Très souvent me sort spontanement de la bouche cette phrase: "Je ne crois pas aux miracles." Souvent devant des situations concrètes, je pousse mon réalisme jusqu'à l'extrême. Cette phrase, je m'en rends compte, contredit mes convictions personnelles, ma foi chrétienne comme mon train de vie. Il y a pas mal de miracles qui se produisent autour de moi sans que je m'en aperçoive, mais qui sont réels. Cest selon, comme disent certains. Cette phrase, je la balance souvent aux miens, à mes étudiants et collègues, pour dire qu'il faut un minimum d'engagement pour obtenir quelque chose, que de rien rien ne vient ni ne sort. C'est la loi de l'effort que je me suis assigné comme motto qui m'a amené à cette vaniteuse illusion. Curieusement, je note aussi que beaucoup de situations de la vie y correspondent. Je ne devrais pas soutenir cela moi qui croit tant en la Providence. Comme quoi, chacun a ses contradictions selon lesquelles il fonctionne.
Hier, j'ai fait un plan qui, je l'ai cru, marcherait comme sur une planche. Hélas, j'ai passé une journée complètement différente de ce que j'avais programmé. Je suis passé à côté de ma journée. Je suis resté dans mon bureau jusqu'à 19 heures, occupé à tout et à rien. Mais j'avais toutefois la conviction que tout se réaliserait comme allant de soi. Je n'ai pas retiré des lunettes chez l'opticien, je ne suis pas allé à la papeterie, je ne suis pas passé chez le mécanicien, et surtout, je n'ai plus lu une seule ligne d'un travail soumis par un étudiant. Par contre, j'ai eu à refaire le plan d'un cours, à rédiger un syllabus, à corriger un texte de conférence; rien de tout cela n'était prévu. Lorsque j'étais jeune, nous appelions cela la délinquance.
Pas de miracles, on ne change pas beaucoup. On reste le même malgré le flot du temps et de l'âge. Dieu merci, on serait des robots, on ne serait plus des hommes.
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