, mais elle me pose beaucoup de doutes, de questions sur sa pertinence, des problèmes sans réponses. Et c'est sur ce questionnement que s'arrête mon propos d'aujourd'hui.
Pour des raisons protocolaires - je suis chef du départment de langue, linguistique et littérature -, j'ai dû participer à une table-ronde organisée par mes collègues de l'université, à une réception offerte par le haut-commissariat du Canada, et un Quiz suivi de Karaoké programmés pour nos étudiants de français. J'ai dû à la fin remercier l'audience. J'en ai fait un peu trop.
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