En politique la vérité c'est la vérité du plus fort, jamais la vérité de la majorité populaire. Examinez de près comment le monde est régi, comment les grandes puissances imposent leurs volontés. Ce n'est pas Poutine le premier dans ce domaine.
Souvenez-vous de la façon dont Georges W. Bush a poussé le monde dit civilisé à la guerre contre l'Irak prétextant que Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive. Et comment Tony Blair l'a cru et lui a obéi sans discernement. Les voix - comme celle de Joschka Fischer - qui avaient contesté cette vérité imposée n'étaient pas entendues. La guerre a eu lieu, on n'a jamais trouvé ces armes. En fait, si ces gens avaient été du Tiers-Monde, ils auraient été poursuivis par la Cour pénale internationale pour avoir causé une guerre meurtrière sur une base mensongère. Tout ceci pour dire que, lorsque vous parlez de vérité, il convient toujours se demander de quelle vérité il s'agit, de qui parle. Qui parle? Oui, le statut du locuteur est très important. Le lapsus du Pape est une lapalissade: les médias ont diffusé ce qu'il n'a pas dit plutôt que ce qu'il a effectivement dit.
La semaine dernière, j'ai participé à un débat inaugural sur la francophonie. La presse était là. Ce qui a été rapporté dans les journaux ne représente nullement la position de notre département, mais celle du ministère des affaires étrangères et de l'association des enseignants de langues de la Barbade. Le débat comme tel n'a pas été présenté. A tous les niveaux, la vérité est très relative en dépit de l'arsenal de moyens mis en place pour la diffuser.
On raconte que Mobutu s'amusait à embrouiller ses collaborateurs, à les tourner en ridicule. "Eh L. Kimpesa, quelle est à ton avis la couleur de ce bâtiment". "Ce bâtiment est blanc", aurait répondu Kimpesa. "Ne penses-tu qu'il est en réalité vert?", aurait rétorqué le Président-Fondateur. "Ah oui, où avais-je mes yeux? Vous avez raison, Citoyen Président Fondateur: oui, le bâtiment est en réalité vert". Voilà ce qu'on appelle la vérité d'autorité. Comprenne qui pourra.
Chacun a sa vérité; et il l'impose aux autres avec les moyens dont il dispose. Comment croyez-vous qu'un avocat réussit à faire dispenser un criminel d'une peine capitale? Comment croyez-vous qu'un tel a réussi à se hisser au sommet de la hiérarchie? Ou à s'attirer la sympathie de son chef? Tout cela, au nom de la vérité! Vérité dans ce cas signifie mensonge, trahison, médisance, calomnie, colportage, calcul. En politique, cela rapporte gros, très gros même.
Et la justice dans tout cela? Dans les pays sous-développés, la justice sert les intérêts des autorités politiques et de leurs collaborateurs. Elle ne sanctionne que les petits, les pauvres, les sans-le-sou; elle ne condamne que les opposants, les discrédités, les aigris. Les criminels puissants et les grosses légumes s'en sortent sans problème. Pourtant, comme dans tous les pays du monde, on y jure aussi de dire la vérité. Vous voulez ma conclusion: on sort de la vérité dès qu'on entre en politique ou dès qu'il s'agit de politique. Combien d'innocents croupissent dans les geôles nauséabondes sans espoir d'obtenir justice ni d'imposer un jour leur vérité pourtant reconnue de tous? Politica, politica, mani pulite!
On raconte que Mobutu s'amusait à embrouiller ses collaborateurs, à les tourner en ridicule. "Eh L. Kimpesa, quelle est à ton avis la couleur de ce bâtiment". "Ce bâtiment est blanc", aurait répondu Kimpesa. "Ne penses-tu qu'il est en réalité vert?", aurait rétorqué le Président-Fondateur. "Ah oui, où avais-je mes yeux? Vous avez raison, Citoyen Président Fondateur: oui, le bâtiment est en réalité vert". Voilà ce qu'on appelle la vérité d'autorité. Comprenne qui pourra.
Chacun a sa vérité; et il l'impose aux autres avec les moyens dont il dispose. Comment croyez-vous qu'un avocat réussit à faire dispenser un criminel d'une peine capitale? Comment croyez-vous qu'un tel a réussi à se hisser au sommet de la hiérarchie? Ou à s'attirer la sympathie de son chef? Tout cela, au nom de la vérité! Vérité dans ce cas signifie mensonge, trahison, médisance, calomnie, colportage, calcul. En politique, cela rapporte gros, très gros même.
Et la justice dans tout cela? Dans les pays sous-développés, la justice sert les intérêts des autorités politiques et de leurs collaborateurs. Elle ne sanctionne que les petits, les pauvres, les sans-le-sou; elle ne condamne que les opposants, les discrédités, les aigris. Les criminels puissants et les grosses légumes s'en sortent sans problème. Pourtant, comme dans tous les pays du monde, on y jure aussi de dire la vérité. Vous voulez ma conclusion: on sort de la vérité dès qu'on entre en politique ou dès qu'il s'agit de politique. Combien d'innocents croupissent dans les geôles nauséabondes sans espoir d'obtenir justice ni d'imposer un jour leur vérité pourtant reconnue de tous? Politica, politica, mani pulite!
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