Cet article est le mille quatre centième article publié sur ce blog depuis septembre 2009. Quel bilan dois-je dresser de cette activité d'écriture qui suit le clivage de ma vie et de ses vicissitudes? A chaud sans trop y réfléchir je dirais ce qui suit.
1. Un blog irrégulièrement régulier. Je n'ai pas d'horaire ni de plan de publication. Ce n'est pas un blog professionnel, mais personnel et individuel. J'écris quand et comme je veux. J'écris ce que je veux. Je ne m'aligne que sur ma probité personnelle, au gré de mes humeurs et envies. Il arrive des mois où je publie dix articles, d'autres vingt, jamais plus de trente. C'est régulièrement irrégulier. Un article que vous lisez une fois change au bout de quelques heures, car je les compose et publie directement sur la toile. Sans les réviser ni en réajuster la syntaxe. Mille excuses aux lecteurs et lectrices pour les coquilles qui se glissent inévitablement à la première diffusion.
2. Un blog touche-à-tout. Je privilégie l'aspect de liberté à analyser tout ce qui se passe autour de moi. Politique, religion, race, éthique, culture, langue, cinéma, opinions, sports, réflexion sur la vie pratique, témoignage, expériences vécues ou imaginées font l'essentiel de mes prises de position sur ce blog. Je récupère des articles d'autres auteurs en prenant le soin de mentionner la source. J'y diffuse aussi des propositions d'interventions à des conférences locales, régionales et internationales. Il ne s'aligne sur aucune idéologie politique, ni philosophique ni morale. Il est simplement littéraire. Et les positions que j'y défends n'engagent que moi, quoique je respecte l'opinion des autres. Lorsque je soutiens par exemple que la démocratie n'est pas faite pour les Africains, l'idée sous-jacente est de stimuler une réflexion sur la vraie pratique démocratique, de trouver des moyens pour que l'Afrique sorte de ce bourbier dans lequel elle s'enlise. Que la démocratie soit meurtrière en Afrique se démontre à chaque tournant de l'histoire. En littéraire averti, je prétends en lire les scénarios. Un exercice de style et de pratique d'écriture pour l'enseignant de littérature que je prétend être dans le strict respect des autres.
3. Un blog plein d'éloges funèbres. "Les morts font partie de ma vie" "la mort fait partie de ma vie" depuis la mort de ma soeur Louise d'heureuse mémoire en juillet 94. Elle me hante, car longtemps je l'avais crue réservée aux autres. Elle m'a touché et ne me quitte plus. Je vis avec. J'aurais égalé Bossuet si j'en avais le talent. Je parle des personnes mortes proches, amies ou lointaines dès que je ressens le besoin. Une façon privilégiée pour moi de leur rendre hommage! Une occasion privilégiée d'exprimer ma reconnaissance à de nombreuses âmes généreuses qui m'ont tant donné sans que je leur rende le centième de leur don. Mes éloges portent toujours une touche personnelle: ma relation au défunt ou à la défunte, le souvenir que je garde de lui ou d'elle, le bien reçu. Et même le choix de la langue - français, anglais, italien, allemand, kikongo, kisuku, lingala - est dicté par ce besoin inéluctable de communiquer de façon juste et directe. Certaines personnalités vues ou inconnues que j'estime bonnes de figurer dans mon panthéon sont honorées au même titre.
5. Un blog autobiographique. En écrivant ce blog, je raconte ma vie; je combats une surnoise timidité qui a longtemps étranglé des talents que je n'ai pas pu développer. Même Séraphin Kiosi ne croit pas que j'étais timide. Je prétends ne plus l'être, mais ce caractère refait surface lorsque je prends la parole en public. J'ai par exemple composé des chants liturgiques que je n'ai jamais diffusés... j'étais relativement bon en musique dans mes années de jeunesse. J'aime parler des gens, de mes anciens formateurs et condisciples, de mes collègues. Diffuser ce blog constitue pour moi un moment "sacré" de libérer ma pensée et ma parole, d'exprimer mon avis sur tout ce qui se déroule autour de moi. Une sorte de surestimation et de surcompensation en quelque sorte. En fait, le sujet de ce blog c'est moi, comme aurait écrit Montaigne. Retenez cependant qu'entre moi écrivaint et moi vivant, il y a un écart essentiel. Et cet écart relève de l'imaginaire littéraire. "Tala ku tseki, tala ku mamba", "Ku thuki kiana, ku yakwenda mu belabela", un clin d'oeil à la confrérie du terroir. Voilà Bella-Bella recontextualisé! Mi-figue mi-manioc.
Merci donc à vous lectrices et lecteurs, merci aux amis et amies qui me font des remarques et parfois, à leur honneur, expriment des avis opposés aux miens. Bonne année 2017.
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