29 avr. 2021

Lorsqu'on vieillit

29 avril. C'est mon anniversaire. Je ne sais pas si je dois le célébrer, car plus je pense à la vieillesse, plus je sens approcher la mort. Au fait, ce rouleau a commence à se dérouler dès le premier jour de ma vie. Dieu seul sait quand je mourrai en dépit de bons vœux que m'adressent mes amis: "Joyeux anniversaire ya Claver. Paix, bonheur et vie en abondance." (D Mabana). "Happy birthday love hope you live to see many more years." (J Bennett). "Salut cher Claver, un bon et joyeux anniversaire. Tous mes meilleurs vœux. Ad multos annos." (M Kisambu). "Zum Geburtstag: Wenn Du nicht mehr weisst, wohin Du gehen sollst, halte inne, und schau zurück, woher Du gekommen bist." (T Schmitt)". 

Lorsqu'on vieillit, on se croit sage. On revoit le chemin parcours derrière en se disant que le temps et la distance de la vie qui restent sont plus courts que le temps passé sur terre. Alors, on a peur, on est traumatisé. Alors, on est heureux de s'approcher de la mort si la vie n'est pas heureuse. Alors, on développe des défauts insoupçonnés: avarice, mauvais cœur, troisième œil, sorcellerie. Les enfants vous suivent comme un fou simplement parce que vos cheveux sont blancs ou gris. Ils ont peur de vous. Si quelqu'un meurt dans la famille étendue, tout le monde vous soupçonne d'être le sorcier criminel. Lorsqu'on vieillit, on devient inutile à la société: un consommateur improductif dont la société cherche à se débarrasser au plus vite. On développe un sale caractère, exécrable aux yeux de certains. On est inquiet, on se demande combien de temps le calvaire de la vie va encore durer si l'on est pauvre et sans sous. Pas étonnant si on tombe dans la débilité, la démence sous forme de Parkinson ou de schizophrénie. On redevient une bouche de trop, un enfant à nourrir et se mouvant à quatre pattes: le chemin est tracé si le parcours est encore long. On perd la mémoire et commence à confondre le passé, le présent: Alzheimer. Je ne me moque pas. Ce sont des pensées qui me passent par la tête. 

Lorsqu'on vieillit, aux yeux des optimistes, on commence à vivre, à goûter les finesses de la vie. On est fier d'arborer sa longue barbe blanche ou ses bigoudis sur des cheveux gris. On se moque de la jeunesse qui ne sait rien de la vie. On aime à raconter les vieilles histoires, à impressionner l'auditoire par une expérience extraordinaire de la vie. On croit avoir tout vu et vécu. On pense être la mesure de l'intelligence et de la sagesse. Moi, je regarde la vie comme elle va et vient. Je vis le présent, ne pense à rien d'autre car je ne saurai rien y changer. Dieu l'a tracée ainsi pour moi. Me voilà prêt à affronter les aléas qui restent sur mon chemin. 

Pendant que j'écris ces lignes, mes neveux Lubamba -Eliezer, Ethniel, Natan - m'ont appelé pour me chanter "Joyeux anniversaire, Lubutuku ya mbote oncle Claver." Ils souhaitent venir me visiter à la Barbade. Pourquoi pas s'il plait à Dieu? Leurs vœux me sont allés droit au cœur. Signe qu'il y a de la famille qui m'aime et me veut du bien. C'est cela beauté de la vie. Me voilà à ma place de la chaîne familiale: oncle. Claver Jr m'a appelé de la maison pour dire qu'il a oublié de me souhaiter des voeux quand je suis parti pour le travail. Madeleine m'a écrit une belle carte: "Je te souhaite un joyeux anniversaire et plein de bonheur." (Ibangu). Je vais les retrouver pour partager un morceau de gâteau. Ainsi va la vie, lorsqu'on vieillit, que dis-je, lorsqu'on prend de l'âge. La vie est belle..

28 avr. 2021

Dépendance africaine ou néocolonialisme?

1. L'Afrique est-elle vraiment vouée à dépendre des dons et de la générosité de l'étranger? J'entends par étranger toutes les puissances occidentales et orientales qui exploitent ses richesses et la rendent incapable de se prendre en charge. L'Afrique possède une histoire minée par un lourd héritage colonial: elle a subi et continue de subir sous des formes plus subtiles l'esclavage, le colonialisme, l'exploitation. Déportation de la main d'oeuvre vers les Amériques, occupation et exploitation brutales de ses terres, colonisation éhontée, réduction à l'état de pauvreté éternelle, incapacité de se défaire des liens d'exploitation, soumission aveugle à l'ordre économique mondial, aliénation mentale et infériorisation viscérale, etc. Autant des conditions d'être qui font que l'Afrique ne décollera jamais. Solution: NON à toute forme de soumission et d'exploitation imposée de l'étranger. Refuser l'aide de l'étranger, et compter sur nous-même. Utopique? Non c'est possible. Il faut d'abord y croire et passer à l'action. Incapables ou rendus incapables de nous prendre en charge, nous avons été, hélas, éduqués à attendre tout de l'étranger.

2. Le clientélisme politique ou néocolonial. Tout a été mis en place pour que l'Afrique se plie aux injonctions extérieures. Juste un exemple. Idriss Deby Itno est assassiné au Tchad; Macron y court pour enterrer un "ami" que pourtant il n'a connu ni d'Eve ni d'Adam. Rendez-vous est pris dans la foulée avec le président en exercice de l'Union Africaine, qui moins d'une semaine après se retrouve à Paris. Celui-ci va réclamer depuis Paris une transition pacifique du pouvoir au Tchad pendant que le même jour ses concitoyens meurent à l'Est et qu'une marche de sympathie en faveur de ces victimes est impitoyablement réprimée. Ces gestes que j'épingle comme par coïncidence donnent toute la mesure du clientélisme politique et du néocolonialisme. Tout est soumis au diktat de Paris, et tous obéissent à l'hégémonie impérialiste de l'ancienne puissance coloniale. Tel est le soubassement des transactions politiques autour du Tchad. Pourquoi les Africains ne peuvent-ils régler leurs problèmes par eux-mêmes? Pourquoi a contrario, comme j'aime à le souligner, les Africains n'interviennent-ils pas dans les problèmes internes de la France? Nous Africains recourons pour tout à nos (anciens) maîtres à qui nous permettons de s'ingérer dans nos affaires, ignorants que ces puissances ne servent que leurs propres intérêts. Sans plus.   

3. L'exil économique. Nous aimons l'étranger, j'entends l'espace Schengen ou outre-atlantique ou outre-indien. L'eldorado nous est proposé comme un Schlaraffenland où la manne tombe du ciel, à la jouissance éternelle. "Nsusu ya mvimba" comme chantait Djanana de Viva La Musica. Le souci de jouissance et de la boustifaille immédiates nous sert souvent de leitmotiv. D'où l'exil risqué vers le paradis où l'on vit bien. On connait les milliers de morts sur la traversée de la Méditerranée ou de l'Atlantique. On connait les conditions inhumaines de nos compatriotes en Inde ou en Chine. Tout cela parce que nous n'avons jamais créé chez nous ces eldorados si attractifs. Et nos leaders, à signe d'incompétence et d'irresponsabilité, manquent totalement de vision. Ils ne manifestent aucun intention de libérer l'Afrique de la soumission étrangère parce qu'ils ne s'occupent que du pouvoir, parce qu'ils servent de relai ou de partenaires à leurs mentors étrangers. Ils ne font aucun effort pour créer de l'emploi ni protéger leur population de la précarité, des dangers comme des invasions extérieures. Incapables de créer des usines, ils exposent nos richesses au pillage des étrangers. Ils ne perçoivent pas que l'exil économique est dû en grande partie à leur incapacité de créer des conditions acceptables de vie ou de travail en Afrique. Il est très facile de condamner les Européens ou Américains de nous exploiter et piller nos richesses; mais que faisons-nous pour résoudre ces problèmes nous-mêmes. Tant que la mentalité de la dépendance ne changera pas, l'Afrique n'évoluera jamais et attendra la manne de l'étranger. 

Le temps est venu de dire: NON. Non à l'étranger et à leurs institutions d'exploitation. Non à l'éternelle dépendance africaine. Non au néocolonialisme!


27 avr. 2021

Joyeux anniversaire Jean Robert

Joyeux anniversaire de naissance abbé Jean Robert Mifuku. Il avait 13 ans lorsque nos chemins se croisèrent sur le plateau vert de Kalonda. Le voilà aujourd'hui encore dans la fleur de la jeunesse. Quel admirable parcours JR! Comment ne pas remercier l'Eternel pour tant de merveilles accomplies dans la vie de son serviteur? Santé, paix et bonheur cher ami et frère en ce jour spécial! "Vita vita, pax, felicitas". 


26 avr. 2021

Assemblée du Kwango: Départ du VG Kangulumba

 Extrait du Groupe ZIBULA MESO POUR LE KWANGO, 26 avril 2021

Le départ du Vice-Gouverneur de la Province du Kwango Léopold KANGULUMBA KISESELE sur une motion de défiance de l'honorable FAYULU BATA Willy adressée auprès de lui. L'Assemblée Provinciale du Kwango a 21 députés. Certes, cette motion a été signée par 11 députés. C'est pour autant dire, tous les éclaircissements donnés par le Vice-Gouverneur au camp du signataires de ladite motion n'ont pas abouti.
Avant la cérémonie, 20 députés se sont affichés de leur présence à l'Assemblée. Et au moment du vote, 14 députés ont dit oui pour le départ et 6 ont nié que le Vice-Gouverneur soit déchu, et 1 absent. La chaîne est linéaire.
(Source: https://www.facebook.com/groups/186347165257248)

PS: J'ai édité le texte sans l'altérer. L'original est disponible sur Zibula meso pour le Kwango. Merci M. Tsesa Le Savoir.

23 avr. 2021

Etre président de république

23 avril 2021. En 60 ans d'indépendances africaines, nous avons vu toutes sortes de présidents. Des bons, mais surtout des mauvais. Aujourd'hui on enterre à N'Djamena le président du Tchad, le Maréchal Idriss Déby Itno pourtant réélu ce 11 avril pour un énième mandat après 30 ans de règne sans partage. Le président Emmanuel Macron y est présent, aux côtés des présidents congolais, malien, guinéen, nigérian, burkinabé, etc. L'occasion est propice pour réfléchir sur les présidents des républiques africaines.

Après 60 l'Afrique s'est illustrée par des coups d'état détrônant des présidents élus dans la foulée des indépendances. Certains ont été tués, d'autres détrônés et assignés à résidence dans leur localité d'origine. D'autres ont pris le chemin de l'exil. Le Tchad a toujours eu un régime fort à sa tête. En commençant par François Tombalbaye que j'ai eu, enfant, l'occasion de voir en juillet 66 paradant sur le boulevard Kasavubu aux côtés de Mobutu. Il a été tué en 75, lui et sa famille. Suivi de Félix Maloum Goukouni Wedeye, Hissen Habré qui croupit en exil dans une prison de Dakar, dont j'ai vu l'entrée en 19. Son successeur Idriss Déby est mort au front il y a une semaine, tentant de repousser une rébellion venue de Libye. Une ère nouvelle s'ouvre avec le propre fils du défunt. La chaîne du pouvoir se fait et se défait au rythme des rébellions ethniques pour la plupart. 

Néo-colonialisme. Le président français est venu rendre hommage à un ami de la France, soldat mort au front armes à la main. Ce geste montre toute l'ampleur du néo-colonialisme. A l'époque Mongo Beti avait sorti l'expression des "dictatures francophiles". La France continue de soutenir des dictateurs, regrettant la "perte d'un ami courageux", s'assurant que la transition aille dans le sens des intérêts françafricains. Cet empressement à ne jamais rater de telles occasions montre à quel point le néo-colonialisme se réveille des cendres africaines. 

Présidents à vie, présidents morts au front. La péréquation est là: ou bien on le reste à vie ou bien ça pète. L'intention de beaucoup est de tripatouiller les constitutions ou les résultats des urnes pour s'assurer une présidence à vie. Lansana Conté comme Robert Mugabe n'ont jamais eu l'intention de quitter le pouvoir. Sassou-Ngouessou, Biya, Kagame, Bongo, Guelleh, Ouatara, et d'autres ont encore de longues années de règne devant eux alors qu'ils s'y trouvent depuis plus de dix ans. D'autres dont on vante le mérite d'avoir assuré une passation pacifique de pouvoirs ne l'ont fait qu'à contre-cœur, forcés par les pressions tenaces des citoyens comme de la communauté internationale. On peut les classer en deux catégories: les jouisseurs et les militaires. Les jouisseurs savourent du champagne au mépris de la pauvreté qu'endurent leurs concitoyens. Les militaires s'assoient de force sur le pouvoir et imposent une discipline intransigeante.    

Nous en avons des présidents. Des bouffons comme des théoriciens. Des charlatans  comme des tragiques. Des patriotes comme des traîtres. Des intellectuels comme des tueurs. Des voleurs sans vergogne comme des héros épiques. Des maréchaux comme des empereurs. La liste est interminable. Tous étaient ou sont encore présidents. Vive les républiques bananières!

Beni Today

Je viens de voir une vidéo montrant des têtes de femmes coupées et placées à côté d'elles. Quelle cruauté! Des atrocités insupportables mais qui sont commises dans un pays où les autorités ne haussent pas la voix et où les groupes rebelles contrôlent des portions importantes du territoire. Je viens aussi de voir une autre où une foule de personnes - hommes, femmes, enfants - subissent les crépitements incessants de mitraillettes dans une horreur terrifiante. Du jamais vu ni pensé! Et pourtant, c'est ce que vivent au quotidien nos compatrioites de l'Est.

Pourquoi tant de terreur dans un pays où l'élite intellectuelle et militaire semble plus préoccupée de pouvoirs et privilèges que du bien-être et de la paix? Pourquoi cette irresponsabilité de nos dirigeants qui ne semblent pas en mesure de protéger nos concitoyens? Que fait l'armée nationale pendant ce temps? Le président a promis des représailles impitoyables, en a-t-il les moyens? L'armée kenyane viendrait au secours des Congolais, celle-là même qui peine à endiguer les Al Shabab sur son propre territoire. Quoique la situation semble confuse, un effort doit être entrepris à tous les niveaux de la nation pour rétablir la paix dans cette poudrière incendiaire extrêmement difficile à contrôler. 

L'initiative louable des élus de Beni, Butembo, Ituri est loin d'attirer à Kinshasa l'attention qu'elle mérite. On parle d'une commission parlementaire qui s'y rendrait pour résoudre les problèmes, identifier les assaillants et remettre de l'ordre entre les communautés. Ce n'est pas assez à mon avis. Il faut une action plus incisive, mieux ciblée, que les autorités civiles, militaires et religieuses collaborent avec un véritable plan de paix. Autrement, ça restera des voeux pieux.

Séraphin disait hier qu'on est au quitte ou double, à un dangereux point d'éclatement: ou bien c'est la guerre totale ou bien c'est la paix. Et il a raison. Au point où en sont les choses, rien ne présage d'une sortie de crise. Tout est possible. C'est le défi qui doit affronter le président de la république, garant de l'intégrité du territoire et de la paix. En ce jour, sa place n'est pas à Kinshasa, ni à Brazzaville, encore moins à N'Djamena, mais à Beni. Parole de littéraire!

21 avr. 2021

Beaucoup d'anniversaires

Zingle aujourd'hui. Lodovica le 22, Liévin et Nicolas le 23, Pivary et Hermann le 25, Victorine le 26, Jean-Robert le 27, Sonia, Soeur Monique et CM le 29 avril. Autant de motifs pour célébrer la vie et implorer la clémence divine sur nous. Occasions propices pour méditer, prier et prendre des dispositions pour l'avenir. Félicitations collectives aux heureux élus du destin. 

Il y aussi hélas des anniversaires de décès. Pensées pieuses pour Maman le 23. Ya Matesa, Sr Maguy Akundey. Leur souvenir demeure gravé dans nos coeurs, "O mort, où est donc ta victoire?" Jean-Paul Ngalula sera porté en terre ce 24 avril. Condoléances mutuelles. Que les âmes des fidèles défunts reposent dans la paix céleste.

20 avr. 2021

Plénière du parlement du Kwango

20 avril 2021. Je suis tombé par hasard sur la plénière de l'Assemblée Provinciale du Kwango en direct à Kenge. Tout a commencé par une question orale de l'honorable Socrates Kangulumba. A la barre le ministre des finances Tite Mund qui devait justifier entre autres la gestion calamiteuse de la DGRKWA, du FSK et de diverses sources de recettes de la province. Tous les députés sont revenus sur le même problème. Pour toute réponse, le ministre a demandé qu'on lui accorde 48 heures pour formuler ses réponses. Ce que j'ai remarqué, avec tout le respect que je dois à ces honorables députés dont je connais certains, m'a touché. Tous ou presque avaient le turban "Député National" en bandoulière. Bel apparat, et beau décor. Les élus provinciaux étaient très solennels, impressionnants dans leur tenue comme dans leur comportement. En face d'eux un ministre du gouvernement provincial, lui aussi sapé de blanc avec un nœud-papillon noir. Je n'ai pas suivi les premiers intervenants mais j'ai attentivement écouté l'intervention du ministre des finances: "Nous devons reconnaître que la province (du Kwango) éprouve des difficultés d'ordre structurel et conjoncturel." (sic).

Langage. Je suis toujours surpris par la pompe langagière pratiquée chez nous. C'est plein d'Excellences et d'Honorables. On aime les titres gonflants et vides de sens. Un langage que même les Français propriétaires de la langue ne pratiquent plus. La langue de Molière est fréquemment massacrée dans la diction comme dans la syntaxe, certains déchiffrant difficilement leurs propres textes dans des cahiers genre cahiers de brouillon. Et le public les hue à chaque erreur de prononciation. Ce qui a par ailleurs énervé plus d'un. Je me suis même demandé si certains n'auraient pas mieux fait d'intervenir en kikongo ou lingala. Un député a eu le courage de glisser des phrases en lingala alors qu'il est de bonne formation. Un autre a corrigé la question orale en étendant la période du contrôle au delà de décembre 2020, période pendant laquelle le père de l'Honorable interrogateur a exercé la fonction de gouverneur a.i. du Kwango. On aura tout vu. Mes respects!

Leçon. L'ambiance de cette assemblée provinciale donne sans aucun doute une idée du fonctionnement général des instituions de notre pays. Le culte des titres majestueux. Si vous écrivez à Son Excellence le Président de la République, vous devez ajouter en exergue une expression du genre "avec toute ma déférence". Un système protocolaire médiéval complètement anachronique. En fait, l'autorité est déifiée à tous les niveaux. "Honorables membres du bureau, honorables députés"... En France citoyenne, tout le monde est appelé "Monsieur ou Madame". Cette pratique constitue une marque d'obséquiosité qui fait de nous d'éternels "servants" ou "thuriféraires" voués à chanter la gloire du chef. Je ne serai sans doute pas au prochain rendez-vous vu que j'ai déjà une claire idée de comment "nous sommes dirigés et gérés". Pour le littéraire que je suis, c'est une illustration des comédies classiques de Molière ou de La tragédie du roi Christophe d'Aimé Césaire.      


18 avr. 2021

Message cosmique

18 avril 2021. Il est bientôt 3 heures du matin. Je ne réussis pas à dormir. Depuis une heure ou plus je me débats à écrire un message dont la formulation me paraît délicate. J'écris, efface, réécris, efface de nouveau; et cela à plusieurs reprises. Au final, c'est à peine quelques lignes qui ne traduisent pas tout à fait mes sentiments, mais que par lassitude je finis par envoyer. Je repense à la feuille vide - plutôt blanche - de Stéphane Malarmée. Je pense à l'épanchement poétique. Je déverse ma lie sur ma muse, ma fleur de cactus pour lui décrire quelques soucis qui me tracassent la tête. Curieusement, MF est en ligne cosmique et me répond illico: "Je n'ai rien à dire; tu as raison d'être déçu. Là, je pars me laver "à la fontaine des fées." Je te demande de te calmer CM. Je t'aime chéri. A plus. Bon dimanche!" Juste les mots qu'il faut pour me permettre de reprendre le sommeil. Oui, bon dimanche et bon début de semaine!  

17 avr. 2021

Une semaine particulièrement éprouvante

La tranche du 10 au 17 avril 2021 a été éprouvante. Déjà le weekend passé a été perturbé par la tombée des cendres et poussières volcaniques venant de St Vincent. En effet, le 9 avril, La Soufrière longtemps en standby a fait éruption, répandant des éclats poussièreux sur l'île comme sur les îles voisines. C'est ainsi que la Barbade située à 190 kms a été affectée par cette calamité. Une sorte d'état d'urgence a été décrétée pour contenir les effets de ce sinistre. Un immense nuage a obscurici le ciel barbadien comme durant un maussade jour d'hiver en Europe: le soleil n'a pas su le percer. Malgré les appels au calme des autorités, la panique a pris certaines personnes. Normal en ce temps de calamités, en plus de l'habituelle pandémie virale qui nous préoccupe depuis plus d'une année. Des m'esures de sécurité sanitaire ont été prises: assignation de tous les habitants à domicile, port de masques faciaux, prudence routière sur les chaussées glissantes et en cas de visibilité réduite, fermeture de parcs et plages, etc. Autant de motifs pour clouer à la maison. L'université a d'abord fermé pour lundi-mardi, mais a vite étendu la mesure à toute la semaine. Des activités ont repoussées à plus tard: réduction de présence sur le campus, annulation de certaines réunions, vaccination passée de mercredi à vendredi, cérémonie de remise de documents renvoyée à la semaine prochaine. Quelques dégâts sur nos toits: les goutières sont bouchées et ne font plus passer l'eau.  Mais je constate que la vie reprend de plus belle malgré la présence des poussières partout sur l'île. C'est weekend aujourd'hui. Si l'université se poursuit en ligne, la reprise scolaire des enfants qui devrait reprendre le lundi 19 avril est remise à plus. Les voisins disent que demain dimanche sera consacré à au nettoyage des cendres et poussières volcaniques à travers l'île, et qu'il sera interdit de circuler, mais rien d'officiel. Toute la semaine, rien ou presque n'a marché comme prévu. Bref une semaine pleine d'incertitudes et d'épreuves. 

15 avr. 2021

Gone

 Gone far away Lumana.

P Ben Overgoor: 10 ans déjà

15 avril 2011-21. Voilà dix ans que le Père Bernard Gérad Overgoor a quitté ce monde. Paix éternelle à son âme! Professeur de latin, anglais et histoire ancienne, Big Ben a marqué toute la génération des élèves de Kalonda et Katende jusqu'en 1982. Formateur rigoureux des jeunes, il a ensuite travaillé au noviciat SVD avant de devenir directeur du collège de Bandundu. A Kalonda, il était tout: professeur, bibliothécaire, responsable des poulaillers et de l'élevage, économe, aumônier des scouts, directeur spirituel de beaucoup de séminaristes. J'ai été son élève, son scout, son collègue professeur et confrère. Une incroyable capacité de travail. Il assurait l'apostolat des jeunes de Kalonda Beach et à Kalenge, comme plus tard à Ito. Pour la petite histoire, j'aime à le répéter, peu avant de venir me rencontrer à Maastricht, il a rendu visite à mes grands-parents paternels Kahiudi et Kalongo à Kimwela Tsay. Il m'a accordé un rare privilège de séjourner dans sa famille fin juillet - début août 80 à Stoutenbourg, Hollande. De ses parents, ses frères et sa soeur, je garde de bons souvenirs. Je n'oubierai jamais nos randonnées à vélo sur les chaussées cyclables d'Utrecht et de la campagne fleurie hollandaise. Je n'oublierai jamais la cérémonie de baptême à Achterveld. Etc. Le Père Overgoor a vécu sa vie de missionnaire avec un zèle admirable. Le maître gardait de bonnes relations avec ses anciens élèves et renouait avec eux partout où il se trouvait. Il avait ses écarts et défauts comme tout homme. Son grand défaut fut son immense générosité. Nous en avons tous profité à un niveau ou à un autre. Je ne relate que mon témoignage. Merci P. Ben pour tant de bienfaits. Repose en paix dans la maison du Père Céleste. 

Viel Glück Dieudonné und Don Mavudila

Vor kurzem habe ich mit Pfr Dieudonné Mavudila Bunda gesprochen, und habe zufällig erfahren, dass er und sein Bruder Don de Dieu heute ihren Geburtstag feiern. Gleiches Datum aber drei Jahre Unterschied. Zu jener Zeit war ich in Kenge tätig. Beide sind mein Cousins. Der ältere ist Priester der Diözese Popokabaka und lebt in Oesterreich. Der jüngere lebt in Kenge. 

Eigentlich hatte ich der Pfarrer angerufen, um ihm mein Beileid auszusprechen. Beide hat einen väterlichen Unkel verloren, der in Kinshasa lebte und der heute beerdigt wurde. Beileid! Aber auch Glückwünsche für ein weiteres neues Lebensjahr. 

Euch beiden Dieudonné und Don viel Glück zum Geburtstag! Weisheit, Erfolg, Gesundheit, und Gottes Segen wünsche ich Euch beiden herzlich. Lukolenu!   

13 avr. 2021

Hommage à Edouard Maunick (1931-2021)

Il aura presque vécu 90 ans, le poète de la négritude métisse Edouard Maunick est décédé ce 10 avril 2021 à Paris. Paix à son âme! Contemporain de Tchicaya U Tam'si, le Mauricien de Flacq partage avec lui presque le même parcours de poète, de fonctionnaire à l'Unesco et d'engagement politique. Il se fait remarquer dès 1954 avec Ces oiseaux de sang. Je dois avouer que c'ést son nseul recueil de poèmes que j'ai lu: je l'ai lu pour mieux cerner la proximité d'inspiration avec la poésie de Tchicaya. Des années plus tard, j'ai appris qu'il était ambassadeur de l'île Maurice en Afrique du Sud du temps du Président Mandela. J'ai une connaissance relativement limitée de cet écrivain qui a fait de l'exil et du métissage les thèmes de sa production littéraire. Ce que je sais de Maunick je le dois à mes lectures dans le cadre des recherches sur la négritude et la francophonie. Le monde littéraire vient de perdre une grande figure de la négritude qui a évolué à l'ombre de Césaire et Senghor, dont il se réclame l'épigone et l'héritier. L'auteur d'Ensoleillé vif "pétri d'Europe et d'Inde" a brillamment inscrit l'Ile-décalogue et l'Océan Indien sur la carte de la francophonie que j'appelle périphérique. Hommage à Edouard Maunick, poète nègre métis! Va en paix!

Adieu Daniel Delas

 florence paravy <apela-infos@asso.univ-lorraine.fr>

Tue 13/04/2021 08:13
  •  Liste Apela
Chers amis de l'APELA,

C'est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès, dimanche soir, de Daniel Delas, notre compagnon de route depuis de longues années. Au sein de l'APELA, de l'équipe de rédaction d'Etudes Littéraires Africaines, du groupe Manuscrit francophone de l'ITEM et plus largement de toute la communauté des spécialistes des littératures d'Afrique et des Antilles, personne n'oubliera ce chercheur passionné, infatigable, qui n'aura pas cessé, jusqu'à ses derniers jours de travailler, de lire, d'écrire, mais qui n'oubliait jamais d'être aussi un copain joyeux et bon vivant,  travaillant sérieusement sans pour autant se prendre trop au sérieux.
Laissons-lui la parole encore une fois, grâce à ce message envoyé il y a une semaine à l'un des ses meilleurs amis :

AMI NIK
Chaque jour, un peu plus mal. Mal ? Fatigué, endormi, amaigri.
J'arrête les chroniques et attends la décision des cancérologues.
Je pense à toi  et moi à la suite d'Apollinaire

                  comme un guetteur mélancolique
                  j'observe la nuit et la mort   
 DANIEL

Le bureau de l'APELA vous remercie d'avance de ne pas renvoyer de message de condoléances ou d'hommage par le biais de cette liste de diffusion, car nous ne pourrions les transférer à ses proches.

Florence Paravy
Présidente de l'APELA

Félicitations au Prof Nana Manwanina

Vous vous souviendrez de la publication en avril 2020 dans ce blog de quelques articles sur la gestion du covid signés par Prof Nana Manwanina de l'Unikin. Eh bien, c'est le Ministre près le Président dans le gouvernement Sama Lukonde. Tout en lui adressant mes félicitations les plus sincères, je lui souhaite succès et protection divine dans l'exercice de ses responsabilités. La politique étant ce qu'elle est, que SE Prof Manwanina fasse la différence par l'excellence. J'espère qu'elle continuera ses publications et ses recherches en psychologie pendant qu'elle rendra service au pays. Congrats once again. 

12 avr. 2021

Le gouvernement Sama Lukonde est sorti, enfin

12 avril 2021. "Moi, j'attendais la sortie de ce gouvernement parce que tout était bloqué, l'argent ne circulait pas. Maintenant c'est chose. Les champagnes ont sauté, les vins ont été servis. Les heureux promus ont célébré leur succès et savouré la joie de leur excellence. Je poursuis mon chemin dans l'ombre afin de bénéficier de l'élan de ce mouvement. Je ne cherche pas du boulot, mais des contacts utiles pour mes activités. Un moyen pour survivre."
"Moi, je suis du camp des non-élus. Je grince les dents. Mon patron n'a pas eu de place au chapitre des nouveaux leaders. Ce n'est que partie remise. Je reste fidèle à mon mentor, en attendant de meilleures ouvertures. Ma jeunesse joue en ma faveur en termes d'opportunités: j'amasse l'expérience avant de me propulser moi-même au devant de la scène politique publique."
"Quant à moi, analyste littéraire et chroniqueur politique, j'ai appris la sortie de ce gouvernement comme un non-événement. Je ne vois pas en quoi il est spécial ni ce qu'il s'assigne comme mission. Beaucoup de noms sont déjà connus, certains parmi les plus corrompus. J'y vois des jeunes députés ambitieux dont la voix sera étouffée par les dynosaures rompus en matières d'intrigues et de détournements de fonds. Au lieu de me dire que rien ne changera, je préfère leur accorder le bénéfice du doute et les juger à partir de leurs actions concrètes pour le pays en matières de sécurité, d'ordre, de paix, de justice et de prospérité."

Il aurait eu 66 ans ce jour

Pensée amicale pour mon pote: Antoine-Faustin Lebungisa Ondjo Mampuya. Paix éternelle à ton ame!

"L'homme, tu aurais eu 66 ans aujourd'hui si tu avais vécu jusqu'à ce jour. Mais Dieu a voulu que tu partes de ce monde il y a dix ans. Mon cher Maleno, je n'ai pas écrit d'éloge pour commémorer les dix ans de ta mort parce que je n'en avais ni le courage ni l'envie. Mais j'ai intensément pensé à toi, à ce que nous avons vécu ensemble depuis Kalonda jusqu'à décembre 2010 à Kinshasa, en passant par Mayidi, Bandundu, Kalonda, Masamuna, Rome, Munich, Kenge, Ito, Kinshasa. Je peux affirmer que nous nous sommes bien connus à cause de notre destin. Quel parcours commun? Quelle complicité? En décembre dernier, j'ai revu ta tombe à Katende alors que je suis allé voir celle de Doyen qui, un jour de 78, a dit de nous: "L'arbre ne tombe que du côté où il penche." Merci pour ton amitié! De toi, toujours en décembre, il a encore été question avec une proche commune, qui est venue à ma rencontre à Limete. J'ai déjà tellement écrit sur toi dans ce blog, qu'il n'est plus besoin d'en rajouter. Nos secrets ne seront jamais dévoilés. La Tortue, l'Homme, tu as vécu, ton souvenir demeure à jamais gravée dans mon coeur. Que par la miséricorde divine son âme repose avec les élus du ciel."  

Fanatisme et immédiateté

Beaucoup de nos concitoyens sont souvent guidés par le fanatisme et l'intérêt immédiat, deux fléaux qui les empêchent plus loin que le bout de leur nez. Dans leur jugement comme dans leur action, ils préconisent le fanatisme et visent l'immédiateté. Souvent, ils ferment les yeux devant les abus du leader et se contentent des miettes qui lui sont adressées en guise de reconnaissance. Signe d'une viscérale inconstance. Certaines gens ont à la fois servi Mobutu, les deux Kabila et aujourd'hui Tshisekedi sans se rendre compte de l'opposition idéologique entre ces individus. Seul leur intérêt égoïste comptait. 

Le fanatisme révèle souvent un relent ethnique. Aujourd'hui, j'entends des gens dire que dès que vous critiquez Tshisekedi, vous avez tous les Baluba contre vous. L'animateur de Bosolo na Politique est expectionnellement le seul Luba qui ose poser un regard objectif sur ce régime. Prof Yiombi Thona l'affirme haut et fort. Hier un prêtre catholique m'affirmait la même chose: "Nous ne parlons plus avec nos confrères Luba tellement ils se sont rangés derrière Tshisekedi. Impossible de tenir une discussion logique avec eux. Tout ce que Fatshi Beton fait est bon pour le pays." A leurs yeux, le pillage et l'enrichissement scandaleux de sa famille et alliés ne font objet d'aucune contestation. L'incompétence de leur président souvent évoquée par les média et les analystes serait l'oeuvre des jaloux envieux de sa réussite. L'élection jugée truquée et frauduleuse par les opposants - notamment Fayulu - qui l'a portée au sommet de l'état n'a souffert d'aucune irrégularité. La passation de pouvoir ayant été transparente et pacifique, les Congolais n'ont pas d'autre choix que de laisser le président démocratiqueme élu travailler en paix. Les prélats de l'église catholique qui osent évoquer la corruption et l'absence de l'état à l'Est, sont traînés dans la boue. Les 100 jours, les sauts-de-mouton, l'enseignement gratuit, l'état de droit, l'union sacrée constituent d'incontestables réussites du président. Tels sont quelques credos qu'ils ressassent tous sans discernement. Ils se jettent dans la pourriture de la politique sans questionnement, sans recul ni esprit critique. Le comportement fanatique est simple: on flatte l'autorité pour avoir des postes ou des faveurs; on défend becs et ongles des échecs et des bilans visiblement négatifs sans la moindre dose de remise en question; on ferme les yeux devant tout ce qui s'opposerait à l'autorité déifiée, adulée ou portée aux nues; on est tellement fasciné même par les bêtises du leader qu'on ne le croit pas capable d'erreurs ni de fautes, etc. On défend la vision du chef de l'état sans même savoir en quoi elle consiste, simplement parce que ce dernier appartient à son ethnie.

L'intérêt immédiat. L'autre revers de la médaille, c'est une vision très courte de la vie. L'immédiateté telle que la concevait Prof Dominique Kahang' est une propension à ne voir que la fonction visible, instantanée de la réalité; une réalisation instantanée de son désir ou de l'objet désiré. Sans plus. Mon grand-père tirait du vin de palme: je ne saurai faire plus que tirer du vin de palme. L'obtention d'un poste politique ou d'une promotion n'arrive qu'une seule fois, il faut le croire du moins comme cela. "Chance eloko pamba," disent les Congolais. Il faut en profiter au maximum. Placé à la tête d'une entreprise ou d'un bureau financier, le titulaire en tire tous les avantages sans les partager, s'enrichit comme Crésus au plus vite car "time is money". Renflouement de comptes en banques, acquisition de biens meubles et immobiliers, détournement des frais de fonctionnement et des salaires des subordonnées, etc. constituent le pactocle de l'heureux promu. L'argent étant la finalité primordiale, l'intelligence maléfique et satanique est mise à profit pour vider les caisses, extorquer l'argent du contribuable et des pauvres citoyens, détourner les biens publics pour ses besoins personnels. Tous nos gestionnaires sont de potentiels voleurs, détourneurs de fonds dans un pays où l'impunité est sacrée. Dans la précipitation vers les appâts matériels, le sujet perd ses repères, obnubilé par son irresponsabilité, son avidité et son égoïsme. L'individu opte pour la politique d'abord parce que ce métier vous enrichit immédiatement. Le service du peuple n'est qu'un slogan vide et sans contenu. Normal qu'on trahisse ses collègues de l'opposition parce que la vie n'a pas de brouillon: "on ne vit qu'une seule fois". A tous les niveaux svp. Tenons-le pour dit.  

11 avr. 2021

Que penser de l'histoire de la RDC? 2

Après avoir écrit l'article "Que penser de l'histoire de la RDC?", je suis tombé sur l'accord de Lemera, reproduit tel que je l'ai coupé et collé ci-dessous. Ce texte est une trahison. Si Laurent-Désiré Kabila l'a réellement signé, alors je lui retire sans ambiguîté tout le respect que je lui accordais. Le problème chez nous est que les gens agissent plus par fanatisme que selon la raison. Comment pouvait-il vendre le pays rien que pour profiter du pouvoir? Malheureusement, les dirigeants après lui se sont inscrits, comme disait Ngbanda, dans la logique de cet accord rwando-ougando-burundais au détriment des intérêts des Congolais. D'où tout le chaos vécu aujourd'hui. Hier soir, j'ai visionné une vidéo reprenant un message du Cardinal Fridolin Ambongo à propos de l'insécurité à l'Est. Quoique je n'aie jamais apprécié sa volte-face à l'issue des élections de 2018, j'estime qu'il a raison de soulever le drame que vivent nos frères et soeurs de l'Est sur fonds d'épuration ethnique. Il a invité les autorités nationales et internationales à y rétablir l'ordre et la sécurité.   

L'accord de Lemera (1e2t dfhaécemftguSbmtrtSheaspo tsn2so0mg1r8med)

Lutte Contre Le Tribalisme Et La Balkanisation De La Rdc.

RDC: QU'EST-CE QUE L'ACCORD DE  LEMERA, LA CAUSE DES MALHEURS ACTUELLE DE LA RDC ?

Pour beaucoup de Congolais cet accord ne leurs dit absolument rien, même si on leurs disait qu’il est à la base des malheurs qu’ils vivent, beaucoup se moqueront de vous. C’est dans un hôtel du nom de Lemera que le Rwanda de Kagamé, l’Ouganda de Museveni, Burundi et Laurent Désiré Kabila ont organisé une réunion sur le devenir du Congo, l’accord a été signer le 23 octobre 1996 par les fondateurs de l’AFDL (NDLR), sous la bénédiction du président Américain Bill Clinton ;

Laurent Kabila du PRP, parti de la Révolution populaire

André Ngandu Kisase du MNC/L-CNRD « Mouvement national congolais/Lumumba – Conseil national de résistance pour la démocratie.

Anselme Masasu du MRLZ Mouvement révolutionnaire pour la libération du Zaïre.

Deogratias Bugera de l’ADP Alliance Démocratique des peuples.

Bizima Karaha qui les a approuvés.

Chose étrange comme vous allez le remarquer, tous les véritables Congolais ayant participé à cette réunion sont morts assassinés, Laurent Désiré Kabila, Ngandu Kisase et Anselme Masasu exécuté le 24 novembre 2000.

Accord

Le but de cet accord était de planifier la gestion du géant Congo (essentiellement par le Rwanda et l’Ouganda) après le départ du Maréchal Mobutu . Une force politique a été créé alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo qui sera soutenue militairement par les forces combattantes de l’AFDLA.

L’accord a été signé en secret, c’est pourquoi pour beaucoup de Congolais ignore son existence mais la réalité nous démontre bien le contraire, voici quelques articles de ce fameux accord.

Art.1.Il est créé, en ce jour du 23/10/1996 à l’hôtel Lemera, une alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo qui sera soutenue militairement par les forces combattantes de l’AFDLA.

Art.2. Le sol et le sous-sol congolais appartiennent à l’alliance.

Art.3. L’alliance devra demeurer une institution de l’Etat canalisatrice de l’idéologie de libération.

Art.4. Prêchant le panafricanisme, l’alliance s’engage à céder 300 km aux frontières congolaises, à l’intérieur du pays, pour sécuriser ses voisins ougandais, rwandais et burundais contre l’insurrection rebelle.

Art.5. Dès que l’alliance aura gagné la victoire, une rétribution spéciale sera allouée aux alliés. Sa détermination est de la compétence de l’instance supérieure de l’alliance.

Art.6. Tous les politiciens des années 1960 en RDC et ceux ayant collaboré avec le régime de Mobutu seront mis en retraite politique.

Art.7. La nationalité congolaise sera accordée collectivement aux camarades Banyamulenge et aux autres populations d’origine rwandaise établies au pays avant la date de l’indépendance de notre pays (le 30/06/1960).

Art.8. L’anglais et le swahili devront concurrencer le français dans l’espace linguistique du Congo.

Quel impact de l’accord sur la crise actuelle en RDC ?

En premier point la forte influence des deux pays sur l’économie de la RDC, Museveni et Kagame sont les véritables autorités de la politique Congolaise et surtout assurer la sécurité des Tutsi en RDC il, suffit de voir la composition des dirigeants de la police et de l’armée composée en majorité des Banyamulenge (Tutsi) qui ne font même pas 2% de la population Congolaise.

Secundo quand le Rwanda qui ne possède pas de Coltan en devient le premier producteur en Afrique et que l’Ouganda est l’une des plus grandes plates-formes africaines de vente de diamant, quand ces terres ne regorgent presque pas de ces pierres précieuses. 

Tertio les massacres, violes des Congolais aux frontières du Rwanda, Burundi, Ouganda sous la bénédiction du pouvoir de Kinshasa, pour faire fuir la population autochtone Bantoue de ces territoires, afin de la remplacer par des étrangers originaires du Rwanda et Ouganda)

Le président actuel Joseph Kabila Kabange ne fait que continuer l’exécution de ce plan de Lemera, car son arrivée au pouvoir n’est que la volonté des pères de ce fameux accord Kagame et Museveni remplaçant Mzee Laurent Désiré Kabila qui voulait a tout prix y mettre fin pour libérer son peuple.

EMMANUEL RAMAZANI décide de faire la continuité de cet accord si il est élu.  Veillez partager ce message avec vos amis, pages et groupes pour le bonheur de la rdc.

http://www.lesouverain.com/rdc-quest-laccord-de-lemera.../

10 avr. 2021

Que penser de l'histoire de la RDC?

Je suis né à Kimbau, dans l'ancien Congo-Belge, trois années avant la proclamation de l'indépendance. Je me souviens encore mais vaguement de la journée de l'indépendance. Ma famille se trouvait à Kabwita. Ce jour-là, mon père et ses collègues enseignants - mes Papas Paul Mayamba, Félicien Mubinzi, Séverin Mayamba, Sébastien Mulandu - se sont réunis autour d'une grosse radio pour suivre la cérémonie, notamment le discours de Lumumba dont j'entendis le nom pour la première fois. Ils criaient : "Independance" et ils ont dansé "Independance Cha Cha". Tels sont encore mes souvenirs de 3 ans. Je suis sûr que c'était comme je l'apprendrai plus tard le 30 juin 1960. 

Passant par Mutoni (63-64), je ne pris conscience de la réalité politique qu'à Makiosi (64-65). Cette année-là mon grand-oncle Sylvain Mayengo vint en campagne électorale. Je ne l'oublierai jamais, ce fut la première fois que j'osai le saluer. En effet, enfant, je le prenais pour quelqu'un capable de m'emprisonner. Alors j'avais peur de lui. Je ne pouvais à aucun moment imaginer qu'un si grand homme (politique) soit membre de ma famille. 

Cette époque était marquée par la rébellion dite de Mulele. Les chansons réfletaient cette réalité: "Mulele soldat soldat soldat kambula masasi, bantu nionso na mfinda, etc. " J'en ai déjà parlé dans ce blog. La crainte des rebelles était une obsession, soldats réguliers et rebelles étaient terriblement craints. Les contrôles étaient fréquents tout comme les descentes de soldats ou policiers dans les villages pour extorquer les chèvres, moutons ou poulets des villageois. Les villageois souvent profitaient de l'inattention de ces pilleurs pour prendre le large lorsque les bêtes s'éloignaient du village, épargnant ainsi les bêtes et disparaissant pour ne revenir qu'une semaine plus tard. J'ai vécu et vu ces événements. J'ai retenu le nom d'un oncle qui s'était illustré à ce jeu: Kha Balacelet (Bracelet). 

J'étais en troisième primaire à Kenge lorsque Mobutu prit le pouvoir en novembre 65. C'est notre maître Mr Severin Mayamba, De Piano, qui nous l'annonça en classe. J'ai eu pitié de Mr Kasavubu et ai jugé Mobutu de méchant de lui avoir coupé l'herbe sous les pieds. Il pendit les Kimba et consorts. En vacances à Kinshasa en juillet-août 66, j'eus le privilège de voir en cortèges trois présidents africains: Jean-Bedel Bokassa ou Mwana Mboka, François Tombalbaye et Joseph-Désiré Mobutu. C'était l'époque des Etats-Unis d'Afrique, idée chère à Mobutu. Vint le CVR, puis le MPR. J'ai vécu la consolidation du pouvoir dictatorial de Mobutu jusqu'en 1979 en passant par la zaïrianisation, l'authenticité, le mobutisme. C'est à mon retour de Rome en 1982 que je connaîtrai l'existence du Comité Central remplaçant le Bureau Politique du MPR, et celle du MPR Parti-Etat. J'ai suivi le conflit entre l'église et l'état des années 70, et connu certains acteurs influents. J'ai même eu deux occasions de poser des questions au Maréchal du Zaïre à Rome (80 et le 19 avril 82 au Vatican). Quoi qu'on dise ou pense du dictateur Mobutu, il a régné sur un Zaïre uni et auquel il a insufflé un sens élevé de la conscience nationale. On était fier d'être Zaïrois. Il se croyait éternel et n'a pas préparé sa succession. "Après moi, le déluge", aurait été son testament. Il sera chassé du pouvoir par Mr. Laurent-Désiré Kabila le 17 mai 1997.

Les malheurs que nous vivons jusqu'à ce jour ont commencé, quoiqu'ils aient des racines lointaines, avec l'entrée de l'AFDL de Mr. Kabila Père. Appuyé par les armées rwandaises, ougandaises et burundaises, il a pris le pouvoir en signant des pactes avec les étrangers - on parle notamment des sinistres accords de Lemera - et accordant des contrats léonins à des multinationales. Ces accords dont l'existence demeure activement souterraine ont été à la base de son élimination et du pillage systématique des minerais du Congo. Les puissances du monde voulaient se débarrasser de l'encombrant Mobutu essoufflé et malade, mais ont utilisé les Rwandais pour mener cette action à terme. Là, je me réfère largement aux pertinentes analyses d'Honoré Ngbanda, conseiller de Mobutu en matière de sécurité. J'ai eu l'occasion de séjourner au pays en avril 1998, et me suis tout de suite rendu compte de l'occupation du pays. De l'aéroport où je suis arrivé la nuit jusqu'à Binza Pigeon, la présence militaire rwandaise était plausible. J'avais vraiment l'impression d'être un étranger dans mon propre pays. L'armée était dirigée par un Rwandais: James Kabarere. A la télévision, on voyait Mrs Gaetan Gakuji et Dominique Sakombi prôner la grandeur de "L'homme qu'il fallait" dont l'effigie était placée à Kintambo Magasin. Ca sentait très mauvais. Je me suis même demandé comme beaucoup s'il avait valu la peine de destituer un maréchal moribond pour mettre tout le défunt Zaîre à la solde d'envahisseurs sans scrupule.

Je ne fut pas étonné du déclenchement de la guerre qui a commencé le 2 août 1998, et qui en réalité n'est jamais terminée. Les Rwandais, priés de rentrer chez eux, ont occupé la base de Kitona d'où ils ont été défaits par l'armée angolaise. LD Kabila dans une vidéo est revenu sur cet épisode: "Nous sommes infiltrés jusqu'au sommet de l'état." Ce disant, oubliait-il qu'il est l'homme qui avait amené ces Rwandais qui ont tourné casaque après? Personnellement, je n'ai jamais été impressionné par cet héros national de la RDC placé au même piédestal que Lumumba. Il a amené les étrangers dans ce pays et n'a pas su les gérer. Des étrangers revendiquent aujourd'hui des terres congolais sur la base des accords de Lemera qu'il a signés. Kabila Père une fois assassiné, le pouvoir a été légué à son fils Joseph Kabila Kabange Dieu seul sait sur quelle base. 

Kabila Fils a beau régner 17 ans, mais il n'a jamais convaincu les Congolais de sa nationalité congolaise. On lui a attribué le nom d'Hippolyte Kanambe ou commandant Hippo, ancien agent de Mr Kagame. Beaucoup d'ambiguïtés ont été entretenues sur sa filiation biologique. Quoique l'on dise ou fasse penser, les Congolais n'ont obtenu ni la paix ni la prospérité tant rêvées, encore moins le développement économique. Des guerres ont opposé Rwandais et Ougandais à Kisangani. Des rébellions ont continué à l'Est, des conflits interethniques se sont radicalisés, sans que la paix revienne. Les tueries de masses se poursuivent jusqu'à ce jour dans ce no man's land. Il a fini par céder le pouvoir non sans avoir tenté de résister. Les élections ont eu lieu en 18 alors qu'elles auraient dû se tenir en 16. Aux yeux de beaucoup de compatriotes, son gouvernement a découpé le territoire en 26 provinces afin de mieux faciliter sa balkhanisation. On lui attribue une passation pacifique de pouvoir, mais on oublie que selon la Cenco et d'autres institutions d'observation c'est Mr Martin Fayulu qui a été élu plutôt que Mr Félix Antoine Tshisekedi. Cette transition "arrangée" n'était qu'une bombe à retardement. Ce dernier après avoir éliminé ses parains ou colistiers tente de reprendre les affaires en mains: il s'est débarrassé du contrat CASH-FCC. Il a créé l'Union sacrée semant l'incertitude et le mécontentement chez les uns comme chez les autres. Aujourd'hui, nous attendons la sortie du gouvernement qui va résoudre tous les problèmes de la RDC. "Leurres et lueurs," aurait dit Birago Diop. "Rien ne changera," dit le littéraire apolitique.

Ma lecture de l'histoire de notre pays est loin d'être radieuse. Ce pays ne nous appartient plus; il est géré sans nous. Les efforts du pouvoir actuel buttent à des obstacles complexes qui, hélas, confirment l'hégémonie étrangère. Avec une facilité déconcertante, les voisins pillent notre terre et nos richesses naturelles, les rebelles violent nos soeurs et tuent nos compatriotes, dans l'indifférence totale de la communauté internationale. On parle de plusieurs millions de morts, un génocide méconnu. Le pays est ingouvernable, divisé depuis l'avènement de Kabila Père qui n'a eu que quelque 15 mois de répit, et qu'on a élevé au rang de héros national. Franchement, je ne vois pas comment les Congolais reconstruiront leur pays balkanisé, délabré et pillé en l'absence d'un leadership fort et nationaliste. La bonne volonté seule ne suffit pas, le voeu pieux ne compte pas, il faut agir.



Casimir M'Kanzu est mort

Le patriarche survivant de ma famille paternelle vient de tirer sa révérence. Casimir M'Kanzu ou Nkanzu, c'est selon. Paix à son âme! Je ne saurais dire son âge. Je l'ai bien connu dans mon jeune âge: il passait chez nous à la maison; j'ai vécu avec lui lors de mes vacances à Kimfingia. Il était de la génération de mon père. Son fils aîné Jean-Marie d'heureuse mémoire était mon congénère et copain de jeux. Elancé, peau noire, musclé et élégant, Kha Casimir appartient à la dernière race des résistants. En 2012, lors d'une interview avec ma maman, celle me dira qu'il vit encore, en forme, qu'il a reconstruit Kimfingia. La dernière fois que j'ai entendu parler de lui, c'était de l'abbé Fidèle Pindi qui a remarqué son absence aux funérailles de Papa Antoine Kala (Cfr entrée de 2020.) Sa santé s'était sans doute déjà dégradée. Voilà que Dieu l'a appelé aujourd'hui à sa dernière demeure. Condoléances émues et mutuelles à toute ma famille paternelle. Que son âme repose en paix!

"Nous attendons la sortie du gouvernement"

"Nous attendons la sortie du gouvernement", "On attend la nomination du gouvernement", "Le gouvernement n'est pas encore sorti, on attend." C'est ce que j'entends ou lis ce dernier temps lorsque j'entre en contact avec les gens au pays et demande: "Comment ça va?" ou "Quoi de neuf?". J'en suis arrivé à faire une petite réflexion.

Que fera ce gouvernement tant attendu? Qu'apportera-t-il de nouveau que le gouvernement précédent n'a pas fait? Quelle est sa mission réelle? On parle de meilleure gouvernance, en aura-t-il les moyens? Oui, c'est pour mieux réaliser la vision du Chef de l'Etat. Quelle est-elle cette vision? On n'entend des slogans populistes du genre : "Etat de droit" ou "Enseignement gratuit". On n'en sait pas trop le contenu. Etat de droit, il y a pourtant une claire absence de l'état dans les structures vitales du pays. Enseignement gratuit, mais quelqu'un doit payer les frais, et ce n'est pas donné. Les partenaires ou les capitaux étrangers (Club de Paris, Banque mondiale, Fond monétaire international, Unesco ou Unicef, ou que sais-je?) vont financer. Quand bien même ce gouvernement a la bonne volonté, je doute qu'il en ait les moyens, les capacités et les compétences. Et si on ajoute les autres problèmes vitaux: santé, économie, agriculture, infrastructures, sécurité, etc. Mon doute s'amplifie et se traduit en scepticisme. 

Qu'on se le dise, rien ne changera. Rien ne changera. Tant que ce sera la même bande des politiciens, rien ne changera. Il n'y aura que les étiquettes ou les banderolles qui afficheront "Union sacrée", sans fondamentalement réformer le système. Or là réside le vrai travail. La mentalité est la même. Tout le monde veut devenir ministre; et on sait pourquoi. Il y aura donc des mécontents qui saboteront la machine. La corruption continuera puisque des billets ont circulé pour convaincre les députés d'adopter leurs nouvelles casquettes. La gabegie continuera, puisqu'il n'y a aucun système solide de contrôle et de gestion. L'insécurité s'agravera à l'Est tant que des décisions politiques et militaires ne seront pas prises pour pacifier la région. La misère et la pauvreté, j'en passe. 

Attendre le nouveau gouvernement n'est qu'une façon d'entretenir l'espoir d'un lendemain meilleur. Cela tient de l'instinct de survie. Nous croyons à un nouveau départ, à une nouvelle bouffée d'oxygène, mais soyons réalistes. Pour que l'avenir soit meilleur, il faut y travailler à tous les niveaux. Et nos gouvernants égoïstes et assoiffés d'enrichissement rapide sont loin de répondre à ce devoir.  

9 avr. 2021

Pascaline Ilenda in memoriam

9 avril 2021. Il y a 7 ans jour pour jour mourait à Kinshasa notre sœur bien aimée Pascaline Ilenda. Que son âme repose en paix! La messe matinale de ce jour a été célébrée à cette intention à Notre-Dame, Kenge. Union de pensée et de prières! Ci-dessous ce que j'écrivis jadis dans ce blog: 

"9 avril 2014. Voici les messages reçus:
"Ya Claver, Ya Passy has passed away. " (SMS de Gaby Ilenda)
"Bjr Ya Claver cmt allez-vous? Je vous informe de la mort de Ya Passy Ilenda depuis cette nuit" (Serge Madilu, sur Facebook)
"Merci Serge! Quoi dire? Puisse le Seigneur recevoir l'âme de Pascaline dans Son Royaume Éternel. Condoléances émues à toute la famille." (CM sur Facebook)
Dieu a donné, Dieu a repris. Honneur et gloire à Son Nom! Je m'unis de cœur à tous ceux et toutes celles qui pleurent Passy en ce jour. Paix à son âme!"

Ste Waudru

Aujourd'hui c'est la fête de Ste Waudru, patronne de Mons, Belgique. Waltraud en allemand. Waltrude ou Waudru. C'est seulement hier que j'ai appris ces détails. Et je les ai passés hier à Mme Traudl Schmitt que je connais depuis 27 ans bientôt.

"Hello Traudy, Happy Namenstag. Alles Gute und Liebe. Ich werde ein Viertele Dir zuliebe trinken. Bleib bitte positiv." (Skype 8.4.21) "Dein Namenstag ist aber am 9. April. Heilige Waltraud ist Waltrude und Waudru in Franzœsisch. Patronin von Mons, Belgien. Es gibt sogar Kirchen, Schulen unter ihrem Namen. Warte bitte bis morgen... mein Viertele trinke ich morgen. Mach’s gut."

Dans ma tête, cette sainte était allemande comme les Wolfgang, Urich, Hilde, Inge, Uschi, etc. Comme quoi, on n'a jamais fini d'apprendre.

Prince Philip Mountbatten

Le mari de la Reine Elizabeth II, le Prince Philip Mountbatten est décédé aujourd'hui à l'âge de 99 ans. Que son âme repose en paix! Sincères condoléances à la famille royale d'Angleterre. 

7 avr. 2021

Les nôtres souffrent

La souffrance est devenue une chanson chez nous en Afrique. Même dans les pays qu'on nous présente comme modèles, la pauvreté est palpable. La précarité est ahurissante. On ne vit pas, on survit. Des gens prospères jadis ont vu au fil des années leurs propriétés usurpées, leurs biens extorqués et leurs êtres humiliés. Les nouveaux riches qui trahissent et pillent les ressources de leurs pays creusent impitoyablement les tombes de leurs compatriotes. Le pouvoir en place, plus préoccupé de politique et d'enrichissement personnel, se montre incapable de redresser la barre, de répondre aux problèmes réels des populations. Comment en serait-il autrement? Quelqu'un qui est arrivé au sommet de la montagne par la trahison et la corruption demeurera à jamais un traître et un corrompu; il ne saura jamais instaurer la justice ni combattre la corruption. Tant que nous attendrons les directives et les aides des étrangers, nous n'aurons aucune chance de nous en sortir. 

Les nôtres souffrent. Pénurie alimentaire, manque d'infrastructures médicales et productives, précarité économique, misère sociale, insalubrité, insécurité, corruption, gabegie, népotisme et autres fléaux, etc. tuent nos pays. La personne censée les éradiquer est elle-même corruptrice et corrompue. Elle compromet l'intégrité territoriale comme les richesses, détourne les biens communs au profit de sa famille, clients et amis, lorsqu'elle ne signe pas d'obscurs contrats qui la maintiennent au pouvoir. Nous souffrons tous de ces impasses et cul-de-sac, ceux de l'extérieur comme ceux de l'intérieur. Nous nous sentons trahis, solidaires de la souffrance endurée par les nôtres. 

Africains, ouvrons les yeux, soyons vigilants, car les générations futures ne nous pardonneront jamais nos erreurs. Défendons notre terre et cultivons la paix entre nous. Ensemble combattons la misère en disant NON à tous les traîtres et prédateurs d'où qu'ils viennent.  

6 avr. 2021

Hans Küng in memoriam

6 avril 2021. Le célèbre théologien suisse Hans Küng est mort aujourd'hui à Tubingue en Allemagne. J'ai eu le privilège de le voir à deux reprises, sans lui parler. La première fois, c'était en 1980 à Tubingue lors d'une visite guidée à son université. Nous l'avons croisé par hasard avec des collègues étudiants de l'Institut Goethe. La deuxième fois, c'était à Fribourg en 1992 alors que je terminais ma licence de littérature française, linguistique et philosophie. Il avait présenté une conférence sur la paix dans le monde dans l'Aula Magna de Fribourg-Miséricorde. Je me souviens bien de sa déclaration très œcuménique: "Pas de paix dans le monde sans la paix entre les religions". Et comme par coïncidence, mon professeur de philosophie moderne et contemporaine était son frère Guido Küng. 

Très fameux dans les années 80 avec son Christ Sein, Hans Küng est une figure très controversée dans l'histoire de l'église. En Allemagne il aurait semble-t-il aidé beaucoup de personnes à retrouver la foi ou à la vivre de façon responsable. Il s'est surtout illustré dans la contestation de l'infaillibilité du Pape. Un dossier qui lui a coûté le retrait de la missio canonica, l'excluant de l'enseignement en faculté de théologie catholique. C'est ainsi qu'à partir des années 80 il a plutôt évolué au sein de l'Institut Œcuménique de Tubingue. Je me souviens que cette sorte d'excommunication doctrinale a valu des critiques acerbes au Pape Jean-Paul II. Il ne faut pas non plus oublier qu'à l'époque du concile Vatican II Hans Küng était proche de Joseph Ratzinger avant que ce dernier ne devienne le conservateur pur et dur que nous connaissons. Ils ont ensemble publié des livres, au moins un, dont le titre ne me revient pas. 

Küng fait partie de mon Panthéon personnel à côté de Karl Rahner, Walter Kasper, Gadamer, que j'ai eu le privilège de rencontrer parmi d'autres à Rome. Quoi que l'on dise ou pense, ma formation de Rome m'a ouvert aux dimensions du monde. J'ai déjà exposé cette idée dans ce blog. Je classe Christ Sein parmi les livres théologiques dont j'ai lu beaucoup d'extraits pendant ma formation. Là encore, ma mémoire me trahit et l'honnêteté intellectuelle me défend d'avancer des thèses que je ne saurais défendre. Ce serait peut-être l'occasion de relire ce tome théologique.

Maître Hans Küng, va en paix. Que le Christ que tu as servi comme prêtre t'accueille auprès de son Père Céleste.  

5 avr. 2021

Le drame congolais: caricature de littéraire

Il est des choses qui arrivent dans notre pays, la RDC, qui laissent tout observateur ahuri, déconcerté, voire scandalisé. Depuis des années, tout le monde se plaint que le pays est mal géré, occupé et pillé par les étrangers avec la complicité des natifs. Depuis des années, rien ne change: les plaintes continuent, les politiciens s'enrichissent, la population trinque. A chaque visite que j'effectue au pays, je suis dévasté par la pauvreté extrême qui ne ce cesse de s'agraver sans qu'aucune lueur d'espoir ne pointe à l'horizon. Curieusement, chaque gestionnaire de l'argent de ce pays est un potentiel détourneur. La corruption est totale; elle secoue tous les rouages de la république. Ce qui rend les détournements indéchiffrables et inévitables. En réalité aucun leader congolais n'a réussi à le gérer de façon satisfaisante. En réalité, il y a un manque flagrant de volonté politique. 

Echec de leadership? Je n'en doute pas. Doté d'institutions très faibles et peu fiables, le pays est géré à l'aune des intérêts d'un groupe plutôt que du bien commun. Les élections glissées de 2018 ont accouché d'une souris: l''alliance tissée de toutes pièces vient de s'éffilocher au profit de l'union sacrée. Changement de majorité sur base d'adhésions aux couleurs multiples. Un micmac indigeste qui a tout le mal du monde à former un gouvernement tellement les partisans tiennent tous à devenir ministres. Pendant qu'on se bat pour des postes au gouvernement central, chaque jour qui passe l'Est se vide des populations autochtones chassées de leurs villages occupés désormais par des étrangers. L'occupation, nous dit-on, est une réalité, mais reniée en bloc par les occupants et leurs complices. Le plus surprenant, c'est le silence total des autorités congolaises, et le discours ambigu face à cette catastrophe. 

Echec de leadership? Ou plutôt manque notoire de vision. Tout le monde parle de la vision de Fatshi, mais personne ne saurait en quoi elle consiste. Les 100 jours ont envoyé Kamhere à la prison centrale de Makala. L'enseignement gratuit, slogan humanitaire, proclamé tambours battants, a du mal à décoller. Les fonds font défaut. Les sauts de mouton n'ont guère défait les embouteillages. Soit. Le social est au plus bas: une poignée de Congolais se la coulent douce alors que la majorité croupit dans la misère. La famine sévit dans nos villages. Allez à Kimbau, Kitenda, Matari: le manioc ne pousse plus, les élevages sont décimés, la pauvreté est extrême. Ne parlons pas d'infrastructures scolaires, sanitaires ou économiques: tout est par terre, dévasté comme après une guerre. L'exode rural a fourni des milliers de chômeurs à la ville. Des délinquants vite mués en bandits. Les enfants soldats ou kadogo d'hier forment le gros des gangs terroristes dans les agglomérations urbaines. La préoccupation des autorités provinciales et centrales est d'abord politique: se maintenir à tout prix au pouvoir. 

Manque d'actions. Ou manque de solutions. On ne sait à quel Dieu se vouer. Kenge a comme problèmes majeurs: l'eau et l'électricité. Lorsque j'y suis arrivé pour la première fois en juillet 1965, il y avait des pompes qui traversaient les rues. Je revois le frère Rudolph SVD réparant ou installant des tuyaux au camp Fonds d'avance tout comme à la cité. Je dois avouer n'avoir vu l'eau couler qu'une seule fois. L'électricité n'a jamais couvert toute la cité. 50 ans plus tard, ces tuyaux et pompes ont disparu remplacés par des forages par ci- par là. Par contre, l'électricité est distribuée de façon intermittente dans certains coins de la ville. Bref, la situation n'a jamais évolué. L'eau et l'électricité demeurent des priorités. Notez que tous les députés depuis Mr Musey (1960) jusqu'à Mr Kazwazwa (2018) ont été élus sur la base de ce programme. On tourne éternellement au rond-point de l'eau et de l'électricité sans jamais avancer. Les Honorables continuent de distribuer du sel, du sucre, du café, de matelas ou médicaments aux hôpitaux, en temps de campagne électorale sans que se développent des structures durables. Kenge que j'ai vu en 65 était de loin plus propre, sain et en ordre, que Kenge de 2020. Les érosions menacent de le couper en morceaux. Le camp Masikita comme le noviciat des Salésiennes disparaîtront dans 50 ans. Pourquoi pas Tshinda Kwango où fonctionne l'Unik et même le bâtiment du gouvernorat? On n'y pense pas. A l'Université du Kwango aucun chercheur ne se penche sur les érosions pour trouver une solution durable à ce phénomène censé détruire les édifices de la ville. Et quand bien même ce chercheur ferait ces investigations, il ne serait pas pris au sérieux. Non on attend des chercheurs "blancs" de la Banque Mondiale. Des partenaires comme on aime à le souligner. Manque de vision. Si vous osez dire aux gens de Kenge que cette ville pourra disparaître si l'on n'y prend garde, on vous traitera de menteur, de sorcier. Nous attendons que le ciel nous frappe au lieu d'agir. Problem Solving! 

Cette caricature sarcastique du littéraire que je suis donne sans aucun doute l'image de toute la RD Congo. Il se constate partout que nos leaders sont plus préoccupés de pouvoir et d'enrichissement personnel que du bien de la population. Une mentalité de parasites veut que nos compatriotes comptent sur des dons au lieu de travailler. Les fils du pays ne possèdent aucune valeur pendant que les étrangers nous envahissent, occupent nos terres et pillent nos mines. C'était les Belges, Grecs, Portugais jadis. Aujourd'hui, Libanais, Indiens, Chinois, Pakistanais et autres étrangers tiennent la plupart des infrastructures économiques et excluent les Congolais de la gestion des ressources naturelles de leur pays; les politiciens en tirent des dividendes. C'est cela que j'appelle le drame congolais. Ce pays ne nous appartient plus, et ce ne semble pas la préoccupation des leaders politiques. Il est temps de nous lever, de défendre le Congo, de prendre la destinée de notre pays en main, sans compter sur les étrangers qui ne pensent qu'à leurs propres intérêts.  Il ne revient qu'aux Congolais de construire le Congo. J'ai dit.