Beaucoup de nos concitoyens sont souvent guidés par le fanatisme et l'intérêt immédiat, deux fléaux qui les empêchent plus loin que le bout de leur nez. Dans leur jugement comme dans leur action, ils préconisent le fanatisme et visent l'immédiateté. Souvent, ils ferment les yeux devant les abus du leader et se contentent des miettes qui lui sont adressées en guise de reconnaissance. Signe d'une viscérale inconstance. Certaines gens ont à la fois servi Mobutu, les deux Kabila et aujourd'hui Tshisekedi sans se rendre compte de l'opposition idéologique entre ces individus. Seul leur intérêt égoïste comptait.
Le fanatisme révèle souvent un relent ethnique. Aujourd'hui, j'entends des gens dire que dès que vous critiquez Tshisekedi, vous avez tous les Baluba contre vous. L'animateur de Bosolo na Politique est expectionnellement le seul Luba qui ose poser un regard objectif sur ce régime. Prof Yiombi Thona l'affirme haut et fort. Hier un prêtre catholique m'affirmait la même chose: "Nous ne parlons plus avec nos confrères Luba tellement ils se sont rangés derrière Tshisekedi. Impossible de tenir une discussion logique avec eux. Tout ce que Fatshi Beton fait est bon pour le pays." A leurs yeux, le pillage et l'enrichissement scandaleux de sa famille et alliés ne font objet d'aucune contestation. L'incompétence de leur président souvent évoquée par les média et les analystes serait l'oeuvre des jaloux envieux de sa réussite. L'élection jugée truquée et frauduleuse par les opposants - notamment Fayulu - qui l'a portée au sommet de l'état n'a souffert d'aucune irrégularité. La passation de pouvoir ayant été transparente et pacifique, les Congolais n'ont pas d'autre choix que de laisser le président démocratiqueme élu travailler en paix. Les prélats de l'église catholique qui osent évoquer la corruption et l'absence de l'état à l'Est, sont traînés dans la boue. Les 100 jours, les sauts-de-mouton, l'enseignement gratuit, l'état de droit, l'union sacrée constituent d'incontestables réussites du président. Tels sont quelques credos qu'ils ressassent tous sans discernement. Ils se jettent dans la pourriture de la politique sans questionnement, sans recul ni esprit critique. Le comportement fanatique est simple: on flatte l'autorité pour avoir des postes ou des faveurs; on défend becs et ongles des échecs et des bilans visiblement négatifs sans la moindre dose de remise en question; on ferme les yeux devant tout ce qui s'opposerait à l'autorité déifiée, adulée ou portée aux nues; on est tellement fasciné même par les bêtises du leader qu'on ne le croit pas capable d'erreurs ni de fautes, etc. On défend la vision du chef de l'état sans même savoir en quoi elle consiste, simplement parce que ce dernier appartient à son ethnie.
L'intérêt immédiat. L'autre revers de la médaille, c'est une vision très courte de la vie. L'immédiateté telle que la concevait Prof Dominique Kahang' est une propension à ne voir que la fonction visible, instantanée de la réalité; une réalisation instantanée de son désir ou de l'objet désiré. Sans plus. Mon grand-père tirait du vin de palme: je ne saurai faire plus que tirer du vin de palme. L'obtention d'un poste politique ou d'une promotion n'arrive qu'une seule fois, il faut le croire du moins comme cela. "Chance eloko pamba," disent les Congolais. Il faut en profiter au maximum. Placé à la tête d'une entreprise ou d'un bureau financier, le titulaire en tire tous les avantages sans les partager, s'enrichit comme Crésus au plus vite car "time is money". Renflouement de comptes en banques, acquisition de biens meubles et immobiliers, détournement des frais de fonctionnement et des salaires des subordonnées, etc. constituent le pactocle de l'heureux promu. L'argent étant la finalité primordiale, l'intelligence maléfique et satanique est mise à profit pour vider les caisses, extorquer l'argent du contribuable et des pauvres citoyens, détourner les biens publics pour ses besoins personnels. Tous nos gestionnaires sont de potentiels voleurs, détourneurs de fonds dans un pays où l'impunité est sacrée. Dans la précipitation vers les appâts matériels, le sujet perd ses repères, obnubilé par son irresponsabilité, son avidité et son égoïsme. L'individu opte pour la politique d'abord parce que ce métier vous enrichit immédiatement. Le service du peuple n'est qu'un slogan vide et sans contenu. Normal qu'on trahisse ses collègues de l'opposition parce que la vie n'a pas de brouillon: "on ne vit qu'une seule fois". A tous les niveaux svp. Tenons-le pour dit.
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