"Nous attendons la sortie du gouvernement", "On attend la nomination du gouvernement", "Le gouvernement n'est pas encore sorti, on attend." C'est ce que j'entends ou lis ce dernier temps lorsque j'entre en contact avec les gens au pays et demande: "Comment ça va?" ou "Quoi de neuf?". J'en suis arrivé à faire une petite réflexion.
Que fera ce gouvernement tant attendu? Qu'apportera-t-il de nouveau que le gouvernement précédent n'a pas fait? Quelle est sa mission réelle? On parle de meilleure gouvernance, en aura-t-il les moyens? Oui, c'est pour mieux réaliser la vision du Chef de l'Etat. Quelle est-elle cette vision? On n'entend des slogans populistes du genre : "Etat de droit" ou "Enseignement gratuit". On n'en sait pas trop le contenu. Etat de droit, il y a pourtant une claire absence de l'état dans les structures vitales du pays. Enseignement gratuit, mais quelqu'un doit payer les frais, et ce n'est pas donné. Les partenaires ou les capitaux étrangers (Club de Paris, Banque mondiale, Fond monétaire international, Unesco ou Unicef, ou que sais-je?) vont financer. Quand bien même ce gouvernement a la bonne volonté, je doute qu'il en ait les moyens, les capacités et les compétences. Et si on ajoute les autres problèmes vitaux: santé, économie, agriculture, infrastructures, sécurité, etc. Mon doute s'amplifie et se traduit en scepticisme.
Qu'on se le dise, rien ne changera. Rien ne changera. Tant que ce sera la même bande des politiciens, rien ne changera. Il n'y aura que les étiquettes ou les banderolles qui afficheront "Union sacrée", sans fondamentalement réformer le système. Or là réside le vrai travail. La mentalité est la même. Tout le monde veut devenir ministre; et on sait pourquoi. Il y aura donc des mécontents qui saboteront la machine. La corruption continuera puisque des billets ont circulé pour convaincre les députés d'adopter leurs nouvelles casquettes. La gabegie continuera, puisqu'il n'y a aucun système solide de contrôle et de gestion. L'insécurité s'agravera à l'Est tant que des décisions politiques et militaires ne seront pas prises pour pacifier la région. La misère et la pauvreté, j'en passe.
Attendre le nouveau gouvernement n'est qu'une façon d'entretenir l'espoir d'un lendemain meilleur. Cela tient de l'instinct de survie. Nous croyons à un nouveau départ, à une nouvelle bouffée d'oxygène, mais soyons réalistes. Pour que l'avenir soit meilleur, il faut y travailler à tous les niveaux. Et nos gouvernants égoïstes et assoiffés d'enrichissement rapide sont loin de répondre à ce devoir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire