Un autre monument de la mission SVD quitte ce monde: le père Henri Schwis. Paix à son âme! Ce n'est qu'aujourd'hui que je viens d'apprendre la mort à St. Wendel (RFA) du père Schwis décédé le 23 novembre 14. Etonnant que je n'aie pas ouvert www.steyler.de ces deux dernières semaines!
J'ai connu le père Henri dès mon entrée au petit séminaire, en 1969. Je ne me souviens pas l'avoir vu avant le chemin de Kalonda alors qu'il était vicaire à Matari. Dans sa grande bonté, il assurait le transport des petits séminaristes de Matari à Kalonda de même que le faisait le père Everard Leferink pour ceux de Kimbau. A l'époque, le camion Magirus de Théo n'assurait le transport que des séminaristes du nord du diocèse. Les pères SVD s'occupaient de transporter ceux de Kimbau-Matari à l'aller comme au retour des vacances. Dès lors, lorsqu'il avait les séminaristes, il s'arrêtait à Mutoni chez mes parents.
Le premier souvenir que je garde du père Schwis concerne non pas la religion, mais curieusement le football. Je n'avais jamais de ma vie suivi à la radio un match de football de coupe du monde. Ce soir-là de juin 1970 l'Allemagne jouait la demi-finale de la coupe du monde contre l'Italie. Le match est allé aux prolongations. Comme les pères et les abbés du diocèse étaient en réunion à Kalonda, le père Schwis, ce soir-là, interrompait la réunion pour s'enquérir du score tellement il était emballé par la rencontre. Je le revois encore tout triste à l'issue de ce match où la Manschaft a été éliminée.
Depuis, je l'ai revu à plusieurs occasions. J'étais informé de son travail avec les animateurs pastoraux et ruraux dans la brousse de Matari et du diocèse de Kenge; depuis l'évêché j'étais témoin de son travail dans le domaine du développement et de la lutte contre la faim, la pauvreté. De Matari, il a été muté à Kimafu avant de rejoindre Kenge Saint-Esprit. Nous sommes une fois passés à Kimafu en son absence. Très lié au Père Triebel, il formait une équipe de travail admirable lors des sessions qu'ils organisait à Ito comme à travers le diocèse. Je le connaissais déjà certes, mais je l'ai mieux connu comme collègue à Kenge. Il nous est arrivé d'organiser ensemble des journées des jeunes à Saint-Esprit. Je publierai une photo prise à cette occasion si je la retrouve. Lorsque je l'abordais en allemand, il me taquinait, comme le père Meffert, en soutenant que mon accent était du Sud.
Le père Schwis avait un franc-parler sans duplicité; il était de ceux, rares, qui exprimaient ouvertement leur désaccord à l'Evêque. Par exemple, lorsque l'évêché avait rendu public le rapport quinquennal rédigé à l'occasion de la visite ad limina de 1982, le père Schwis y ayant remarqué des inexactitudes n'a pas hésité de dire à l'évêque: "Ba...ba... bababa... eh... Rapport na beno me fuluka na luvunu". Ce qui n'était pas du tout du goût du Prélat. J'étais témoin de cet événement.
Missionnaire infatigable, toujours en mouvement à travers sa brousse, voyageur intrépide, le père Schwis a vraiment contribué à l'implantation de l'église à Matari, à Kimafu et à Kenge I. Passionné de la brousse, organisé et discipliné, cet apôtre a vraiment réalisé le charisme d'évangélisation de la SVD. Un excellent agent de l'évangile dont l'idoneïté ne souffre d'aucune ambiguïté, un témoin de la parole et de l'oeuvre divines, voilà en bref ce qu'a été, selon moi, le Père Henri Schwis. Merci, Pater Heinz, pour tant de zèle, de diligence, d'amour et de charité dont tu as été le modèle. Puisse l'Eternel t'accorder la couronne réservée à ses élus.
Je m'unis à la prière de la SVD Congo et de sa famille biologique pour rendre grâce à Dieu et hommage à ce grand pilier de la mission. Père Henri, Kwenda mbote na bwala ya Mfumu Nzambi. Ngemba na moyo na nge!
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