Une année finit, une autre
commence. L'heure est au bilan. On revoit l'année précédente, on
projette l'année suivante. Ainsi tourne la roue de l'histoire.
Pour
des gens qui comme moi ont un certain âge, c'est un plan de vie qui
s'apprécie plutôt que le pan d'une année. On revit depuis des temps
passés dans sa mémoire. Je suis de ceux qui se souviennent de certains
détails que d'autres oublient aisément. C'est un don que j'ai reçu de ma
mère, et pourquoi pas de mon père. Je m'étonne même de me souvenir de
ces choses inutiles, inhabituelles qui ont survenu dans ma vie.
Aujourd'hui cependant, il ne s'agit pas de moi, mais des autres. J'ai
déjà trop parlé de moi. Un problème se pose tout de même: puis-je parler
des autres sans parler de moi? En effet, je dévoile une face de
moi-même chaque fois que je parle des autres, les loue ou les critique.
Je choisis de reconsidérer quelques lectures effectuées au cours de cette année. Commençons par la dernière. Making The Future (2012)
du linguiste-philosophe Noam Chomsky me donne le format que prendra
l'autobiographie qui sera tirée de ce blog. Le livre entier consiste en
un collage d'articles de réflexion politique écrits entre 2007 et 2011.
Un travail de collection, de juxtaposition, axé autour de quelques
points thématiques majeurs qui forment les parties du livre. Opération
facile de prime abord, mais difficile à agencer. Lorsque j'avais
co-édité avec Victor Simpson New Perspectives in Contemporary Hispanic and Francophone Studies j'étais
parti de l'idée que ce serait une entreprise facile et expéditive. La
réalité s'est révélée contrairement à mes prévisions instructive, longue
et astreignante. J'ai ainsi appris le noble métier d'éditeur. Sur le
tas sans doute, mais encourageant.
La lecture des deux versions - anglaise et française - du Manuel d’approches bibliques en Afrique (2014)
d'Albert Ngengi Mundele m'a retrempé aussi bien dans la science
exégétique de mes études théologiques que dans l'actualité de
l'herméneutique de textes à laquelle je m'adonne depuis bientôt trente
ans. En soi, l'exégète qu'Albert est et le littéraire que je suis
fonctionnons, suivant des perspectives différentes, sur un commun
domaine textuel sous sa forme orale et écrite. Le domaine de compétence
diffère certes, mais quelque part, nos bibliographies coïncident. Nous
le savons tous les deux par nos différentes communications personnelles.
J'ai lu via notre département des livres de la collection Franco/polyphonie des Editions Rodopi. Entre autres Le théâtre de Koffi Kwahulé: l'utopie d'une écriture-jazz de Virginie Soubrier ou Une femme puissante. L'oeuvre de Marie Ndiaye
de Daniel Bengsh et Cornelia Ruhe. Des études critiques sur des sujets
aussi variés que le post colonialisme, la poétique ou l'esthétique, le
transculturel, les tendances actuelles en littérature.
Je
pourrais poursuivre la liste, mais je m'arrête là pour aujourd'hui. Que
réserve l'année prochaine qui se pointe dans trois jours?
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