9 juil. 2015

FIFA, une nébuleuse

Il y a plus d'une année si ma mémoire est bonne, j'avais écrit sur Twitter qu'on critiquait faussement Sepp Blatter et qu'il exerçait honnêtement son travail. Je l'avais écrit sans conviction, juste dans le but de provoquer des réactions. Elles ne s'étaient pas faites attendre du genre: "Blatter is a leech feeding himself via FIFA on the greatest sport on earth. He has failed to address FIFA reform or transparency" (Splat, 1 Jan 2014). Il a toujours été soupçonné depuis son accession à ce poste, et surtout à la suite de ses multiples réélections à la manière des despotes africains. Tout en se faisant admirer des courtiers de son organisation, il a siégé et continue de siéger sur une organisation qui parle d'abord d'argent plutôt que de football. Le football suit l'argent à la FIFA.
Les scandales n'ont cessé de saper la réputation de cette institution mondiale, prise en otage par quelques individus qui la gèrent comme une machine à corruption. Je ne fais là que tirer les conséquences de ce que nous lisons au sujet de sa gestion et de l'octroi des marchés que sont les Mondiaux. Des sommes colossales passent de main à main pour être blanchies dans des activités financières de toutes sortes. En parcourant la liste des membres de cette fédération qui sont mis sous examen, j'en suis arrivé à conclure que la FIFA est avant tout un système qui a ses règles: vous y entrez, vous jouez le jeu jusqu'au bout, jusqu'au jour où vous sauterez sur une mine. Poser la question de la corruption, c'est comme chercher à discerner dans un tournoi les dopés des non-dopés en cyclisme et d'autres sports. Comment quelqu'un qui n'est pas dopé peut-il rivaliser pendant des semaines avec quelqu'un qui l'est? Comment arrive-t-il à vaincre "clean" dans une compétition de haut niveau? En réalité, tout le monde se dope; seuls sont convaincus de dopage les malchanceux, les moins rusés. Il y a tout un impressionnant arsenal de dissimulations derrière les apparences. Marion Jones, Lance Armstrong n'avaient jamais été "attrapés" pendant qu'ils pratiquaient leurs sports. Le soupçon de corruption plane sur tous les membres de la FIFA, qu'ils le veuillent ou non. Des preuves longtemps voilées sont de plus en plus révélées au monde.
C'est la loi de l'argent qui prime. Qui touche à l'argent est d'office soupçonné de le détourner, quelle que soit la quantité.  Et lorsqu'il s'agit de millions et de milliards, le soupçon se traduit vite en évidence. Regardez les quantités d'argent accumulés en des temps records par les présidents africains et leurs ministres, et dites combien ont été traduits en justice tant qu'ils détiennent le pouvoir? Et même la démocratie est définie en fonction des intérêts de la clique au pouvoir dans ces pays-là où présidents et ministres sont propres. Cela marche aussi ainsi pour la FIFA. Aujourd'hui Chuck Blazer est banni à vie par la FIFA parce qu'il connaît la boite et a collaboré avec la CIA pour démanteler le réseau FIFA. Sous le couvert de la commission d'éthique, le sérail de ces millionnaires défend les intérêts du bateau. Entre-temps, des agents sont aux arrêts; de nombreux officiels de la FIFA sont mis en examen. Une nébuleuse inextricable et indéchiffrable!

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