Hier le 20 janvier 2017, j'ai partiellement suivi la prestation de serment du Président américain. Partiellement parce que des impératifs liés à ma profession et à mes engagements sociaux ne m'ont pas permis de suivre toute la cérémonie. Belle et grandiose célébration, comme seuls les Américains savent en organiser, pour un président atypique qui bouscule les traditions, mais s'engage désormais du "côté du peuple" laissé, selon lui, pour compte par l'administration de Washington. Un de ses fans commentant ses attitudes m'a dit qu'il aime chez lui le fait qu'il dit du tic au tac ce qui lui passe par la tête sans se soucier de s'excuser si jamais il blesse certaines sensibilités. C'est, selon lui, pour cela que les Américains l'ont élu.
Nous qui avons un certain âge et qui suivons ces élections depuis plus de quarante ans, observons avec lucidité le clivage que prennent les élections présidentielles américaines. Chaque élection émet un message fort. Les démocrates échouent toujours à se faire par des démocrates. Les républicains y réussissent mieux que les démocrates. La politique des démocrates est souvent jugée faible, tolérante voire humanitaire, c'est-à-dire contraire à l'idée d'une Amérique forte, républicaine et impérialiste. Le cas le plus dramatique aura dans ce sens été l'échec du président Carter balayé par la prise des otages américains en Iran. Les républicains se sont toujours montrés plus rusés et adroits dans le jeu électoral. Du scandale de Watergate jusqu'aux Wikileaks des emails de Clinton, en passant par l'élection disputée de Bush Jr, la filiation est solide. Chaque élection porte un message clair du peuple américain. Les Bush avaient leur "guerre" contre Hussein. Clinton a laissé l'Amérique obtenir des bonus économiques alors qu'Obama, issu de la minorité afro-américaine, s'est préoccupé du social. Chaque président reçoit en quelque sorte une mission du peuple américain.
Et Trump vint. Première décision: geler l'Obamacare. Combattant agressif, le miliardaire de New York va gérer le pays sur le modèle de son business. Personnage ultra conservateur du capitalisme, il s'entoure d'une administration républicaine et financière. La première chose est d'effacer toutes les traces de son prédécesseur. La réalisation qui porte le nom d'Obama est démantelée, effacée du réseau de communication. Peu importent les conséquences socialement néfastes de cette décision: il va s'atteler à la remplace par autre chose. Dieu seul quoi pour le moment. Time for action, comme il l'a si bien dit dans son discours inaugural.
Et Trump vint. L'Amérique s'éveille désormais à d'autres réalités. Make America strong again. Voilà le programme de l'actuel locataire de la Maison Blanche! Une Amérique forte, puissante militairement et économiquement. Tel est le pari. Révision totale de tous les accords pris par les prédécesseurs. Retour aux intérêts américains, quitte à affronter les Chinois, les Russes, les Mexicains sur différents terrains. Le défi est lancé. Everything starts now, right now! Le monde entier retient son souffle. Pessimistes et optimistes y ont leur compte. Les femmes ont commencé leur mouvement dès aujourd'hui. Hier déjà, la Police a eu à contenir des protestataires anti-Trump, pas très loin du Capitole. Que nous réserve Mr Donald Trump? Que sera l'Amérique dans quatre ans? La réalité de la politique prendra-t-elle le dessus sur les slogans électoraux? Attendons, observons, réfléchissons! Best wishes Mr. President!
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