Je viens de voir une vidéo montrant des têtes de femmes coupées et placées à côté d'elles. Quelle cruauté! Des atrocités insupportables mais qui sont commises dans un pays où les autorités ne haussent pas la voix et où les groupes rebelles contrôlent des portions importantes du territoire. Je viens aussi de voir une autre où une foule de personnes - hommes, femmes, enfants - subissent les crépitements incessants de mitraillettes dans une horreur terrifiante. Du jamais vu ni pensé! Et pourtant, c'est ce que vivent au quotidien nos compatrioites de l'Est.
Pourquoi tant de terreur dans un pays où l'élite intellectuelle et militaire semble plus préoccupée de pouvoirs et privilèges que du bien-être et de la paix? Pourquoi cette irresponsabilité de nos dirigeants qui ne semblent pas en mesure de protéger nos concitoyens? Que fait l'armée nationale pendant ce temps? Le président a promis des représailles impitoyables, en a-t-il les moyens? L'armée kenyane viendrait au secours des Congolais, celle-là même qui peine à endiguer les Al Shabab sur son propre territoire. Quoique la situation semble confuse, un effort doit être entrepris à tous les niveaux de la nation pour rétablir la paix dans cette poudrière incendiaire extrêmement difficile à contrôler.
L'initiative louable des élus de Beni, Butembo, Ituri est loin d'attirer à Kinshasa l'attention qu'elle mérite. On parle d'une commission parlementaire qui s'y rendrait pour résoudre les problèmes, identifier les assaillants et remettre de l'ordre entre les communautés. Ce n'est pas assez à mon avis. Il faut une action plus incisive, mieux ciblée, que les autorités civiles, militaires et religieuses collaborent avec un véritable plan de paix. Autrement, ça restera des voeux pieux.
Séraphin disait hier qu'on est au quitte ou double, à un dangereux point d'éclatement: ou bien c'est la guerre totale ou bien c'est la paix. Et il a raison. Au point où en sont les choses, rien ne présage d'une sortie de crise. Tout est possible. C'est le défi qui doit affronter le président de la république, garant de l'intégrité du territoire et de la paix. En ce jour, sa place n'est pas à Kinshasa, ni à Brazzaville, encore moins à N'Djamena, mais à Beni. Parole de littéraire!
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