6 avril 2021. Le célèbre théologien suisse Hans Küng est mort aujourd'hui à Tubingue en Allemagne. J'ai eu le privilège de le voir à deux reprises, sans lui parler. La première fois, c'était en 1980 à Tubingue lors d'une visite guidée à son université. Nous l'avons croisé par hasard avec des collègues étudiants de l'Institut Goethe. La deuxième fois, c'était à Fribourg en 1992 alors que je terminais ma licence de littérature française, linguistique et philosophie. Il avait présenté une conférence sur la paix dans le monde dans l'Aula Magna de Fribourg-Miséricorde. Je me souviens bien de sa déclaration très œcuménique: "Pas de paix dans le monde sans la paix entre les religions". Et comme par coïncidence, mon professeur de philosophie moderne et contemporaine était son frère Guido Küng.
Très fameux dans les années 80 avec son Christ Sein, Hans Küng est une figure très controversée dans l'histoire de l'église. En Allemagne il aurait semble-t-il aidé beaucoup de personnes à retrouver la foi ou à la vivre de façon responsable. Il s'est surtout illustré dans la contestation de l'infaillibilité du Pape. Un dossier qui lui a coûté le retrait de la missio canonica, l'excluant de l'enseignement en faculté de théologie catholique. C'est ainsi qu'à partir des années 80 il a plutôt évolué au sein de l'Institut Œcuménique de Tubingue. Je me souviens que cette sorte d'excommunication doctrinale a valu des critiques acerbes au Pape Jean-Paul II. Il ne faut pas non plus oublier qu'à l'époque du concile Vatican II Hans Küng était proche de Joseph Ratzinger avant que ce dernier ne devienne le conservateur pur et dur que nous connaissons. Ils ont ensemble publié des livres, au moins un, dont le titre ne me revient pas.
Küng fait partie de mon Panthéon personnel à côté de Karl Rahner, Walter Kasper, Gadamer, que j'ai eu le privilège de rencontrer parmi d'autres à Rome. Quoi que l'on dise ou pense, ma formation de Rome m'a ouvert aux dimensions du monde. J'ai déjà exposé cette idée dans ce blog. Je classe Christ Sein parmi les livres théologiques dont j'ai lu beaucoup d'extraits pendant ma formation. Là encore, ma mémoire me trahit et l'honnêteté intellectuelle me défend d'avancer des thèses que je ne saurais défendre. Ce serait peut-être l'occasion de relire ce tome théologique.
Maître Hans Küng, va en paix. Que le Christ que tu as servi comme prêtre t'accueille auprès de son Père Céleste.
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